Se reconvertir dans le développement web : le parcours et les conseils de Marie
Dans le cadre de notre semaine dédiée à la reconversion professionnelle, nous avons interrogé Marie Menez, développeuse full stack chez Bocoloco. Elle nous présente son parcours, ses missions, et la formation tech qu’elle a suivie au Reacteur.
				
			
			
				
				Marie Menez, développeuse full stack chez Bocoloco et alumni du Reacteur
Issue d’un parcours en communication, Marie a effectué plusieurs stages dans ce domaine. Malgré une première expérience réussie au sein de l’association Adie en tant que chargée de communication, elle a souhaité changer de voie pour se reconvertir dans le développement web. Elle a suivi le bootcamp proposé par Le Reacteur avant de rejoindre l’entreprise Bocoloco, où elle exerce depuis plus d’un an le métier de développeuse full stack.
Après une première expérience dans la communication, vous avez choisi de vous reconvertir dans le développement web. Quel a été le déclic ?
J’ai toujours été attirée par l’informatique, même si je ne savais pas vraiment ce que c’était lorsque j’étais plus jeune. Je me suis sentie très bien au sein de l’association Adie, où j’ai travaillé pendant près de 4 ans en tant que chargée de communication pour les régions Île-de-France et Centre-Val de Loire, mais je me suis finalement rendu compte que je n’aimais pas spécialement travailler dans la communication de manière générale.
J’avais envie de changer de domaine, de faire autre chose. Surtout, je voulais un métier qui me permette de voyager et d’être indépendante. J’ai réfléchi aux différentes possibilités qui s’offraient à moi. C’est en cherchant des informations sur Internet que le métier de développeuse web s’est imposé à moi, comme une évidence.
Vous exercez le métier de développeuse full stack chez Bocoloco. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre poste ? Quelles sont vos principales missions ?
Je travaille actuellement chez Bocoloco. Ils m’ont prise en stage après la formation « Développeur Web et Mobile » (full stack) que j’ai suivie au Reacteur, et depuis je suis restée chez eux. C’est une entreprise tech qui développe des solutions pour démocratiser le réemploi, en facilitant l’adoption de la consigne et la gestion des flux, et ainsi éviter les emballages à usage unique. Pour cela, un ensemble complet d’outils, internes et externes, pour le web et pour le mobile, sont proposés aux utilisateurs.
Pour les outils développés en interne, mon rôle consiste à aller chercher de la donnée que je traduis, pour qu’elle soit plus facilement compréhensible et lisible par mes collègues. Je travaille aussi sur une application qui est disponible en magasin. J’imagine et je développe des fonctionnalités pour accompagner le développement de la consigne à plus grande échelle.
Être développeuse « full stack » : qu’est-ce que cela veut dire exactement ?
Il existe plusieurs métiers dans le développement web, avec des spécialités. Certains maîtrisent surtout ce que l’on appelle le front (la vitrine d’un site web ou d’une application), d’autres le back (les « coulisses », le côté serveur), d’autres encore ne font que du web ou que du mobile. Le développeur full stack, lui, est polyvalent ! Il est capable de travailler sur le côté front-end, sur le back-end, pour créer un site web ou une application mobile.
En tant que développeuse full stack, j’ai donc la chance d’avoir une vision globale sur les projets que je mène. Si je reçois une demande pour faire apparaître une donnée, par exemple, je peux y répondre de A à Z. Je peux manier les données comme je le souhaite, les afficher de la manière qui puisse répondre au mieux à la demande initiale, faire parler la base de données avec le back, et ensuite le back avec le front… C’est super agréable !
Comment s’organisent vos journées en tant que développeuse full stack ?
Tous les matins, l’équipe tech dont je fais partie se réunit pour établir les priorités de la journée. Lorsque je suis au bureau, j’échange avec mes autres collègues, notamment les commerciaux, qui me confient leurs besoins, que je récolte. Je les remonte au sein de l’équipe tech et nous évaluons si la demande est considérée comme une priorité. Si c’est le cas, nous y répondons en développant la fonctionnalité correspondante.
