Tech for Good : les bonnes pratiques pour un numérique engagé et responsable
Le collectif Latitudes milite pour une tech plus engagée et plus responsable, avec des bonnes pratiques à mettre en place au quotidien.
Margaux Levisalles, responsable partenariats et développement chez Latitudes
Convaincue par le pouvoir de l’action collective, c’est lors de ses études universitaires au Canada que Margaux Levisalles a forgé son intérêt pour l’entrepreneuriat social et les initiatives citoyennes. Attirée par l’ambition et les valeurs de Latitudes, un mouvement collectif d’acteurs de la tech œuvrant à la création d’un numérique engagé et responsable, elle a rejoint l’aventure en mars 2018. En 5 ans, le mouvement a touché 30 000 personnes dans les universités et les entreprises du numérique !
Comment définissez-vous la Tech for Good ? Quels sont les défis relevés par les organisations qui opèrent dans ce secteur d’activité ?
La Tech for good, c’est le fait de développer un numérique au service du bien commun et respectueux (de l’environnement, de la société, de ses utilisateurs…).
Chez Latitudes, on aime bien parler d’un numérique engagé, c’est-à-dire qui répond à des défis sociaux et environnementaux, mais aussi d’un numérique responsable, dont on maîtrise les externalités sociales et environnementales, et conçu avec éthique.
Les organisations qui œuvrent dans ce secteur de la Tech for Good tentent d’utiliser les technologies numériques pour contribuer à la réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD), déterminés par l’Organisation des Nations Unies, visant à dessiner un avenir meilleur et durable en répondant aux grands défis mondiaux. Ces défis sont nombreux :
- Repenser l’éducation pour former celles et ceux qui font la tech de demain à agir collectivement pour une technologie engagée et responsable,
- Créer un impact positif sur l’environnement,
- Œuvrer pour une tech plus inclusive et plus accessible…
Vous faites partie de l’association Latitudes. Quels sont ses objectifs et ses missions ?
Chez Latitudes, nous mettons en mouvement les acteurs et actrices du numérique pour construire une tech plus vertueuse. Concrètement, nous menons des programmes de formation, pour mieux comprendre les enjeux, et de passage à l’action pour repenser ses pratiques et mobiliser ses compétences au service de l’intérêt général. Voici quelques chiffres clés :
- Plus de 30 000 personnes embarquées dans le mouvement Latitudes depuis ses débuts en 2017,
- En 2022, ce sont 11 000 personnes qui ont participé aux actions menées par Latitudes dont 7 000 étudiantes et étudiants formés,
- Plus de 100 organisations membres de la communauté (entreprises du numérique, universités, collectivités et administrations publiques).
Tout au long du mois de novembre, vous avez organisé pour la première fois le Tech for Good Challenge. En quoi consistait ce challenge ? Pouvez-vous donner des exemples de défis à relever ?
Le Tech for Good Challenge, c’est une compétition d’un mois en équipe, avec pour objectif de réaliser un maximum de défis et de changer ses pratiques numériques. Les défis sont articulés autour de 6 thématiques (calquées sur les causes que nous défendons à travers nos programmes) : un numérique plus sobre, plus citoyen, plus respectueux des utilisateurs, plus accessible, plus divers et plus engagé.
Les défis proposés tournent autour de la formation, telle que la participation à une fresque du numérique ou encore à une conférence autour de l’accessibilité web, mais aussi autour du changement de pratiques : prendre un engagement de durée de téléphone, organiser une collecte de matériel informatique, etc. Il y a également des défis sur le thème de la transmission, avec par exemple la possibilité de s’entourer des étudiants sur des projets tech à impact.
Combien de personnes se sont prêtées à l’exercice ? Quelles en sont les retombées ?
Pour cette première édition, le challenge a rassemblé 262 participants ! En somme, 32 équipes issues d’entreprises partenaires telles que Devoteam, Troopers, Hubvisory, Claravista, Ippon, et venues de toute la France, des États-Unis, de l’Uruguay et du Costa Rica. Par ailleurs, le Tech for Good Challenge, c’est aussi plus d’une quinzaine d’événements et temps forts rassemblant 350 inscrits ! Quelques chiffres clés :
- Plus de 2 500 défis ont été validés en 3 semaines et demie de compétitions auprès d’organisations partenaires telles que Viens Voir Mon Taf ou encore Ada Tech School,
- Une vingtaine d’événements organisés à l’occasion du Tech for Good Challenge (des fresques du numérique, des webinaires sur l’écriture inclusive, un meetup sur l’engagement bénévole dans la tech, etc.) qui ont comptabilisé 350 inscriptions,
- 10 partenaires institutionnels et plus de 40 organisations de l’écosystème représentées,
- Plus de 80 % des participantes et participants interrogés souhaitent continuer à s’engager à l’issue du challenge.
Au quotidien, vous proposez les « 101 actions pour changer la tech ». En quoi cela consiste-t-il ? Qui peut y participer ?
Le Tech for Good Challenge est justement basé sur ces 101 actions : il s’agit de petits pas concrets à réaliser, aussi bien à titre individuel que dans le cadre de son entreprise, pour faire bouger les lignes à son échelle. À nouveau, ces actions sont distinguées en thématiques et concernent diverses modalités d’action (comprendre, agir et transmettre). Quelques exemples d’actions :
- Acheter du matériel informatique reconditionné,
- Participer à un MOOC pour maîtriser les fondamentaux du numérique responsable,
- Choisir une solution d’hébergement qui limite son impact environnemental,
- Évaluer le niveau de diversité et d’inclusion de son entreprise,
- Devenir bénévole dans une association qui lutte contre l’exclusion numérique…
L’ensemble des actions listées sont accessibles à toutes et tous sur notre site Internet.
Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite agir pour une tech engagée et responsable ?
Tout d’abord, il est important de définir pourquoi l’entreprise veut s’engager : est-ce pour répondre à un impératif de sens de salariés, pour continuer à exister dans un marché qui évolue, par conviction d’une nécessité profonde de changement, etc. ? Cela permettra de délimiter le périmètre d’action et l’ambition.
Ensuite, il s’agit de définir les moyens humains, financiers, et le temps à mettre à disposition, ainsi que la gouvernance souhaitée du projet.
Une fois le projet mis en route, la première étape consiste en un diagnostic de ce qui existe déjà (un état des lieux sur les 6 causes évoquées plus tôt, telles que son niveau de diversité par exemple ou encore son empreinte carbone), qui permettra de définir ce qui a le plus d’impact à court et long terme. À ce jour, Latitudes accompagne plus de 50 entreprises technologiques engagées.
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