Twitter rétablit la coche bleue pour certains comptes : la confusion continue

Sur Twitter, des comptes certifiés sans consentement ni abonnement

« Sur mon âme je n’ai pas payé pour Twitter Blue. Homme de Tesla, tu vas connaître mon courroux ! » Le tweet du rappeur américain Lil Nas X résume bien la situation actuelle sur Twitter. L’objet de la colère de l’artiste et de bien d’autres personnalités sur le réseau appartenant à Elon Musk ? L’apparition sur leur profil d’un badge bleu, alors que Twitter a supprimé ces symboles gratuits de certification tout récemment, et que le seul moyen d’en obtenir un est de payer un abonnement mensuel. Cette coche bleue sous-entend donc que ces personnalités ont payé pour l’obtenir, comme indiqué sur le profil, alors que ce n’est pas le cas.

Ainsi, de nombreux utilisateurs certifiés malgré eux tiennent à faire savoir qu’ils n’ont pas payé pour ce badge bleu, qui leur a été attribué sans consentement. La plupart de ces comptes authentifiés sans abonnement ni demande particulière possède plus d’un million de followers, ce qui interroge la journaliste spécialisée Kara Swisher : « Les gens doivent savoir si Elon (Musk, ndlr) m’aime pour moi ou pour le 1,49 million de personnes qui me suivent ? » . Cet imbroglio n’est pas si anodin qu’il n’y paraît, car cette coche bleue peut donner l’impression d’un soutien au patron du réseau social et au nouveau modèle économique de la plateforme.

Inquiring minds need to know: Does Elon love me for me or for my 1.49 million followers? pic.twitter.com/XPaiSBGhqV

— Kara Swisher (@karaswisher) April 22, 2023

Pour ajouter à la confusion, Elon Musk a confirmé avoir lui-même payé pour certaines certifications, comme celles de l’auteur Stephen King ou du basketteur Lebron James… Mais ce n’est pas fini : des comptes de personnalités décédées ont aussi retrouvé leur coche bleue !

Des médias se mettent en grève sur Twitter

Parallèlement à cette situation déconcertante et à la colère des intéressés, plusieurs groupes de grands médias ont décidé de faire la grève du tweet. En effet, la radio publique américaine NPR ou le groupe canadien CBC Radio-Canada ont suspendu leurs activités sur Twitter pour protester contre certaines mentions accolées par Twitter, telles que « média financé par le gouvernement » ou « affilié à l’État », remettant ainsi en cause leur impartialité et leur indépendance.

Our journalism is impartial and independent. To suggest otherwise is untrue. That is why we are pausing our activities on @Twitter. | Notre journalisme est impartial et indépendant. Prétendre le contraire est faux. C’est pourquoi nous suspendons nos activités sur @Twitter.

— CBC/Radio-Canada (@CBCRadioCanada) April 17, 2023

Si ces mentions ont disparu, elles ont aussi été retirées de comptes de médias réellement financés par des États, comme l’agence chinoise Xinhua ou russe RT. Une confusion totale donc, qui ne sera pas éclaircie par les demandes d’explication de la presse à Twitter, puisque le réseau social ne répond plus aux sollicitations des journalistes que par un emoji… en forme de crotte.