Le futur de la tech : 10 tendances à surveiller en 2024

La dernière édition du rapport « The Future 100 » dévoile les 100 tendances qui feront 2024, dont celles consacrées au secteur de la tech.

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Tech longue durée, senteurs numérisées : découvrez les tendances qui chambouleront le secteur de la tech en 2024. © VML Intelligence

La 10e édition du rapport « The Future 100 » a été dévoilée par VML Intelligence, nouvelle structure issue de l’association de l’agence de communication Wunderman Thompson et de VMLY&R. Il offre un panorama des 100 « tendances et changements à suivre en 2024 » dans dix domaines : culture, tech, voyage et accueil, marques et marketing, nourriture et boisson, beauté, vente, luxe, santé, innovation.

Nous vous partageons, dans cet article, les dix tendances liées au secteur de la tech pour 2024. Pour découvrir les 100 tendances de VML Intelligence, vous pouvez accéder au rapport complet en cliquant sur le lien ci-dessous.

Accéder au rapport complet « The Future 100 »

1. L’économie de l’identité

Une nouvelle économie se forme autour des personnalités numériques.

Selon VML Intelligence, 2024 marquera l’émergence de « l’économie de l’identité », une tendance qui s’appuie sur l’utilisation de personnalités numériques, alimentée par les avancées de l’intelligence artificielle. En effet, après une grève des acteurs hollywoodiens, de nouvelles règles exigent le consentement et la rémunération des artistes pour l’utilisation de leurs répliques numériques. Des acteurs célèbres ont même intenté des procès pour l’usage non autorisé de leur image par l’IA. Cette situation a donc ouvert la voie vers une économie centrée sur l’identité humaine numérique.

Les influenceurs, en particulier en Chine, note le rapport, utilisent déjà cette technologie, en créant des clones IA pour étendre leur présence en ligne. Des startups permettent également à n’importe quel utilisateur de concevoir et de monétiser leurs propres avatars numériques. Mais ces innovations soulèvent parallèlement des questions éthiques et juridiques, et s’opposent pour le moment à la préférence donnée à l’humain, montrant une certaine réticence de la population à embrasser pleinement ces personnalités virtuelles au quotidien.

2. La tech spatiale

Les mondes physique et numérique continuent de se confondre grâce aux progrès du « spatial computing ».

La technologie spatiale est en pleine expansion. Elle brouille ainsi les frontières entre les mondes physique et numérique, grâce notamment aux progrès du « spatial computing ». Par exemple, Apple, avec son casque Vision Pro, promet des expériences immersives où le contenu numérique et le monde physique fusionnent de manière transparente. Meta a, de son côté, introduit son casque Quest 3, misant sur la réalité mixte, tandis que Xreal, une startup chinoise, a lancé des lunettes visant à remplacer tous les écrans conventionnels.

Cette tendance est significative, car elle marque une évolution majeure dans l’intégration des technologies immersives dans la vie quotidienne. Selon MarketsandMarkets, cité dans le rapport, le marché de la tech spatiale devrait connaître une belle croissance, passant de 97,9 milliards de dollars en 2023 à 280,5 milliards de dollars en 2028.

3. L’expérience multisensorielle

Les créateurs exploitent la technologie pour explorer la relation entre nos sens.

La « technologie sensorielle » se caractérise par des expériences synesthésiques innovantes. De nombreux créateurs proposent déjà des expériences multisensorielles. Par exemple, la campagne « See yourself in sound », de Bang & Olufsen, transforme les préférences musicales en portraits colorés sous forme d’avatars interactifs. Les clients peuvent ainsi obtenir un avatar personnalisé après avoir répondu à un questionnaire ou connecté leur compte Spotify. Les artistes ne sont pas non plus en reste : on peut penser à l’installation artistique de Pablo Valbuena, qui permet de visualiser les sons dans la cathédrale Saint-Paul de Londres à l’aide d’une colonne de LED.

Cette tendance vers des expériences multisensorielles est soutenue par une demande croissante. Selon une étude de VML Intelligence, 63 % des consommateurs attendent ce type de propositions de la part des marques, et 72 % souhaitent que leurs sens soient sollicités à leur plein potentiel.

4. La gestuelle sans contact

De nouveaux gestes sans contact permettent aux consommateurs de se connecter à leurs appareils de manière encore plus transparente.

La gestuelle sans contact – ou air gestures – change la manière dont les consommateurs utilisent leurs appareils. L’Apple Watch en est un très bon exemple : d’un geste du pouce et de l’index, il est possible de répondre à un appel sans toucher sa montre. Google, de son côté, a présenté le projet Gameface, une souris de jeu contrôlée par les mouvements de tête et les expressions faciales de l’utilisateur. Cette technologie permet, par exemple, de cliquer en levant les sourcils ou de déplacer le curseur en ouvrant la bouche.

Ces innovations ne rendent pas seulement les appareils plus intuitifs. Elles offrent également une accessibilité qui peut se révéler cruciale pour les personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap. Avec une proportion significative de la population confrontée à ces problèmes, ces innovations permettent de rendre les produits plus inclusifs.

5. La tech longue durée

La longévité intégrée remplace l’obsolescence programmée.

