Reporters sans frontières publie un rapport alarmant sur la liberté de la presse

La méfiance et la défiance envers les journalistes et les médias n’est plus une particularité des régimes dits autoritaires et des dictatures. Dans son rapport 2018 des libertés de la presse dans le monde, Reporters sans frontières remarque que même les gouvernements démocratiques se montrent de plus en plus hostiles à la liberté de l’information.

« La haine du journalisme menace les démocraties ». C’est ainsi que titre l’ONG Reporters sans frontières son bilan de la liberté de la presse pour l’année 2018. Pour RSF, les gouvernements, qu’ils soient jugés comme démocratiques ou autoritaires, ont tendance à voir les journalistes comme « un adversaire pour lequel ils affichent ouvertement leur aversion ». Ainsi les États-Unis présidés par Donald Trump passent de la 43ème à la 45ème place du classement des libertés des la presse.

Des chutes vertigineuses en Europe

Mais là où la situation est des plus alarmantes est probablement au sein même de l’Europe, pourtant figure de proue des libertés de la presse. Le continent observe les plus gros taux de chutes dans le classement avec 4 pays :  Malte (65e, -18), République tchèque (34e, -11), Serbie (76e, -10) et Slovaquie (27e, -10).

RSF reprend l’exemple de Milos Zeman, président de la République Tchèque classée 34ème après une chute de 11 place par rapport à 2017. L’homme s’est présenté « à une conférence de presse muni d’une kalachnikov factice sur laquelle était inscrite l’expression “pour les journalistes” » rappelle RSF.

Parmi ces hécatombes, la France gagne 6 points pour se hisser à la 33ème place, bénéficiant justement selon RSF des chutes vertigineuses des pays de l’UE.

Toujours plus de journalistes tués

RSF comptabilise également les violences faites aux journalistes depuis le mois de janvier, et les chiffres sont aussi alarmants. En 4 mois, RSF relève 12 journalistes tués, 4 journalistes citoyens tués et 2 collaborateurs tués. À ce jour, on compte 177 journalistes emprisonnés dans le monde, 126 journalistes citoyens et 15 collaborateurs.

« Les dirigeants politiques qui alimentent la détestation du journalisme portent une lourde responsabilité, car remettre en cause la vision d’un débat public fondé sur la libre recherche des faits favorise l’avènement d’une société de propagande. Contester aujourd’hui la légitimité du journalisme, c’est jouer avec un feu politique extrêmement dangereux. »

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