UX : dans les coulisses d’un test utilisateurs chez HelloWork

Lors de la conception d’un produit, l’évaluation de son efficacité se fait bien souvent par un test en conditions réelles. Qui mieux que vos utilisateurs pour vous fournir de précieuses informations sur la perception de vos sites ou services  ? Dans le cadre de la refonte du site Cadreo et du compte candidat OuestJob, les équipes d’HelloWork (dont fait partie le BDM) ont fait appel à des candidats pour tester les changements de design et les nouvelles fonctionnalités. Une trentaine de testeurs se sont présentés tout au long de la journée, répartis sur des créneaux d’une heure. Une quinzaine de personnes d’HelloWork étaient présentes pour les accompagner, les accueillir et discuter pendant cette journée. Adrienne Gehannin, chef de produit pour Cadreo, et Guillaume Matouk, webdesigner ayant travaillé sur le projet OuestJob nous en disent plus sur ces tests en conditions réelles.

Une grande première pour les sites emploi HelloWork

« Nous sommes dans une grande phase de refonte des sites Cadreo et Ouestjob, explique Adrienne Gehannin. Concernant Cadreo, nous travaillons sur la refonte depuis un peu plus d’un an. Notre enjeu est de nous adapter aux codes d’expériences utilisateurs du marché des jobboards. Nous souhaitons donner une nouvelle dynamique au site, un côté plus moderne avec de nouvelles fonctionnalités. C’est donc important pour nous d’avoir un bon accueil de cette nouvelle version et qu’elle soit surtout efficace, pratique et fluide. »

Du côté de OuestJob, la volonté est de valider les premiers choix de l’équipe. « Le test utilisateurs intervient plus tôt sur ce projet, intervient Guillaume Matouk, notamment sur la refonte du compte candidat. L’idée est que cela intervienne assez tôt pour que, nous n’ayons pas besoin de tout remodeler une fois que nous passons au design. Avec ce test, nous souhaitons identifier d’éventuels problèmes d’utilisabilité, voir si l’esthétique correspond à la cible visée et si les décisions que nous avons prises nous mènent dans la bonne direction. »

C’est la première fois que les équipes HelloWork mènent ce type de tests sur leurs sites. À cette étape des projets, ces tests viennent conforter les décisions prises par les équipe lors de la conception. Il y a deux types de tests : le premier vient valider les hypothèses concernant la refonte de Cadreo, le second vise à optimiser l’architecture de l’information sur les offres d’emploi à l’aide d’un tri par cartes pour le site OuestJob.

Navigation, interview, tri de cartes… Les différentes étapes d’un test utilisateur

Le test utilisateur se déroule ainsi en trois étapes :

• La première étape consiste à tester la navigation sur un parcours donné et les nouvelles fonctionnalités ajoutées par l’équipe. Elle évalue si le testeur adopte le comportement attendu sur ce parcours. « Si ce n’est pas le cas, ce sera à nous d’adapter le site pour qu’une éventuelle difficulté ne soit plus rencontrée par la suite« , complète Adrienne Gehannin.
• Dans un deuxième temps, l’utilisateur doit répondre à des questions plus larges sur la manière dont il va chercher un emploi. « Nous lui demandons comment il effectue sa veille, à quoi il est attentif, etc. Cela va nous servir à réfléchir sur ce que nous allons pouvoir proposer prochainement sur nos sites. »
• Enfin, l’utilisateur est invité à effectuer un tri de cartes pour déterminer les éléments qu’il estime important ou non dans une offre d’emploi. « Il s’agit de comprendre comment la lecture d’une annonce et la hiérarchisation des informations fonctionnent dans la tête des candidats« , dit Guillaume Matouk

Le test se base essentiellement sur l’observation. Les salariés d’HelloWork fonctionnent par équipe de 2 accompagnants par testeur. Le premier est là pour annoter toutes les remarques du testeur et le second va essentiellement communiquer avec lui et l’accompagner dans son parcours. « Cela nous permet de vérifier les différentes hypothèses que l’on a sur l’expérience utilisateur du site« , indique Adrienne Gehannin.

Des regards neufs et de nouvelles mentalités pour être plus proche des candidats

Assise à un bureau et entourée de ses accompagnateurs, une première utilisatrice effectue le parcours sur le site Cadreo. « La recherche de métier par secteur d’activité n’est pas très évidente selon moi« , indique-t-elle au moment de sa navigation. Mais au moment de la lecture d’une annonce, l’utilisatrice se montre davantage convaincue par son expérience. « C’est très clair, c’est simple d’utilisation« , lance-t-elle. Une fois le parcours terminé, vient l’heure du premier bilan : « j’ai été étonnée que l’on demande d’entrer le prénom avant le nom dans le formulaire pour postuler, mais plus globalement c’est très simple d’utilisation ».

Une seconde utilisatrice s’est essayée au parcours proposé. « C’était la première fois que je faisais un test, confie-t-elle. J’ai été surprise d’avoir été assise entre deux personnes, je comprends la démarche mais cette promiscuité est un peu étonnante. Concernant le test en lui-même, j’ai trouvé la navigation et le tri de carte très ludiques. Mais le problème quand on participe à ce genre de test, c’est que l’on a peur que nos remarques blessent. On évalue tout de même le travail d’une équipe, donc on essaye d’être franc mais ce n’est pas facile d’émettre une critique. »

Un sentiment qui est loin d’être rare pendant des tests d’utilisabilité. Pourtant, ces critiques, positives ou négatives, sont primordiales pour les équipes. « L’idée est de prendre du recul sur notre produit, déclare Guillaume Matouk. Nous y travaillons tous les jours et nous avons la « tête dedans » constamment. Nous avons donc besoin de regards neufs et de nouvelles mentalités pour nous rapprocher des besoins réels d’un candidat quand on lui adresse nos services. »

Pour Adrienne Gehannin et Guillaume Matouk, le test utilisateurs effectué pendant cette journée a surtout une fonction de test qualitatif. Les critiques sont donc les bienvenues. « Pour le quantitatif, nous utilisons les données perçues par Google Analytics, des recueils de données beaucoup plus vastes pour être sûrs que nous nous approchons des besoins du candidat « , conclut le webdesigner.