Vidéo content manager : un métier hybride entre journalisme, technique et créativité

En quoi consiste ce métier passionnant et en plein essor ? Quels outils faut-il maîtriser pour l’exercer ? Nous avons interrogé Maëliss Hennetier, qui occupe cette fonction au sein de BDM.

maeliss-hennetier-video-content-manager-bdm
L'adaptabilité et la polyvalence font partie des qualités requises pour devenir vidéo content manager. © BDM

Peux-tu nous présenter ton parcours en quelques mots ?

J’ai commencé par un parcours de deux ans à l’Université Rennes 2. J’ai fait une première année en LEA (licence de langues étrangères appliquées, ndlr), puis une seconde en infocom. Cette deuxième année m’a permis de décrocher un stage de journaliste chez Radio campus.

Grâce à cette expérience, je me suis rendu compte que j’adorais faire du montage. Même si j’en faisais déjà à titre personnel, j’ai vraiment eu envie de me lancer dans la vidéo.

J’ai complété mon parcours par un BTS dans les métiers de l’audiovisuel en alternance, qui venait juste d’ouvrir à Lesneven. J’ai fait mon alternance en production audiovisuelle à l’Université Bretagne-Loire, à Rennes. Je faisais partie du service communication. J’ai commencé à produire du contenu vidéo et aussi du podcast. J’ai aussi fait un stage à l’INSA Rennes en tant que chargée de projets audiovisuels.

Et j’ai aussi fait une licence professionnelle en audiovisuel multimédia (parcours CIAN, pour Convergence Internet Audiovisuel Numérique) sur le campus de Saint-Brieuc, avec un projet de fin d’études que j’ai réalisé sous la forme d’un reportage télé.

J’ai appris à poser ma voix, ce qui m’a beaucoup aidé par la suite, notamment pour faire des voix off pour des podcasts.

J’ai enchaîné mes premiers boulots en montage ou en vidéo à Paris. J’ai ensuite travaillé pour Ouest France, où j’ai produit des podcasts pour la rédaction pendant près de 5 ans, avant de rejoindre BDM car je souhaitais revenir vers le format vidéo.

Quelles sont les grandes différences entre la production de podcasts et de vidéos, d’après toi ?

Au cours de mon expérience chez Ouest France, je me suis focalisée sur l’audio, avec la prise de son et la partie montage. Je faisais aussi des interviews, comme c’est un média journalistique, et je les mettais en ligne.

Travailler sur du podcast, c’est la même chose mais sans la vidéo.

Pour la publication, on reste sur des plateformes de streaming. Au lieu de diffuser nos contenus sur les réseaux sociaux, on va les publier sur Spotify ou Deezer, par exemple.

C’est plus sur la partie montage qu’il y a des différences entre les deux formats. Quand on coupe dans de l’audio, on coupe de la voix. Par contre, quand on coupe de l’audio dans une vidéo, il faut faire attention à l’enchaînement des plans, qui vont faire bouger la vidéo.

Je dirais que c’est plus simple de démarrer en tant que vidéo content manager, car on va plus rapidement s’habituer à parler face à la caméra. Cela facilitera par la suite le travail sur les voix off, dans le cadre de la production de podcast.

Comment as-tu réalisé que tu voulais te lancer dans cette voie ? Quel a été le déclic ?

Mon père travaillait chez France 3 en tant qu’ingénieur du son. Depuis mon enfance, j’ai été bercée par les plateaux télé et les tournages. Même si mon père était plutôt dans le son, c’est un milieu que je connaissais déjà. J’ai commencé à faire du montage assez tôt. J’étais attirée par le documentaire animalier, parce j’ai commencé très tôt à filmer mes voyages. C’est comme cela que tout a commencé.

Tu nous as rejoint il y a un peu plus d’un an et demi sur BDM. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton rôle, et quelles sont tes missions précisément ?

Chez BDM, je suis vidéo content manager. Mon rôle consiste, dans un premier temps, à trouver des sujets pour alimenter les vidéos sur les réseaux sociaux. Je cherche des angles et des personnes à interviewer. Je fais des tournages : concrètement, je filme, je m’occupe de la lumière, du son, et je prends aussi des photos… Je pose aussi les questions à mes interlocuteurs. Pour certaines vidéos, j’ai aussi une partie face caméra.

Pour afficher ce contenu issu des réseaux sociaux, vous devez accepter les cookies et traceurs publicitaires.

Ces cookies et traceurs permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.Plus d’infos.

Accepter

Une fois que la partie tournage est terminée, je fais le montage de ma vidéo. C’est l’équipe social media qui va ensuite gérer la publication de mes contenus sur les réseaux sociaux de BDM. Mes missions incluent aussi toute une partie d’analyse, avec la réalisation de reportings, pour comprendre pourquoi telle vidéo fonctionne, pour quelle raison une autre n’a pas aussi bien performé. Je fais aussi beaucoup de veille sur les réseaux sociaux.

