Instagram Kids : plus de 40 procureurs américains demandent l’abandon du projet

Facebook est de plus en plus mis sous pression concernant son projet de développement d’une version d’Instagram pour les enfants.

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La version "Instagram Kids", vivement critiquée. © Masson - stock.adobe.com

Une lettre pour demander l’arrêt du projet « Instagram Kids »

Les procureurs généraux américains de 44 États et territoires ont demandé lundi 10 mai, à Facebook, à travers une lettre, d’abandonner le projet « Instagram kids », une version d’Instagram adaptée pour les moins de 13 ans.

La lettre fait suite à des questionnements soulevés par des législateurs fédéraux, qui ont fait part de leurs inquiétudes concernant l’impact des médias sociaux sur les enfants. En avril dernier, de nombreuses associations de défense des consommateurs et des experts en développement de l’enfance, avaient aussi demander l’abandon du projet.

La raison principale : les potentiels effets néfastes que pourraient avoir les médias sociaux sur les enfants : « Les recherches démontrent de plus en plus que les médias sociaux peuvent nuire au bien-être physique, émotionnel et mental des enfants. »

Une inquiétude à la suite de précédents échecs de Facebook

Les procureurs généraux évoquent aussi le passé de Facebook, qui a déjà rencontré des failles sur Messenger Kids : « Facebook a pour habitude de ne pas protéger la sécurité et la vie privée des enfants sur sa plateforme, bien qu’il affirme que ses produits sont soumis à des contrôles stricts en matière de confidentialité. »

Dans la lettre, il est également ajouté : « Des rapports datant de 2019 ont montré que l’application Messenger Kids de Facebook, destinée aux enfants de 6 à 12 ans, contenait un défaut de conception important qui permettait aux enfants de contourner les restrictions sur les interactions en ligne et de rejoindre des discussions de groupe avec des inconnus qui n’étaient pas préalablement approuvés par les parents des enfants. »

Facebook avait résolu le problème rapidement mais cela avait suscité malgré tout des inquiétudes. Par conséquent, ces précédents échecs ne rassurent ni le gouvernement américain, ni l’opinion publique en général.

Face aux critiques, Facebook défend son projet et tente de rassurer

Un porte parole de Facebook s’est exprimé sur le sujet, comme le rapporte CNBC :

«Nous convenons que toute expérience que nous développons doit donner la priorité à leur sécurité et à leur vie privée, et nous consulterons des experts en développement de l’enfant, en sécurité des enfants et en santé mentale, et des défenseurs de la vie privée pour l’informer. »

Il ajoute également que le groupe est prêt à travailler en collaboration avec le gouvernement : « Nous sommes également impatients de travailler avec les législateurs et les régulateurs, y compris les procureurs généraux du pays. »

Facebook part du principe que les enfants utilisent déjà Internet, et souhaite simplement proposer une version qui offrira plus de visibilité et de contrôle pour les parents sur ce que font leurs enfants. Le réseau social de Mark Zuckerberg devra redoubler d’efforts pour convaincre, le sujet reste sensible, et les critiques du projet ne font que se multiplier.

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