IA, data, projets à impact : comment la French Tech accompagne les startups qui réinventent la santé
Nous avons échangé avec Melissa Zoulim, qui gère des programmes innovants visant à accompagner les startups de la French Tech Grand Paris, dans le domaine médical et notamment sur les sujets data et IA.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?
Je m’appelle Melissa Zoulim. Mon parcours est tout sauf linéaire. J’ai commencé par obtenir un diplôme de professeur d’anglais à l’École Normale Supérieure de Bouzaréah, en Algérie. Puis, j’ai obtenu une licence en communication (français et anglais) à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Lorsque je suis arrivée en France, j’ai fait un master 2 à La Sorbonne en négociation trilingue (anglais, allemand et français). J’ai aussi obtenu une LEA (licence de langues étrangères appliquées) en affaires et entreprises. Ensuite, j’ai rejoint le MBA Spécialisé Digital Marketing & Business de l’EFAP.
Ces différentes formations m’ont permis d’avoir une meilleure compréhension du monde économique, des relations interculturelles et des enjeux internationaux.
En parallèle de mes études, j’ai voulu continuer à apprendre et à tester de nouvelles choses. J’étais chargée de projets digitaux IA : je concevais des campagnes, je testais des outils, des solutions sur des projets en autodidacte, par nécessité et par passion.
Par mes propres moyens, j’ai appris à utiliser les outils tech, à faire des montages, à comprendre les algorithmes et aussi à toucher à l’IA. J’ai compris que la tech et l’intelligence artificielle pouvaient être une sorte d’extension de mon esprit.
Comment avez-vous réalisé que vous souhaitiez en faire votre métier ?
C’est à ce moment-là que j’ai eu un déclic. Je voulais combiner tout ce que j’avais appris, que ce soit dans les langues, la culture, le commerce, la pédagogie, boosté par la tech et l’IA. Mon objectif : professionnaliser mes compétences acquises en autodidacte.
C’est pour cette raison que j’ai intégré le MBA Spécialisé Digital Marketing & Business. Cela m’a permis de structurer mes connaissances, et de prendre pleinement ma place dans l’univers de la tech.
Aujourd’hui, je suis chargée de programmes tech et IA pour la French Tech Grand Paris. Je m’occupe principalement de projets tech et IA à impact.
En quoi consiste votre métier ? Quelles sont vos missions au sein de la French Tech Grand Paris ?
À la French Tech, nous sommes plusieurs chargés de programmes. Je m’occupe principalement du projet HIIT, pour Health Innovation Intensive Training. C’est un programme intensif, qui consiste à accompagner les startups innovantes dans le domaine médical. Il a été co-construit par la French Tech Grand Paris et Digital Medical Hub, sous le haut patronage du Président de la République Emmanuel Macron et parrainé par le député Paul Midy. Je gère l’organisation de ce projet, le programme et je fais également partie du jury.
C’est un grand atout pour moi d’avoir des compétences et de pouvoir comprendre comment on intègre l’IA, mais aussi le machine learning, le deep learning, les LLM, etc., au sein de l’univers des startups.
Je travaille également sur le Track IA, qui est un projet dédié uniquement à l’intelligence artificielle. Ce programme a pour objectif de dynamiser l’écosystème de startups IA, avec des groupes de travail sur plusieurs thématiques. Par exemple, nous avons des verticales telles que l’IA et la data, la souveraineté, l’emploi, ou encore l’IA générative et la confiance numérique. Sur ce sujet, je suis en charge de la gestion des différents groupes de travail, de la méthodologie pour les différents livrables et de la cohésion de groupe. J’organise des ateliers avec des partenaires comme le Hub France IA, Microsoft France et le cabinet de conseil Wavestone.
Comment se déroulent les ateliers que vous animez ? Avec quels acteurs de la tech êtes-vous amenée à échanger au quotidien ?
En fonction de la thématique fixée, par exemple pour data, IA et souveraineté, mon rôle est d’animer chaque réunion hebdomadaire sur ce sujet. On établit une roadmap, on fait des calls exploratoires. Ma mission consiste à mettre en relation le groupe avec des organismes référents du domaine médical, comme Sanofi ou BioLabs.
Lors des calls exploratoires, j’explique au groupe l’objectif fixé, le format du livrable attendu, je fais la restitution et je relis ce qui a été rédigé par les membres du groupe. J’organise aussi des points pilotes en plénière, des afterworks avec les membres du groupe, qui sont tous des CEO ou des CTO, pour créer de la cohésion tout en m’assurant que le planning fixé sera bien respecté.