BDM est présent en vidéo sur LinkedIn, TikTok, Instagram et YouTube, avec aussi le format YouTube Shorts. Mon but est de publier minimum 6 vidéos par mois sur ces différents canaux.

Quels sont les différents formats de vidéo que tu produis ?

Nous proposons différents types de formats vidéo. Cela va du micro-trottoir au reportage métier, en passant par les conseils d’experts et les tips internes à BDM. On fait aussi des trends, on a un format « Dico », pour expliquer un terme technique du digital, un format « Chiffres » qui fonctionne très bien, et on traite des actualités du secteur.

On publie aussi des conseils partagés par des clients lors de temps forts sur BDM, comme lors de notre semaine spéciale sur la productivité, en partenariat avec des éditeurs de référence tels que monday.com, DocuWare ou BlueFiles. Il s’agissait de proposer un format de 3 conseils en vidéo pour aider nos lecteurs à optimiser leurs tâches.

Une publication partagée par BDM (@blogmoderateur)

Pour afficher ce contenu issu des réseaux sociaux, vous devez accepter les cookies et traceurs publicitaires.

Ces cookies et traceurs permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.Plus d’infos.

Accepter

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par BDM (@blogmoderateur)

Cela arrive aussi que l’on tourne des vidéos pour rebondir sur une actualité traitée sur le média. On essaie d’être très réactifs, avec un tournage organisé dans la même journée lorsque cela est possible. Quand je repère une actualité qui peut être intéressante en vidéo, j’en discute avec la rédac BDM et on voit ensuite quel rédacteur est disponible pour l’incarner.

Est-ce que tu es amenée à te déplacer régulièrement, pour couvrir des événements par exemple ?

Oui, j’effectue souvent des déplacements, environ une fois par mois minimum, dans le cadre de mes missions. Comme nous sommes basés à Rennes, je me rends souvent à Paris ou dans les alentours pour interviewer des experts que j’ai contactés en amont, afin de tourner des vidéos.

Je me déplace aussi beaucoup sur des événements, où BDM est partenaire ou lorsque le média a été invité pour couvrir des conférences. Je fais des retours en vidéo sur ces événements, comme cela a été le cas lorsque nous nous sommes rendus avec Matthieu, qui fait partie de la rédaction, à Speedons, le marathon de speedrun caritatif au profit de Médecins du monde, fin février à Lyon.

Une publication partagée par BDM (@blogmoderateur)

Pour afficher ce contenu issu des réseaux sociaux, vous devez accepter les cookies et traceurs publicitaires.

Ces cookies et traceurs permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.Plus d’infos.

Accepter

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par BDM (@blogmoderateur)

Comment choisis-tu le format de vidéo à produire, selon les sujets à traiter et les canaux sur lesquels vont être publiés tes contenus ?

Ce choix s’effectue à partir d’un important travail de veille, et aussi au regard des tests que l’on peut faire en vidéo. Par exemple, on a tenté un format Dico, dont les résultats n’ont pas répondu à nos attentes. À l’inverse, on a essayé des tests d’actus du digital avec des tutos, qui fonctionnent très bien. On va donc tester un certain nombre de formats et, en fonction des retours, on va les mettre en œuvre pour les systématiser plus régulièrement au sein de notre production vidéo.

Et, bien sûr, il y a toujours un travail de veille pour s’informer de l’actualité du secteur, rester au courant des derniers formats vidéo qui marchent bien ou ceux qui fonctionnent moins.

Quelle est la vidéo qui a le mieux fonctionné ? Et laquelle as-tu préférer tourner ?

Sur Instagram, c’est celle que nous avons réalisée lorsque le réseau social a déployé l’application Edits, avec notre rédacteur José qui a rédigé l’article sur BDM et qui l’incarne dans la vidéo. C’était un test d’actu, qui a pu être tourné le même jour que la publication de l’article, et qui a super bien fonctionné. On a fait le tournage et j’ai monté la vidéo dans la foulée.

Nous sommes très satisfaits car les performances ont été au rendez-vous en termes d’engagements, de commentaires, de likes et de vues sur Instagram.

Une publication partagée par BDM (@blogmoderateur)

Pour afficher ce contenu issu des réseaux sociaux, vous devez accepter les cookies et traceurs publicitaires.

Ces cookies et traceurs permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.Plus d’infos.

Accepter

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par BDM (@blogmoderateur)

Sur TikTok, celle qui a explosé est le micro-trottoir, où l’on a demandé aux gens s’ils regardaient toujours la télévision. Il y a eu beaucoup de débats autour de ce sujet. Cette vidéo a généré plus de 40 000 vues, avec également de bonnes perfs à la clé : 143 commentaires et plus de 260 j’aime. Sur ce réseau social, on a aussi les trends qui fonctionnent aussi très bien.

https://www.tiktok.com/@bdm_media/video/7500898748617215254?is_from_webapp=1&sender_device=pc

Celle que j’ai préféré produire, c’était lors du déplacement au France Digitale Day, l’année dernière. On a rencontré Jérôme Monceaux, le CEO d’Enchanted Tools, qui a créé le robot d’assistance Miroka. C’était trop cool de voir tout ce que le robot pouvait faire. J’ai tourné des vidéos pour nos réseaux sociaux. J’aime beaucoup ces tournages, lorsqu’on peut découvrir des innovations dans le digital, qui est un secteur qui évolue vite.