Mes journées types sont composées de réunions et de développement de fonctionnalités en fonction des priorités données. Et, évidemment, lorsque des bugs nous sont remontés, ils sont traités en premier.
Avez-vous un exemple de projet auquel vous avez participé particulièrement ?
Parmi les outils sur lesquels je travaille au quotidien, nous avons conçu une application qui est présente dans plusieurs magasins à Paris, et en France. Par exemple, imaginons que vous fassiez vos courses chez Monoprix et que vous achetiez des pâtes conditionnées dans un bocal consigné : vous allez payer 20 centimes en plus du prix traditionnel, ce qui correspond au montant de la consigne. Tous les produits présents dans nos corners ont une étiquette QR code sur leur emballage, pour être trackés à l’unité.
Lorsque vous retournez faire vos courses en magasin, et que vous ramenez votre bocal vide, vous scannez le QR code et vous recevez immédiatement un ticket avec un avoir de 20 centimes, qui sera déductible de vos prochains achats. Le bocal est remis dans une caisse au niveau du corner, ce qui permettra son réemploi. J’ai participé à chaque étape du développement de cette application, qui comprend une interface utilisateur et de la traçabilité de données.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de développeuse full stack ?
Même si j’ai toujours besoin d’échanger avec différentes équipes, j’aime travailler en solitaire, seule devant mon écran. J’apprécie aussi beaucoup l’apprentissage en continu, c’est ce qui me correspond vraiment. Je suis dans un domaine en constante évolution avec des nouveaux langages, des technologies qui sortent régulièrement. On est obligé de rester constamment à jour sur les dernières tendances en réalisant une veille régulière.
Dans le développement web, il faut aussi faire preuve de créativité. Personnellement, je préfère le front-end au back-end, ce qui vient probablement de ma première expérience dans la communication. Dans ce métier, je peux apporter mon esprit créatif et mon goût pour le design, notamment dans le choix des couleurs et les éléments qui vont réussir à optimiser l’expérience pour nos utilisateurs sur l’application. Cela me plaît beaucoup !
Parmi les compétences que vous avez acquises au cours de votre formation « Développeur Web et Mobile » au Reacteur, lesquelles réutilisez-vous dans le cadre de votre poste de développeuse full stack ?
Chez Bocoloco, je code en JavaScript. C’est le langage de programmation que j’ai appris au cours de ma formation au Reacteur. C’est rassurant de pouvoir utiliser les mêmes technos ! Dans le cadre de mes missions, je suis amenée à mobiliser les différentes compétences acquises pendant le bootcamp :
- les frameworks JavaScript React (pour le web) et React Native (pour le mobile)
 - Node.js pour le back
 - MySQL côté base de données
 
Nous utilisons aussi l’outil GitHub pour pouvoir travailler ensemble, avec les autres membres de l’équipe technique.
Au Reacteur, on apprend une méthode pour savoir coder. C’est une nouvelle façon de penser, une logique différente, que l’on acquiert au fur et à mesure de la formation, et que je réutilise évidemment au quotidien dans mon travail chez Bocoloco.
C’est à la fin du bootcamp que je m’en suis vraiment rendu compte. Lorsque j’ai retrouvé les premiers exercices sur lesquels je me suis cassé la tête au tout début. On prend du recul après 10 semaines, et c’est là que l’on réalise que, désormais, on raisonne différemment grâce à la formation.
Et du côté des soft skills ?
Je dirais la persévérance. Quand on apprend à coder, on devient plus humble et patient, notamment lorsqu’on galère parfois pendant 3 ou 4h sur un bug, juste parce qu’il y avait une virgule au mauvais endroit. La créativité et la rigueur sont aussi des qualités humaines que j’ai pu renforcer au Reacteur.
Lorsque vous avez démarré votre reconversion dans le développement web au Reacteur… vous ne saviez pas du tout coder ?