Est-ce la fin de l’obsolescence programmée ? Stimulée par des initiatives législatives, notamment européennes, la « technologie de l’âge » réoriente les appareils vers une durée de vie plus conséquente. Google s’est par exemple engagé à maintenir des mises à jour automatiques pour ses Chromebook pendant au moins dix ans. D’autres entreprises rendent la réparation ou le remplacement d’éléments plus accessibles pour prolonger la durée de vie des appareils, à l’image du Nokia G22 ou du Fairphone 5.

L’intérêt de cette approche réside dans la capacité des marques à créer de la fidélité et une valeur à long terme avec des produits et services axés sur le client, qui leur sont bénéfiques à eux comme à la planète. Cela pourrait bien être le reflet d’une prise de conscience croissante de l’impact environnemental de la technologie et des produits de consommation.

6. Les senteurs numérisées

L’avenir des senteurs est numérique.

Cette technologie innovante vise à intégrer le sens de l’odorat dans l’univers numérique. Osmo, startup issue de Google Research, développe des représentations numériques des odeurs, avec l’objectif de transformer la façon dont nous captons, transmettons et mémorisons ces dernières. « Nous voyons l’IA renforcer le rôle des chimistes de synthèse et des maîtres parfumeurs, les chasseurs d’odeurs qui passent au peigne fin des myriades de molécules pour créer les senteurs qui font partie intégrante de notre vie », a expliqué Alex Wiltschko, PDG d’Osmo.

Cette innovation pourrait avoir de nombreuses applications, dans le domaine de la santé, de l’agriculture, de la conservation des aliments, de la surveillance des pandémies et de la prévention des maladies. Cette tendance s’inscrit dans un mouvement plus large vers des expériences numériques multisensorielles, comme évoqué précédemment.

7. La tech omnilingue

Les outils de traduction instantanée créent un village universel.

La traduction instantanée a la capacité de révolutionner la communication mondiale. Des startups comme HeyGen permettent en effet de traduire et de synchroniser la parole en temps réel dans plusieurs langues, en conservant les caractéristiques vocales d’origine. Google et Rask AI développent des technologies similaires.

Cette innovation ouvre de nouvelles possibilités pour les marques, les créateurs de contenu et les éducateurs, leur permettant de toucher un public mondial. Des personnalités comme MrBeast ou Adam Waheed ont déjà bénéficié de cette technologie pour élargir leur audience, quand Spotify teste parallèlement la traduction IA pour les podcasts. Cette avancée devrait simplifier la communication avec différents publics sans les contraintes de la traduction traditionnelle.

8. La recharge combinée

Les stations de recharge de véhicules électriques de nouvelle génération pourraient transformer une corvée en opportunité de divertissement.

Avec la montée en popularité des véhicules électriques, les stations de recharge nouvelle génération tendent à transformer le temps de recharge en une opportunité de divertissement. À l’image de Tesla, qui développe une station Supercharger à West Hollywood, combinant 32 bornes de recharge avec un restaurant et un cinéma drive-in, à la mode des années 1950. Disney a, pour sa part, déposé des demandes de brevets pour un « pod de divertissement immersif », où les conducteurs pourraient être entourés de scènes immersives pendant la recharge de leur véhicule.

Ces évolutions montrent comment les fabricants de véhicules électriques, les marques de divertissement et les compagnies d’énergie cherchent à enrichir l’expérience de recharge des conducteurs, combinant l’utilitaire aux loisirs. Ce concept est « un domaine à surveiller » en 2024, selon VML Intelligence.

9. La tech symbiotique

Notre relation avec la technologie est plus humaine que jamais.

La « technologie symbiotique » reflète une relation de plus en plus humaine entre nous et le numérique. L’IA est bien sûr au cœur de cette transformation, marquée par des interactions naturelles, comme des gestes simples et des conversations. Les chatbots sont au cœur de cette tendance, à l’image de Pi, créé par Inflection AI,  qui apprend de ses interactions avec l’humain, ou Grok, le chatbot de xAI d’Elon Musk, connu pour son mauvais esprit et son côté rebelle.

ChatGPT offre, quant à lui, cinq voix différentes, une capacité d’analyse (il peut donc « voir » les images), quand l’assistant vocal Alexa a lui aussi évolué, proposant des conversations plus fluides. Cette avancée d’IA personnelle, capable de voir, d’entendre et de parler de manière naturelle, rend nos interactions avec la technologie de plus en plus symbiotiques et humaines. Une relation renforcée avec l’apprentissage et l’adaptation des chatbots à nos besoins.

10. La main-d’œuvre IA

La main-d’œuvre du futur dotée d’IA est déjà là.

En 2024, la main-d’œuvre intégrant l’IA est déjà une réalité. Mais un débat reste actif : l’intelligence artificielle a-t-elle la capacité de nous remplacer dans toutes nos tâches, ou doit-elle être envisagée comme un copilote ? Une chose est sûre, les technologies actuelles renforcées par l’IA sont déjà là, grâce à l’essor des outils génératifs. Elles ont pour but de libérer l’humain des tâches répétitives et chronophages, afin qu’il puisse se focaliser sur des éléments plus complexes ou créatifs.

Des mesures sont parallèlement prises pour protéger la main-d’œuvre humaine, car l’IA transforme le travail. Parallèlement, ces technologies émergentes nécessitent de nouvelles compétences et on voit de plus en plus d’offres d’emploi pour des rôles liés à l’IA. Selon le « Future of Jobs Report » de 2023, cité par VML Intelligence, 69 millions de nouveaux emplois devraient être créés par l’intermédiaire de l’IA dans les cinq ans à venir.

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