Le streaming dépasse le téléchargement dans la consommation de contenus piratés

Selon le rapport mené par Médiamétrie, l’ALPA (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) et le CNC, les 12 millions de pirates recensés ont désormais tendance à se tourner vers la solution du streaming pour regarder des films et séries piratées. Historiquement considéré comme le meilleur moyen de consommer illégalement des vidéos, le téléchargement est en recul, notamment depuis la fermeture du site Zone-telechargement.com en 2016.

12 millions de pirates en France

Médiamétrie, l’ALPA et le CNC publient cette semaine le résultat de 7 ans d’analyses de populations pirates en France. Depuis 2010, les données de plus de 30 000 volontaires ont été étudiées pour dresser ce rapport. Aujourd’hui, on peut notamment compter près de 47 millions d’internautes en France, dont 12 millions de pirates, un chiffre stable qui connu toutefois un pic jusqu’à 14 millions en 2015, avant de retomber dans sa moyenne basse en 2017.

Le rapport dresse notamment un profil des internautes consommant le plus de contenus acquis illégalement. 55 % d’entre eux seraient des hommes contre 45 % de femmes, avec une majorité de 32% âgée entre 35 et 49 ans, et une majorité de 34% serait des CSP+.

À l’image de la tendance générale, le smartphone tend à devenir le support le plus utilisé pour regarder des films piratés, notamment chez les 15-24 ans. Les femmes, elles, seraient plus enclines à consommer ces contenus sur tablette.

« You wouldn’t download a car »

Autre donnée intéressante de ce rapport, c’est que les moyens de consommation de films piratés ont changé ces dernières années. Pour la première fois, le streaming est le protocole le plus utilisé, avec une croissance de 15 %. « Sur le téléchargement (P2P et DDL) un transfert d’1,3 million d’internautes est observé à la suite de la fermeture de Zone-Telechargement.com à la fin de l’année 2016, explique le rapport. Le livestreaming est utilisé en moyenne chaque mois par plus d’un million d’internautes essentiellement pour le visionnage du sport. » Plus loin, l’étude précise que 54% des films piratés sont américains.

Le streaming et le livestreaming représentent à eux seuls 372 millions de vidéos consommées illégalement, 82 millions de visites par mois sur des sites dédiés et 8,5 millions de visiteurs uniques par mois sur toute l’année 2017. En tout, l’internaute pirate passe 2h35 par mois sur ces protocoles.

Le téléchargement continue toutefois de se défendre avec 372 millions de vidéos téléchargées, 77 millions de visites par mois et 10 millions de visiteurs uniques. C’est à ce jour son plus bas niveau de consommation depuis le lancement de l’étude en 2010.