Exactement, je ne savais pas du tout coder en entrant au Reacteur. Quand j’ai été prise, j’ai passé un test de logique, que j’ai réussi. Ensuite, j’ai suivi une préparation de 40 heures pour comprendre ce qu’est le HTML, le CSS et le JavaScript. Cette formation en ligne, qui est gratuite, permet de se familiariser avec les bases du code. L’objectif est de pouvoir démarrer le bootcamp avec un minimum de connaissances dans le développement web.
Comment s’est déroulé le bootcamp de 10 semaines que vous avez suivi au Reacteur ?
Pour moi, le bootcamp a été une super expérience. Nous avions une super promo, l’ambiance était géniale. J’ai trouvé que les professeurs étaient tous très à l’écoute, et disponibles si on a besoin d’aide sur un problème à résoudre.
Le format me convenait parfaitement, avec des cours le matin et des exercices pratiques l’après-midi. Chacun pouvait avancer à son rythme, même si le niveau est assez soutenu. J’ai beaucoup apprécié cette flexibilité au niveau de l’organisation : on est assez libre de rester ou non dans les locaux du Reacteur si on le souhaite.
J’ai choisi de suivre le bootcamp en présentiel, car cela m’a permis de créer du lien avec les autres élèves, mais aussi avec les professeurs et le directeur Xavier Colombel. On peut avoir facilement des échanges informels avec l’équipe du Reacteur. Je suis assez sensible à ça : j’aime bien quand on m’explique les choses en direct. Et puis, une vraie émulation se créait entre les élèves de la promo, on se motivait entre nous !
Quels sont les avantages de suivre le bootcamp du Reacteur pour se reconvertir dans le développement web, d’après vous ?
Le bootcamp dure 10 semaines. Pour moi, c’est un réel avantage parce que je voulais me reconvertir dans ce domaine. Comme pour tous les profils qui démarrent leur projet de reconversion, je n’avais pas envie de retourner dans de longues études.
Sur les dernières semaines de la formation, j’ai pu réaliser un MVP (Minimum Viable Product, ndlr) en groupe et pour une vraie startup. Il a fallu se répartir les différentes tâches à réaliser entre nous et collaborer sur un même projet sur GitHub. Ce MVP nous a permis de nous mettre directement dans les conditions réelles de notre futur métier de développeur, c’était super !
Autre avantage important : au Reacteur, on a la possibilité de passer une certification professionnelle. On reçoit des consignes à respecter et on a 10 jours pour réaliser le projet en solo, sans aide. Je devais reproduire l’interface d’un site de location de voiture avec des fonctionnalités de recherche et de réservation, avec une suite de pages à créer.
C’était un condensé de tout ce que j’avais appris au Reacteur pendant le bootcamp, avec en plus quelques notions qui n’avaient pas été vues en cours. Il n’y avait aucun piège, c’était pour nous forcer à rechercher les réponses par nous-même, en reproduisant la méthode par la pratique. J’ai trouvé que c’était très intéressant.
Quel conseil donneriez-vous à de futur(e)s professionnel(le)s du digital qui hésiteraient à se reconvertir dans le développement web comme vous ?
Une reconversion, c’est quand même un long parcours qui prend du temps et demande beaucoup d’investissement personnel. Ce n’est pas facile de redevenir junior après une première carrière professionnelle. Vu de l’extérieur, le code peut aussi faire peur, parce que c’est quelque chose qui est un peu abstrait, mais en fait, ce n’est pas si difficile que cela.
Je trouve que cela vaut le coup de faire tous ces efforts. Si vous êtes motivé, il ne faut pas hésiter, surtout si c’est pour se reconvertir dans un métier qui vous intéresse.
Avez-vous un message en particulier à faire passer ?
Oui, j’ai un message à destination des filles, qui sont encore peu nombreuses dans le milieu de la programmation. Même si on pouvait avoir l’impression que le métier de développeur est réservé aux hommes, maintenant, c’est fini ! Le fait que l’on soit encore en minorité nous donne un petit avantage devant les recruteurs, qui n’hésitent plus à embaucher des femmes à CV et compétences égales. Il ne faut pas hésiter à se lancer !
Se reconvertir au développement web avec Le Reacteur