Les talents internationaux, clé du développement des start-ups françaises ?
Créée en 2015, l’initiative Reviens Léon avait pour but de donner envie aux expatriés Français de la tech de revenir travailler dans l’Hexagone. Leur vision de l’écosystème français était en effet assez floue, et l’attractivité des start-ups locales relative. Après 20 000 candidats et plus de 2000 recrutements en deux ans, le projet s’est renommé Wonderleon pour s’européaniser et vise désormais les talents de toutes nationalités pour les faire venir en France. A l’occasion du Web2Day, dont nous sommes partenaires, trois entrepreneurs prenaient la parole sous forme de table-ronde pour donner leur expérience sur la nécessaire internationalisation des équipes pour faire grandir sa start-up : Najette Fellache (CEO de Speachme), Julien Hervouët (CEO de iAdvize) et Frédéric Mazzella, CEO de BlablaCar et président fondateur de Wonderleon.
“Comment attirer des talents internationaux pour booster son développement ?” Intéressante conférence au #Web2Day à #Nantes avec les CEO de @BlaBlaCar_FR, @speachme et @iAdvize_fr sur scène. pic.twitter.com/onh96fjnak
— Maureen Le Mao (@maureenlemao) 13 juin 2018
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Se regrouper pour mieux attirer
Le premier constat est commun : il est compliqué d’attirer des talents de l’étranger. Il y a un enjeu de marque employeur au niveau global, selon Najette Fellache. Le faire de manière communautaire est plus simple. Wonderleon est utile dans ce sens, notamment pour les formalités administratives : Speachme est passé de cycles de trois mois à des cycles de quelques semaines seulement pour recruter un talent étranger. Pour iAdvize, le constat est plus global : il est compliqué de recruter tout court. Plus la société grandit, plus le niveau d’exigence augmente pour les nouvelles recrues, et plus les besoins sont grands en nombre de recrutements. Cette phase de croissance va également demander des profils différents, plus complexes à trouver, et parfois internationaux pour compléter les équipes existantes.
L’internationalisation des équipes avant l’internationalisation des activités
Il est très important de faire venir des professionnels venant d’ailleurs, pour de nombreuses raisons. La première est soulignée par Frédéric Mazzella : les talents internationaux apportent la rapidité d’exécution pendant les phases de croissance internationale. C’est crucial pour les sociétés du digital, notamment pour atteindre une masse critique d’utilisateurs rapidement. Même constat pour Julien Hervouët : difficile d’aborder un marché hors de nos frontières avec une équipe 100% française qui n’a pas connu d’expérience à l’étranger. La barrière de la langue est symbolique. Il est important de pouvoir échanger en anglais et d’impulser une dynamique en interne pour que cela devienne une habitude. C’est la clé d’une bonne communication, il faut transformer sa start-up de l’intérieur pour permettre à tout le monde de communiquer plus facilement et d’avoir une culture commune d’échanges. S’appuyer des collaborateurs dans les pays cibles est une évidence, mais intégrer ces compétences directement en France est capital également.
« Talents internationaux, clé du développement »
3 conseils :
– global & english 1st
– être exigent sur le recrutement
– ouvrir rapidement un bureau à l’international@NajetteF @mazaic@jhervouet @web2day #Web2day @Speachme @BlaBlaCar_FR @wonderleon_ @iadvize @LaTribune pic.twitter.com/MCWXGnFQEc— Florianne de Bastard (@FlorianneFDB) 13 juin 2018
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La marque employeur, pilier de l’attractivité
Avoir des équipes originaires des marchés visés est une quasi-obligation pour pouvoir se développer à l’international. Mais pour cela, il faut être capable de donner envie de travailler pour sa start-up. Cela passe par plusieurs axes de travail. Pour commencer, Julien Hervouët explique qu’il faut dérouler le tapis rouge pour faire venir simplement les gens d’un point de vue administratif. Impossible d’attirer des talents s’ils doivent passer par des phases longues et complexes avant de pouvoir déménager. Cela passe également par la certitude du « fit » entre le profil du talent et la société. Et pour y arriver, il est nécessaire de se définir en tant qu’employeur. Cultiver cette marque employeur permettra de gagner du temps lors des recrutements mais aussi de s’assurer une meilleure intégration des éléments recrutés. C’est ce qu’explique Frédéric Mazzella : il y a quelques années, il fallait convaincre les futures recrues potentielles pendant les entretiens de l’attractivité de BlaBlaCar. Après un gros travail sur la marque employeur, ce sont désormais les candidats qui arrivent motivés pour convaincre l’employeur de les choisir. Un changement de taille qui facilite grandement la croissance. Et l’intégration passe aussi par la mise en place d’un onboarding performant, qui permettra d’inculquer la culture d’entreprise rapidement aux nouveaux arrivants, rappelle Najette Fellache.
La France a de vrais argument pour attirer les talents
La France ne manque pas d’arguments pour attirer les talents internationaux, que ce soit la richesse des start-ups du territoire ou les avantages à travailler en France. Frédéric Mazzella rappelle d’ailleurs que la comparaison des salaires entre la France et la Silicon Valley est faussée : si les salaires US sont beaucoup plus gros, les dépenses le sont également. Entre coût des études, de la scolarité des enfants, des soins de santé ou encore du logement, la différence de niveau de vie n’est pas nécessairement à l’avantage de la Silicon Valley. Il conclue en élargissant le débat : en travaillant l’attractivité de l’écosystème, on travaille l’attractivité du pays, d’où la nécessité d’un soutien du gouvernement. L’Europe n’est pas (assez) une place forte du web, au contraire de la Chine et des USA qui mènent les débats. L’enjeu est global : il faut faire partie de ceux qui vont maitriser le digital, les données et les algorithmes dans les 10,20, 30 ans qui viennent. La France est actuellement en retard, il faut que toute l’Europe s’y mette pour ne pas perdre les très bons professionnels qui y travaillent, mais aussi en attirer de nouveaux, venus de l’étranger.
Crédit photo : Florianne de Bastard
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