Tech for Good : les bonnes pratiques pour intégrer une démarche positive dans l’informatique

Qu’est-ce que la Tech for Good ? Pourquoi cette approche est-elle essentielle aujourd’hui et comment les entreprises peuvent-elles l’intégrer dans leur organisation ? Éléments de réponses avec l’ETNA, l’école des technologies numériques avancées.

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Comment travailler dans l'informatique de manière positive ? © DC Studio - stock.adobe.com

Tech for Good, GreenTech, Green IT… Plusieurs mouvements aux contours similaires mais aux champs d’application différents ont fait leur apparition récemment. Afin de bien comprendre à quoi correspond le mouvement Tech for Good, il convient tout d’abord de rappeler les différentes définitions :

  • La démarche Tech for Good rassemble tous les acteurs, qui contribuent à « faire le bien » en développant des solutions digitales et innovantes au service de causes humaines.
  • La GreenTech consiste à réduire l’empreinte environnementale d’un secteur (l’agriculture, l’industrie, la cosmétique, la santé…), en s’appuyant sur les nouvelles technologies pour façonner le monde de demain et nos modes de consommation.
  • La Green IT vise à rendre l’informatique plus durable et responsable, en prolongeant par exemple la durée de vie des terminaux (smartphones, ordinateurs, tablettes…).

L’importance d’adopter une démarche à impact positif dans la tech

Le numérique est aujourd’hui responsable de 2 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France, soit 15 millions de tonnes équivalent Co₂, selon le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Ce chiffre, qui atteint les 4 % à l’échelle mondiale, pourrait même grimper jusqu’à 7 % dans les années à venir dans l’Hexagone face à l’accélération de la transformation numérique de l’économie et des sociétés. Les usages actuels ont en effet tendance à rendre les utilisateurs de plus en plus dépendants d’un service ou d’un produit, notamment lors de la sortie du dernier smartphone à la mode.

Pour entreprendre dans le numérique de manière positive, Thomas Breuzard, directeur du modèle permaentreprise chez Norsys, recommande de se poser les bonnes questions au moment de la création d’un nouveau produit ou service numérique. « Quels types d’usage, quelles fonctions peuvent permettre d’améliorer les conditions d’existence des êtres humains, sans dépendance, sans abus de leurs données personnelles, tout en faisant en sorte qu’ils se sentent mieux et en respectant l’environnement ? », s’interroge-t-il dans une vidéo réalisée par l’ETNA en partenariat avec Latitudes.

Une fois que vous avez déterminé la finalité de votre service ou produit digital, il convient de définir la manière dont vous allez le concevoir. « Est-ce que je le construis de façon sobre, bien dimensionné et accessible pour le plus grand nombre, tout en limitant son impact environnemental ? Ou est-ce qu’au contraire, je le produis en m’appuyant sur les dernières technologiques extrêmement énergivores nécessitant de grandes puissances de calculs, qui vont alourdir son bilan environnemental, et surtout exclure un certain nombre d’utilisateurs ? » En se posant ces différentes questions dès la phase de conception, les entrepreneurs pourront ainsi mieux se rendre compte de l’importance d’innover et d’entreprendre dans un cadre Tech for Good.

Les bonnes pratiques Tech for Good dans l’infrastructure cloud et le développement web

« Le cloud par définition n’est pas green mais il est nécessaire pour faire du Tech for Good », rappelle Maël Dréano, product manager chez Gandi. Si la tech consomme beaucoup d’énergie, des solutions existent pour réduire l’empreinte carbone des produits numériques. « Nous savons que la part la plus importante de l’impact environnemental concerne la production des équipements, que ce soit du côté fournisseur ou des utilisateurs. Dans le cadre de notre métier de cloud provider, nous cherchons à utiliser le plus longtemps possible les serveurs que nous mettons à la disposition de nos clients. Nous leur permettons de dimensionner leur infra au juste niveau en leur apportant de la flexibilité. » Le conseil que Gandi applique déjà au sein de ses équipes : privilégier des technologies open source, mais aussi fournir des moyens humains et techniques à des projets à vocation tech ou à caractère environnemental et sociétal (Sea Shepherd, Bibliothèques sans frontières, Framasoft, Reconnect…).

D’autres bonnes pratiques peuvent être adoptées, comme le souligne Rachel Guibert, ingénieure DevOps chez Matters. « Le développement d’application est avant tout un moyen. Pour l’appliquer dans cette dimension for Good, vous pouvez aider des entreprises sociales et solidaires ou des associations qui ont de cruels besoins actuellement de se développer dans le digital ». De son côté, Thibaut Cheymol, développeur web chez Reconnect – Le Cloud solidaire, conseille de se tourner vers des hébergeurs souverains, locaux, respectueux de vos données et de l’environnement, à l’image des data centers fonctionnant avec des énergies renouvelables. « Les associations, les entreprises, dans le secteur de la Tech for Good comme dans toute la tech en général, ont actuellement de très gros besoins en termes d’outils et d’effectifs. Si vous travaillez dans ce domaine, et notamment dans le cloud, vous avez le choix ! Mais vous devez rester exigeant concernant le poste au service duquel vous souhaitez placer votre force de travail. »

Toutes les vidéos de l’ETNA x Latitudes sur la Tech for Good

Comment l’ETNA permet aux étudiants d’intégrer cette démarche dans ses cursus ?

L’ETNA, l’école spécialisée dans la formation aux métiers de l’informatique en alternance, inscrit la démarche Tech for Good au cœur de ses programmes. « Nous créons des partenariats avec des acteurs spécialisés qui, à travers des conférences, workshops, suivis et ateliers d’échange, favorisent la médiation pédagogique et assurent la sensibilisation à ce concept, explique Lutricia Arnould, responsable pédagogique de l’ETNA. Ils viennent lancer des défis à nos étudiants en participant à nos hackathons. Ces derniers deviennent alors les créateurs et créatrices de demain. Il est très important pour nous d’inclure cette démarche au sein de notre pédagogie car nous souhaitons les conscientiser et les mobiliser aux différents enjeux de l’impact sociétal positif et de l’intérêt de l’intégrer à chaque projet. »

Parmi les autres initiatives proposées par l’école, on retrouve également l’Innov’Camp, qui réunit l’ensemble des élèves tous les mois de janvier depuis 8 ans. Toutes les promotions sont réunies autour d’un objectif commun : mettre en place une démarche d’innovation et d’entreprenariat, avec une véritable progression, le partage d’idées et d’expérience entre les élèves. L’édition 2022 était consacrée à la Tech for Good.

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