Twitter menace d’attaquer Meta en justice après le lancement de Threads

L’avocat de Twitter met en cause Meta

Dans une lettre datée du 5 juillet signée par l’avocat Alex Spiro, Twitter reproche à Meta d’opérer un « détournement systématique, délibéré et illégal des secrets commerciaux et autres propriétés intellectuelles de Twitter ». Le réseau social accuse en effet la maison mère de Facebook d’avoir engagé des dizaines d’anciens employés de Twitter et profité de leurs informations pour accélérer le lancement de Threads, qu’il considère comme une « copie de Twitter ».

Ces employés avaient et continuent d’avoir accès aux secrets commerciaux de Twitter, et à d’autres informations hautement confidentielles […] Beaucoup de ces employés ont conservé de manière inappropriée des documents et des appareils électroniques de Twitter.

Si Twitter n’a pas encore déposé de plainte, la lettre – directement adressée à Mark Zuckerberg et partagée initialement par le site Semafor – sonne comme une menace : « Twitter se réserve le droit de demander des réparations civiles et des mesures injonctives sans autre préavis afin d’empêcher toute autre rétention, divulgation ou utilisation de sa propriété intellectuelle par Meta. » Sur Threads, le porte-parole de Meta, Andy Stone, a réfuté les accusations de Twitter : « Pour être clair : aucun membre de l’équipe d’ingénieurs de Threads n’est un ancien employé de Twitter. »

À titre personnel, Elon Musk s’est montré discret depuis le lancement de la nouvelle application. Le milliardaire s’est contenté de quelques tweets laconiques, accusant Meta de tricherie.

Competition is fine, cheating is not

— Elon Musk (@elonmusk) July 6, 2023

Twitter sous la menace de Threads

Pour lancer Threads, Meta disposait en effet d’un vivier abondant de professionnels expérimentés. À son arrivée à la tête de Twitter, Elon Musk s’est donné pour objectif d’assurer de la rentabilité du réseau social. Pour parvenir à cela, le fondateur de Tesla a opéré des réductions drastiques d’effectif afin de réduire les coûts, passant de 7 500 à moins de 2 000 employés. Cette décision était accompagnée d’une altération importante des conditions de travail et d’une dégradation de l’expérience sur la plateforme : des fonctionnalités gratuites sont devenues payantes et l’application a connu de nombreux dysfonctionnements.

Des nouveaux concurrents, comme Mastodon ou Bluesky, ont tenté de profiter de la situation, sans toutefois parvenir à s’imposer. De son côté, Threads dispose d’une force de frappe bien supérieure, avec l’importante communauté Instagram. En 16 heures, l’application enregistrait déjà 30 millions d’utilisateurs, d’après Mark Zuckerberg. Pour comparaison, Mastodon comptabilisait 2,5 millions d’utilisateurs à son pic.