J’échange au quotidien avec un grand nombre d’acteurs de la tech car ces programmes nécessitent d’être en contact permanent avec les membres de la French Tech Grand Paris et nos partenaires.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Comme j’avais déjà occupé le poste de chargée de communication, je ne souhaitais pas m’enfermer sur un seul projet. En étant autodidacte, j’ai pu tester et apprendre à utiliser de nombreux outils différents. Je voulais un poste polyvalent, où je pourrais valoriser mon profil pluridisciplinaire, avec des compétences transversales, telles que la création graphique ou encore la gestion d’un projet digital de A à Z.
Vous avez suivi le MBA Spécialisé Digital Marketing & Business (MBADMB) de l’EFAP. Que retenez-vous principalement de votre parcours ?
Le MBADMB nous offre quelque chose qui ne s’achète pas : c’est le réseau. Pour moi, c’était vraiment le critère n°1. Lorsque l’on a eu quatre vies académiques, on se rend compte à quel point c’est un aspect essentiel pour faire carrière dans le digital. J’ai pu rencontrer des intervenants qui sont des professionnels sur le terrain. Ils m’ont apporté leurs conseils et leurs retours d’expérience, ce qui est très important quand on est étudiant.
On nous inculque aussi cette curiosité indispensable, que l’on doit avoir même après le MBADMB. Lorsqu’on évolue dans le monde de la tech, avec des mises à jour d’outils IA toutes les 4 secondes, vous devez être au fait de l’actualité. Il est donc très important d’être curieux et de toujours continuer à se former et à apprendre, pour renforcer son leadership et ses capacités stratégiques de gestion.
Quand je me lève, je fais de la veille. C’est devenu pour moi un réflexe quotidien. Je regarde s’il y a des nouveautés qui sont sorties, j’écoute des vidéos, des podcasts. C’est vraiment un geste que j’ai appris pendant cette formation.
Et le MBADMB nous aide à développer notre employabilité, qui est aussi un aspect crucial dans un secteur en pleine croissance comme le digital. Quand on sort du MBA spécialisé, on a touché à tous les aspects du marketing digital et de la tech : blockchain, IA, rédaction de newsletter, la gestion d’un CRM…
On a un profil pluridisciplinaire, qui nous permet de nous positionner avantageusement dans divers secteurs.
En quoi le MBADMB de l’EFAP est un cursus qui se démarque, notamment dans l’initiation aux outils d’IA générative ?
Cette initiation a été un véritable déclic pour moi et pour plusieurs de mes camarades. Pour tous les projets que nous devions réaliser, on devait rédiger une note méthodologique afin d’expliquer pourquoi et comment on a utilisé des outils IA comme ChatGPT. Le but de cet exercice était de comprendre comment ils fonctionnent, car on n’a pas les mêmes réponses selon la manière dont on rédige son prompt, comment on structure sa requête. Grâce à cet entraînement et la rédaction de ces notes méthodologiques, cela m’a poussé à prendre un peu plus de hauteur sur l’ensemble de ce processus, pour savoir comment l’expliquer de manière claire.
Même pendant la rédaction de mes articles, cela m’a permis d’aller plus loin et de reformuler certains de mes prompts. À ma connaissance, le MBADMB est le seul cursus qui a instauré cette méthode au sein de son programme. Et j’ai appris que le MBADMB ouvrait une nouvelle spécialité à la rentrée autour de l’IA et de la data.
Quels sont vos projets professionnels à court ou moyen terme ?
Effectivement, j’ai plein de projets professionnels. En marge de mon activité actuelle, je fais de l’influence IA mais dans une autre langue. Cela vient de mon côté pédagogue, comme j’ai été enseignante auparavant. Je suis passionnée par une langue ancestrale, le tamazight, qui est rarement parlée, mais qui a été intégrée sur Google Traduction il y a un an. Malheureusement, la traduction n’est pas parfaite en raison du manque de données sur cette langue.
Je me suis lancée le défi de démocratiser l’accès à l’information, en particulier sur l’aspect technique de l’IA, en faisant des vidéos dans cette langue. Comme j’aimerais avoir le plus d’impact possible, j’ai commencé à créer un logiciel de sous-titrage pour mes vidéos, avec l’aide de l’IA.
Quel conseil donneriez-vous à de futur(e)s professionnel(le)s du digital qui hésiteraient à s’engager dans la même voie que vous ?
Je recommande de se fixer des objectifs quand on intègre une formation pour pouvoir en tirer le maximum d’avantages. Dans mon cas, par exemple, lorsque j’ai intégré le MBADMB, je voulais avoir un réseau et je voulais aussi me reconnecter à ce qui m’animait depuis dix ans, à savoir gérer des projets digitaux. Le MBA m’a offert ce que je voulais.
Se former au marketing digital et à l’IA avec l’EFAP
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