Vive Internet, et vive ceux qui le font
La nature a horreur du vide. Le web aussi : face aux théories de l’Internet mort, les utilisateurs et les sites web réagissent. Ils reviennent aux fondamentaux de ce qu’était le web avant l’hégémonie des algorithmes et de l’IA. Et nous aussi.

Du web social au web artificiel
Des blogs communautaires aux réseaux sociaux
J’ai commencé à travailler sur Internet au début des années 2010. Ici même sur BDM. On naviguait alors au sein d’un web très communautaire, où les blogs tissaient une toile diffuse. On découvrait l’avis ou la trouvaille d’untel, puis les commentaires des uns et des autres. On testait de nouvelles choses, on expérimentait, on partageait, on échangeait. C’était collectif, c’était sympa.
Cette trajectoire sociale s’est ensuite déplacée sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, puis d’autres, ont d’abord contribué à la diffusion des contenus et l’intensification des échanges. On identifiait une nouveauté intéressante, on publiait un blog post, la nouvelle se diffusait en quelques tweets. Les partages, les commentaires, les interactions étaient toujours là : mais le centre névralgique des discussions avait migré vers quelques plateformes dominantes.
Les évolutions stratégiques de ces réseaux, qui cherchent à concentrer la valeur, ont ensuite incité les créateurs à délaisser l’interface du site web au profit de leurs comptes sociaux.
Quand soudain, l’IA générative
En parallèle, le contenu sur Internet a beaucoup évolué. Car il n’a jamais été aussi simple d’en créer, la valeur d’un même contenu a donc naturellement baissé. Et l’IA générative a très nettement accéléré le phénomène depuis fin 2022. D’abord avec une qualité douteuse ; avant d’évoluer rapidement, avec l’amélioration des modèles, la démocratisation de l’usage et la professionnalisation des pratiques. En 3 ans.
Pour le texte, l’image, la musique, la vidéo, les documents, les présentations, les podcasts, le code, les sites, les applications. Tout.
Les théories autour d’un Internet mort prennent alors toute leur substance : la majorité des éléments deviennent générés (et pas que sur LinkedIn). Les « nouveaux » contenus n’ont plus assez de valeur pour être conçus. Les risques autour d’un Internet basé sur de vieux textes recyclés à l’infini deviennent palpables. Les créateurs et les médias n’ont plus de business model et disparaissent.
Le web aura connu son apogée, il est désormais condamné à une mort certaine. C’est l’avènement des limbes numériques, où les robots et les agents règnent en maître.
Du web artificiel au web authentique
Le retour de l’originalité
Mais face à ce triste tableau, on s’organise. On réagit. C’est naturel, car la nature et l’humain ont horreur du vide. Face à un contenu qui perd globalement de la valeur, l’authenticité retrouve une saveur qu’on avait oubliée. Qu’on avait oubliée au quotidien, mais qui reste ancrée en chacun de nous. Cette sensation que peuvent ressentir les internautes, de nombreux médias l’embrassent. Les commentaires – autrefois supprimés ou dissimulés – retrouvent une valeur forte.
On favorise à nouveau les interactions, les échanges, on reforme des communautés. Plus limitées en quantité, plus engagées en qualité. De nouveaux liens se créent entre les gens et les médias.
On partage des expériences, on prend position, on valorise les points de vue et le débat. Face à la standardisation, face à l’automatisation : l’originalité des contenus revient sur le devant de la scène, et c’est très bien.
IA, pertinence et transparence
Évidemment, les développements rapides de l’IA ouvrent des voies nouvelles et constituent des opportunités. C’est indéniable. Quand l’intelligence artificielle permet d’apporter plus de valeur aux internautes, on peut s’en servir pleinement. À bon escient, et en toute transparence. C’est par exemple ce que nous faisons avec les résumés par IA intégrés sur certains de nos articles. Vous n’avez pas le temps de tout lire, vous pouvez aller à l’essentiel. L’IA est un levier que nous pouvons utiliser pour améliorer nos services, tant que nous œuvrons pour l’intérêt de nos lecteurs.
Nous donnons la parole à ceux qui font le web
En parallèle, et l’essentiel est là : BDM s’est toujours construit en donnant la parole à ceux qui font le web. Leurs regards, leurs expériences, leurs réussites, leurs échecs… Ces contenus pour entrevoir les coulisses des entreprises et découvrir des points de vue pluriels sont essentiels. On souhaite aujourd’hui aller plus loin, en augmentant la fréquence et la visibilité de ces articles conçus avec des spécialistes. Ils partagent, ils inspirent, ils permettent de s’ouvrir. Ils méritent une place spéciale. Notre homepage les valorise désormais au sein d’une zone qui leur est consacrée.
Nous ouvrons ainsi officiellement les portes du BDM Club à nos lecteurs, depuis notre page d’accueil. Un espace dédié aux experts, aux interviews, à l’authenticité, aux coulisses du digital. Ces contenus font pleinement partie de notre ADN, depuis plus de 18 ans.
Vive Internet, et vive ceux qui le font.
Vous êtes une entreprise et souhaitez partager votre expertise ? Contactez-nous.