Nous utilisons de moins en moins les réseaux sociaux pour nous informer

The Reuters Institute dévoile son étude sur les tendances 2018 des actualités digitales. Plus de 74 000 personnes réparties dans 37 pays différents ont répondu à cette enquête, concernant leurs habitudes de consommation de l’actualité en ligne.

La lecture d’informations sur Facebook décline

Le changement d’algorithme de Facebook a résolument eu un effet sur la lecture d’actualités sur la plateforme. Reuters Institute note une baisse générale de la consultation des informations. L’utilisation des médias sociaux pour les informations a commencé à chuter après des années de croissance continue. L’usage est en baisse de six points aux États-Unis, et est également en baisse au Royaume-Uni et en France. 

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D’un autre côté, le partage d’information via les applications de messageries semblent continuer sa croissance. Il semblerait en effet que les utilisateurs recherchent un espace moins « public et conflictuel » que les réseaux sociaux pour communiquer. Ainsi l’institut remarque que WhatsApp est utilisé par la moitié des utilisateurs en ligne en Malaisie (54%) et au Brésil (48%) et par près d’un tiers en Espagne (36%) et en Turquie (30%).

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Un épuisement général face aux débats toxiques et aux fake news

Pour expliquer ce déclin de consultation et de partage des informations sur les réseaux sociaux, l’institut Reuters voit d’autres raisons que le changement d’algorithme de Facebook. « Les consommateurs sont rebutés par les débats toxiques et les informations peu fiables. Ils constatent également que les réseaux alternatifs offrent plus de commodité, avec une plus grande confidentialité et moins de risques d’être mal compris. »

Le spectre de la fake news suscite également craintes et scepticisme face à la lecture d’informations. En France, seulement 35% des interrogés font confiance aux informations diffusées en général, et ce chiffre chute à 19% sur les médias sociaux. Dans l’hexagone, la principale source d’information reste la télévision (71%), qui observe toutefois une baisse depuis 2013. L’information en ligne reste stable à 68% tandis que le papier continue sa chute à 20%. Les médias sociaux eux observent une légère baisse depuis 2017 après une grande ascension.

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Le contenu payant, des progrès relatifs selon les pays

Dans le monde entier, les médias redoublent d’efforts pour gagner leur indépendance face aux revenus publicitaires en ligne. Ils tentent de persuader les utilisateurs de payer directement les informations en ligne par le biais d’abonnements, d’adhésions, de dons ou de paiements par article. 

L’institut Reuters explique : « Nos données suggèrent que ces efforts sont payants dans certains pays, mais pas encore dans d’autres. La Norvège (+4) et la Suède (+6), ainsi que la Finlande (+4), ont nettement progressé. Tous ces pays ont un petit nombre d’éditeurs qui poursuivent une variété de stratégies de paiement. Ils ont l’avantage supplémentaire de venir de sociétés riches qui apprécient les informations, qui ont une forte tradition d’abonnement et où la langue et la petite taille de leur marché les protègent de la concurrence étrangère. »

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En France, le réflexe de l’abonnement n’est pas encore totalement acquis. Seulement 11% des interrogés ont payé pour des articles en ligne. Toutefois, le modèle économique semble porter ses fruits pour ceux qui tentent leur chance. Le Monde a réalisé son premier bénéfice depuis de nombreuses années avec une augmentation de 44% des abonnements numériques, qui ont pour la première fois dépassé les abonnements papier.

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