Salaires dans le SEO : quelles rémunérations pour les professionnels du secteur ?

L’édition 2024 du baromètre de l’emploi SEO, réalisée par la FePSeM (Fédération des professionnels du Search Marketing), dresse un état des lieux détaillé du marché. Cette étude, qui sera la dernière consacrée exclusivement au SEO avant une ouverture plus large aux métiers du Search Marketing, met en lumière les dynamiques du secteur, les tendances salariales, l’évolution du travail indépendant, et l’impact croissant du télétravail et de l’intelligence artificielle, qui vont dessiner le milieu en 2025.

Avec plus de 540 participants, dont 314 réponses complètes analysées, ce baromètre offre une photographie précise du marché et permet d’identifier les évolutions notables du métier.

SEO : un marché toujours dominé par les hommes, mais qui évolue progressivement

Le profil des professionnel(le)s du SEO évolue peu d’une année sur l’autre. L’étude montre que le secteur reste majoritairement masculin, avec 67 % d’hommes contre 33 % de femmes. L’âge moyen des répondants s’établit à 35 ans, et la majorité exerce en milieu urbain, avec deux tiers des professionnels basés dans une grande ville. Leur salaire moyen est de 44 400 euros par an (voir image de une).

Si le SEO est historiquement un métier où l’on trouve de nombreux autodidactes, les profils se diversifient. Les reconversions professionnelles sont fréquentes et concernent aussi bien d’anciens développeurs, que des communicants ou des spécialistes du marketing digital. L’expertise s’acquiert principalement avec l’expérience, et les répondants affichant plusieurs années dans le secteur se distinguent par des niveaux de rémunération plus élevés.

Des salaires en hausse, mais des écarts persistants

Le salaire moyen des professionnels du SEO en 2024 atteint donc 44 400 euros annuels, un chiffre en progression par rapport aux précédentes éditions de l’enquête. Derrière cette moyenne, d’importantes disparités subsistent, notamment entre hommes et femmes.

Les hommes déclarent un salaire moyen de 47 500 euros, contre 39 400 euros pour les femmes, soit un écart d’environ 20 %. Ces différences se creusent avec l’expérience : si les niveaux de rémunération sont relativement proches en début de carrière, les écarts s’accentuent après cinq ans d’ancienneté.

Le type d’employeur influence également les salaires. Travailler chez l’annonceur reste plus rémunérateur que dans une agence, tandis que les indépendants affichent souvent des revenus supérieurs. Toutefois, cette dernière catégorie présente une forte variabilité, notamment en raison des écarts entre chiffre d’affaires et rémunération nette.

La localisation géographique joue également un rôle déterminant. L’Île-de-France concentre les salaires les plus élevés, tandis que certaines régions affichent des niveaux de rémunération nettement inférieurs. L’étude souligne aussi que les professionnels expatriés bénéficient, en moyenne, d’une meilleure rémunération, sans doute en raison d’une fiscalité plus favorable dans certains pays.

L’impact des certifications sur la rémunération est également mis en évidence. Détenir une certification reconnue, comme la QASEO ou la CESEO, semble être un facteur différenciant et peut contribuer à l’obtention de salaires plus élevés.

L’essor des indépendants : plus d’opportunités, mais une grande variabilité des revenus

Le nombre de consultants SEO indépendants continue de croître et leurs revenus augmentent en moyenne. L’enquête de la FePSeM montre que les indépendants ont un revenu moyen supérieur aux salariés, mais avec une forte hétérogénéité selon les profils et l’ancienneté.

L’évolution du portefeuille client et du chiffre d’affaires est globalement positive : 46,2 % jugent ce premier critère en augmentation, comme 57,7 % pour le second. Mais la recherche de nouveaux clients reste un défi majeur. Le nombre d’heures travaillées varie quant à lui fortement selon les missions et les périodes de l’année.

Le digital nomadisme séduit de plus en plus d’indépendants. Travailler depuis l’étranger est une tendance qui se confirme, attirant ceux qui recherchent un coût de la vie plus faible ou un cadre fiscal plus avantageux. Toutefois, cette option impose une organisation rigoureuse et une clientèle bien établie pour être viable sur le long terme.

Un SEO en pleine mutation, entre télétravail et intelligence artificielle

Le SEO connaît une transformation profonde, portée par deux dynamiques majeures : la généralisation du télétravail et l’essor de l’intelligence artificielle. Ces évolutions modifient les pratiques professionnelles, les attentes des employeurs et les compétences requises, fait remarquer la FePSeM.

Le télétravail, une nouvelle norme dans le SEO

Le travail à distance s’est imposé comme un standard dans le secteur du SEO. Selon l’enquête, 80 % des salariés refuseraient un poste qui ne proposerait pas de télétravail. Les employeurs ont pris acte de cette tendance et près de 40 % des entreprises proposent désormais des postes 100 % en remote.

Si cette évolution s’explique par la nature même du métier – qui repose sur des outils numériques accessibles à distance –, elle n’est pas sans poser des questions sur le fonctionnement des équipes, la transmission des compétences et le maintien de la cohésion au sein des entreprises et des agences. L’essor du télétravail a également modifié la répartition géographique des professionnels du SEO.

L’IA, source d’opportunités et de remises en question des pratiques

L’IA est au cœur des débats dans le SEO et les avis restent partagés sur son impact. La moitié des professionnels interrogés considèrent l’intelligence artificielle comme une opportunité et un quart affirme déjà ne plus pouvoir s’en passer au quotidien.

Les usages de l’IA se développent notamment dans la production de contenus, l’analyse de données et l’automatisation de certaines tâches répétitives. Les éditeurs de logiciels sont les plus enthousiastes quant aux perspectives offertes par ces nouvelles technologies, tandis que les experts en netlinking et en optimisation du taux de conversion restent plus prudents.

La montée en puissance de l’IA entraîne aussi une évolution des compétences attendues. La maîtrise des outils d’automatisation et la capacité à intégrer l’IA dans les stratégies SEO deviennent des atouts recherchés par les recruteurs.

Un marché en pleine transformation et des perspectives positives pour 2025

Malgré certaines disparités, le marché du SEO continue d’être dynamique et porteur. Plus de 53 % des entreprises interrogées prévoient de recruter en 2025 et 61,5 % annoncent une hausse de leur chiffre d’affaires.

Les profils techniques sont les plus demandés, notamment ceux spécialisés dans le SEO technique, le data SEO et l’automatisation. L’intégration de l’intelligence artificielle dans les stratégies digitales devient, quant à lui, un enjeu clé pour les années à venir.

L’édition 2025 du baromètre de la FePSeM marquera un tournant puisqu’elle s’intéressera à l’ensemble des métiers du Search Marketing, incluant non seulement le SEO, mais aussi le SEA et l’analyse de données. Une évolution qui reflète les transformations en cours dans le secteur et l’importance croissante d’une approche plus globale du référencement et de la visibilité en ligne.