Twitter : une version décentralisée et ouverte en cours de développement
Twitter est, comme tous les réseaux sociaux, une plateforme centralisée. Cela pourrait changer sous la houlette de Jack Dorsey. Il vient d’annoncer le lancement d’une équipe nommée Bluesky qui planchera sur une version décentralisée et open source de Twitter. Le but du projet : lutter plus efficacement contre les propos haineux.
La petite équipe de 5 personnes sera constituée d’ingénieurs et de développeurs spécialisés en open source et en technologie Blockchain. Ils devront développer les protocoles standards pour des réseaux sociaux décentralisés. Twitter ne serait alors qu’un client pour un réseau décentralisé. C’est particulièrement intéressant, puisqu’on ne parlerait plus de plateformes, mais de standards qui pourraient être utilisés par différents clients, développés par des utilisateurs, des entreprises, des ONG…
Twitter is funding a small independent team of up to five open source architects, engineers, and designers to develop an open and decentralized standard for social media. The goal is for Twitter to ultimately be a client of this standard. 🧵
— jack 🌍🌏🌎 (@jack) December 11, 2019
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Le projet reste évidemment embryonnaire. Et avec une équipe composée de 5 personnes, il y a de fortes chances pour qu’il n’aboutisse… jamais. On peut par ailleurs s’interroger sur la pertinence business de développer ce genre de projets. On ne voit en effet pas comment Twitter pourrait monétiser des instances tierces.
En revanche, cela permettrait, comme sur Mastodon, de lutter contre les discours de haine et le harcèlement. Multiplier les instances Twitter permettrait en effet de créer de « mini réseaux » avec uniquement des personnes saines. Mais il serait toujours possible de se connecter au réseau principal. Si Twitter proposait une version décentralisée, tout le monde pourrait potentiellement configurer sa propre instance Twitter, avec ses propres règles de modération. Et comme le précise justement Jack Dorsey, il est compliqué de faire confiance aux plateformes pour cette modération, soit trop laxiste, soit trop sévère.
A l’inverse, cela permettrait aussi potentiellement de créer des « Twitter de la haine » réservés par exemple uniquement aux théories complotistes ou au fake news.
Même si ce projet est particulièrement intéressant, du moins du point de vue théorique et intellectuel, il ne faut pas oublier que Twitter a déjà eu la tentation de la décentralisation il y a quelques années. Des API étaient en effet à disposition de l’écosystème pour développer des applications ou services basés sur Twitter. API qui ont finalement été fermées, condamnant par la même occasion de nombreux (très bons) services. Twitter est dès lors devenu un réseau hyper centralisé avec un client mobile et web unique, alors que de nombreux projets tiers existaient. Il est donc plutôt cocasse aujourd’hui de les voir (re)prendre le chemin inverse.