Quels sont les outils que tu utilises au quotidien pour tourner et monter les vidéos de BDM ?

J’utilise principalement les logiciels de la suite Adobe : Adobe Premiere Pro, After Effects, Audition et Lightroom. C’est un choix du groupe Hellowork, qui édite BDM, d’unifier les outils au sein du service vidéo.

De cette manière, si on commence un projet et que l’on s’absente, les autres membres de l’équipe ont la possibilité de poursuivre le montage pour produire la vidéo prévue.

Côté matériel, j’utilise un appareil photo Lumix GH6 et on a un iPhone 15 Pro. On a aussi des micros de la marque RØDE et des lumières.

Quelles sont les qualités requises pour exercer le métier de vidéo content manager selon toi ?

Déjà, il faut préciser qu’il y a une réelle différence entre le métier de vidéo content manager et celui de vidéaste. Quand on occupe un poste comme le mien, il ne faut pas avoir peur de passer devant la caméra, ce qui n’est pas le cas du vidéaste, qui va filmer les autres. Le vidéo content manager incarne ses sujets et représente son média. Il y a aussi une part importante liée au journalisme, ce qui le distingue fortement du vidéaste.

Il faut donc avoir des qualités rédactionnelles pour trouver des sujets, les écrire, les présenter, mais aussi contacter des experts pour leur poser des questions. Un vidéo content manager, c’est comme un journaliste reporter d’images mais dont les contenus sont destinés pour les réseaux sociaux.

Pour le format micro-trottoir, on est dans la rue, il faut oser aller chercher des personnes, les démarcher, ce qui n’est pas toujours facile. Lorsqu’on a leur accord pour le tournage, il faut leur poser des questions et les filmer. Il ne faut pas être trop timide car c’est un exercice qui peut être un peu impressionnant. Je dirais qu’il faut aussi beaucoup d’adaptabilité et être capable d’être assez polyvalent, car c’est un métier où l’on a plusieurs casquettes.

Contrairement à une production télé par exemple, on va s’occuper soi-même de régler le son, la lumière, filmer et faire la présentation face à la caméra. Quand on travaille pour un média, on fait tous ces métiers-là en même temps.

Comment vois-tu l’évolution de ton métier, notamment avec l’essor de l’IA ?

Je le vois déjà, notamment sur les outils de la suite Adobe que l’on utilise. Tous les logiciels intègrent des fonctionnalités IA. Je trouve que cela nous facilite grandement la tâche, notamment pour intégrer les sous-titres ou pour allonger des plans, par exemple. Au niveau de la prise de son, si elle n’est pas de bonne qualité, il y a aussi des outils IA pour nous aider à l’améliorer. Avant, cela demandait beaucoup de temps et de recherches pour trouver le bon outil. Là, on n’a plus qu’à appuyer sur un bouton, c’est vraiment pratique !

Je m’en sers pour du mixage, pour accentuer de la voix, etc. L’IA nous offre vraiment beaucoup de possibilités, que ce soit en son ou en image.

Je pense que les outils vont continuer d’aller dans cette voie et se développer, que ce soit sur ordinateur ou sur mobile, avec des applications comme CapCut ou Edits. Dans ce métier, avec cette partie purement technique où l’IA ne peut pas nous remplacer, c’est un réel appui et un gain de temps indéniable.

Quel conseil donnerais-tu à de futur(e)s professionnel(le)s qui hésiteraient à s’engager dans la même voie que toi ?

Je recommanderais de suivre une formation journalistique, pour avoir les fondamentaux, et s’intéresser à l’actualité dans la branche dans laquelle vous souhaitez vous lancer. Cela permet de s’adapter et de trouver plus facilement des sujets. On peut en effet être vidéo content manager dans tout type de structure et n’importe quel secteur, on peut faire du corporate, travailler pour un média… La polyvalence est aussi un aspect important de ce métier.

Et puis, il faut aussi oser, oser aller trouver des personnes à interviewer, oser faire une voix-off même si on n’aime pas le son de sa voix, oser passer devant la caméra…

Explorer les métiers de la création de contenu

Les métiers de la création numérique regroupent des profils aux compétences variées. On retrouve des spécialistes de chaque format (écrits, vidéos, illustrations...) ainsi que des experts social media qui maîtrisent les réseaux sociaux. Ils sont créatifs, précis, à l'écoute des tendances et de leurs audiences. Leur quotidien évolue très rapidement, au rythme des plateformes. Voir tous les métiers de la création de contenu
Sujets liés :
Publier un commentaire
Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Les meilleurs outils pour les professionnels du web