YouTube Shorts : les critères qui favorisent les performances des vidéos

Sur Twitter, une étude menée sur 3,3 milliards de vues sur les Shorts YouTube a permis à Paddy Galloway – spécialiste et consultant YouTube -, et son équipe de décoder l’algorithme en question. 33 chaînes de différentes niches ont été analysées, incluant plus de 5 400 Shorts. On fait le point sur les enseignements clés de ce rapport.

1. Comment les YouTube Shorts peuvent devenir viraux ?

Les YouTube Shorts sont des contenus vidéo de courte durée (maximum 1 minute). La majorité des chaînes analysées offrent un aperçu de la durée préférée des YouTubeurs. Sur les 5 400 Shorts décryptés, environ 2 500 ont une durée comprise entre 20 et 40 secondes (1 127 entre 20 et 30 secondes, 1 376 entre 30 et 40 secondes).

Des Shorts plus longs et engageants augmentent le nombre de vues

En revanche, on constate que ce sont les Shorts les plus longs qui génèrent le plus de vues. Et largement. Les Shorts de 50 à 60 secondes ont été vus en moyenne à 1,7 million de reprises, loin devant les Shorts de 40 à 50 secondes avec 800 000 vues, qui arrivent pourtant en deuxième position.

Le rapport entre durée de visionnage et durée du Short renforce cette impression. Les Shorts qui ont tenu en haleine le spectateur plus de 50 secondes ont été vus plus de 4 millions de fois. Ceux dont la durée de visionnage ne dépasse pas 30 secondes seulement 200 000 fois.

D’une manière générale, le ratio d’un Short vu/swipé doit être supérieur à 60 % pour qu’il ait une chance de devenir viral. Les meilleurs Shorts sont ceux qui ont été visionnés en intégralité par 70 à 90 % des utilisateurs.

Deux constats sur la durée des Shorts YouTube

Ces éléments permettent de tirer les premières conclusions quant au fonctionnement de l’algorithme de YouTube pour ses Shorts :

• 1er constat : logiquement, l’algorithme des Shorts semble favoriser les vidéos plus longues qui retiennent l’attention du spectateur. Mais compte tenu des informations récoltées y compris sur les Shorts de courte durée, rien n’oblige à réaliser des vidéos de 50 secondes minimum.
• 2e constat : il faut prêter attention au rapport Shorts vus/Shorts swipés (passés) et faire en sorte que les premières secondes de la vidéo soient particulièrement engageantes pour accrocher l’attention du spectateur. « Traitez cette introduction comme une miniature » pour un format vidéo classique, conseille Paddy Galloway. Les statistiques d’engagement ne semblent pas non plus d’une importance déterminante, mais cela demande des tests plus approfondis

Pour comprendre l’algorithme des Shorts, c’est simple : YouTube va personnaliser vos recommandations en regardant votre historique pour voir ce que vous aimez et va vous proposer des Shorts adaptés qui retiendront votre attention.

2. Les YouTube Shorts participent-ils à la croissance de votre audience ?

Si l’auteur de l’étude était convaincu que les Shorts étaient comme un « code de triche » pour gagner des abonnés, son analyse est venue tempérer cet avis. Le nombre d’abonnés gagnés pour un Short ou une vidéo de 10 000 vues reste à l’avantage du format classique de YouTube avec en moyenne 22,7 abonnés contre 16,9. Mais pour les chaînes dépassant le million d’abonnés, tout s’inverse. Dans ce cas, la vidéo d’une puissante chaîne YouTube fera gagner en moyenne 11 abonnés à son créateur, tandis qu’un Short visionné plus de 10 000 fois rapportera 29,2 abonnés.

Ainsi, l’étude mène au constat que les Shorts sont un excellent moyen de faire grandir sa communauté d’abonnés, surtout quand on réfléchit au degré d’investissement et de travail que cela demande par rapport à un format long classique de YouTube.

3. Les YouTube Shorts rapportent-ils de l’argent ?

L’efficacité des Shorts pour faire croître sa communauté est avérée pour les chaînes avec de nombreux abonnés, mais génèrent-ils de l’argent pour les créateurs et peuvent-ils être une source de revenus conséquente ? Pour le moment, YouTube a démontré, en changeant sa politique de partage des revenus en février, qu’il souhaite augmenter les profits issus de ces courts clips après en avoir autorisé leur monétisation. En effet, avant février 2023, le RPM – le revenu pour mille vues – était de 2 centimes de dollar. Depuis, il a grimpé à 6 centimes en moyenne.

C’est prometteur et, avec le temps, YouTube devrait améliorer ce ratio.

Parallèlement, rien ne montre que la durée du Short influe sur le RPM. La fourchette va de 0,055 $ en moyenne pour des Shorts de 10 à 20 secondes, à 0,065 $ pour des Shorts de 40 à 50 secondes. On note notamment qu’entre un Short très court (moins de 10 secondes) et une séquence longue d’une minute, la différence est presque imperceptible (0,063 $ contre 0,064 $).

Les Shorts ne sont pas (encore) de gros pourvoyeurs de richesse. « Mais laissons-leur du temps, je m’attends à ce que le RPM augmente au cours des 12 prochains mois », conclut Paddy Galloway, qui promet une étude plus large et plus détaillée des YouTube Shorts dans les semaines à venir.