« La vidéo avec smartphone est en train de révolutionner les médias, la communication et le cinéma »

La troisième édition des Rencontres francophones de la vidéo mobile se tiendra le 7 février prochain à la Cité universitaire internationale de Paris. Événement incontournable pour les professionnels des médias, de la communication, du cinéma et de la formation, il va accueillir 600 personnes pour des moments d’échanges, des conférences, des masterclasses et de nombreux retours d’expérience sur l’usage du smartphone dans la création vidéo.

Plus d’infos sur les Rencontres francophones de la vidéo mobile

Les sujets abordés seront aussi bien éditoriaux que techniques ou pratiques : réaliser des stories vidéo pour Instagram, Snapchat ou Facebook, choisir un micro sans fil, produire un live multicam, comprendre le storytelling pour smartphone, connaître les applis de montage ou encore choisir un bon smartphone à moins de 500 euros. Bruno Patino (directeur éditorial d’Arte), Dougal Shaw (journaliste mobile à la BBC), Shirley Souagnon (humoriste et documentariste) ou encore Damien Van Achter (expert innovations média) font partie des intervenants ainsi que des experts de Orange, du Monde.fr, de Radio France ou de France Info. L’évènement est organisé par Samsa.fr, organisme de formation et de conseil qui accompagne les médias, les institutions et les marques dans leur mutation numérique. Nous avons rencontré Philippe Couve, fondateur de Samsa.fr et créateur des Rencontres francophones de la vidéo mobile, pour en savoir plus.

Photo : Anthony Micallef
Photo : Anthony Micallef

Pourquoi consacrer un évènement à la vidéo mobile ?

Filmer avec son smartphone, cela pouvait sembler amateur il y a encore quelques années, mais la pratique est désormais totalement entrée dans les usages professionnels. De grands réalisateurs de cinéma comme Steven Soderbergh ou Claude Lelouch ont utilisé des iPhone pour filmer leurs derniers longs-métrages. Des chaînes de télévision comme Léman Bleu en Suisse ou BFM Paris produisent également de nombreux contenus de cette manière pour des raisons de légèreté du matériel, de facilité de mise en œuvre et de proximité avec l’audience. Des entreprises comme Engie ou Orange ont décidé, dans le cadre de leur communication interne, de permettre à leurs collaborateurs de rendre compte en vidéo de ce qu’il se passe chez elles. Des collectivités territoriales s’emparent également des possibilités de la vidéo mobile pour traiter leur actualité. Notre évènement a vocation à réunir tous ces professionnels pour qu’ils échangent sur leurs pratiques, sur des questions techniques, mais aussi sur les nouvelles grammaires de l’image comme les stories, sur ces dispositifs de storytelling qui viennent renouveler la vidéo telle qu’on la connaissait.

Quels seront les sujets et formats phares abordés cette année ?

On parlera beaucoup de la manière d’exploiter son smartphone pour produire des images qui ont de l’impact sur les plateformes numériques, mais aussi de sujets plus techniques: la bataille entre les applis de montage sur smartphone et les logiciels de montage sur ordinateur; la manière de développer une chaîne YouTube avec le retour d’expérience du Monde qui parvient à conquérir un millier d’abonné chaque jour alors que la vidéo n’est pas son métier historique; le choix d’un smartphone à moins de 500 euros pour produire de la vidéo. Les micros sans fil seront un sujet important. Comment peut-on utiliser des micros de ce type sur son smartphone ? Le live multicam sera également abordé. Il connaît une diffusion extrêmement forte avec des capacités vraiment surprenantes. Il est désormais possible d’obtenir l’équivalent de ce que l’on avait dans un studio de télévision il y a quelques années avec seulement quelques smartphones et l’application adéquate. Le matériel sera au centre des attentions : stabilisateurs motorisés, grips (poignées) qui permettent de tenir le smartphone avec un micro accroché dessus, par exemple, ou un éclairage. Un focus particulier sur la “food video”, notamment sur les gens qui filment les recettes de cuisine. Beaucoup d’entre eux le font avec des smartphones, on verra avec eux pourquoi et comment ils font.

La grande salle de la Cité universitaire internationale de Paris va accueillir différentes conférences, avec des prises de parole très rythmées. De longues plages de networking sont ensuite prévues pour permettre d’aller trouver les intervenants à la sortie de leurs interventions pour approfondir avec eux le sujet qu’ils viennent d’évoquer sur scène. L’ambiance est familiale. Des ateliers pratiques donnent, par ailleurs la parole à des experts qui viennent expliquer leurs pratiques professionnelles. Des masterclasses d’une durée d’une heure constitueront une des nouveautés de l’année. Elles permettront de prendre un peu plus de temps pour comprendre comment travaillent les professionnels qui font référence, notamment ceux de la BBC. Une traduction simultanée sera proposée. Bien sûr, un espace salon sera présent, au sein duquel viendront exposer des fabricants ou distributeurs d’accessoires et des développeurs qui présenteront leurs dernières nouveautés (applications ou les services destinés à ceux qui font de la vidéo mobile). On pourra aussi expérimenter des dispositifs de son binaural avec de l’audio spacialisé proposé par le Lab RFI.

> Tout savoir sur les Rencontres francophones de la vidéo mobile

Enfin, nous avons un moment fort, que l’on appelle le grand déballage. En milieu de journée, une grande table de plusieurs mètres de long est installée au milieu de l’une des salles. Chaque participant peut venir y déposer son matériel vidéo mobile, le commenter, le prêter pour des essais. Cela permet de lancer des discussions et des débats, cela favorise les échanges pratiques et techniques concrets.

Photo : Anthony Micallef
Photo : Anthony Micallef

Quels intervenants seront au programme ?

Nous ouvrirons ces Rencontres de la vidéo mobile avec Bruno Patino, le directeur éditorial d’Arte, qui est passé auparavant par France Télévisions, par France Culture, et par lemonde.fr. Il préside aussi l’école de journalisme de Sciences Po et réfléchit depuis de longues années aux évolutions de nos pratiques, à la fois en tant que producteur de contenus et en tant que consommateur de contenus. Il analysera la nature et l’ampleur des bouleversements introduits par les smartphones, à la fois côté production et côté consommation de vidéos.

Nous recevrons également Dougal Shaw, un journaliste de la BBC qui, depuis deux ans, a décidé de produire tous ses reportages vidéo pour la télévision ou pour le web avec un smartphone. Il offrira une masterclasse d’une heure pour rendre compte de cette expérience, de ce qu’il a appris, de la manière dont cela a changé son métier. Une autre équipe de la BBC sera là pour parler d’un programme de recherche assez ambitieux, appelé Cognitus, qui permet de récupérer en live les contenus haute-définition tournés lors d’une manifestation publique par des personnes présentes. Avec leur accord, il est possible de les exploiter pour une diffusion en télévision ou ailleurs.

Shirley Souagnon, une humoriste qui a tourné un documentaire sur les coulisses du stand-up français, sera présente. Elle a profité de sa proximité avec les humoristes, pour tourner le documentaire à la première personne. Diffusé sur YouTube, il permet d’assister à des moments d’intimité avant que le rideau ne se lève sur la scène, et de comprendre un peu mieux ce monde du stand-up français.

Il y aura également quelques surprises à découvrir sur place ! Mais globalement, au-delà des personnalités présentes, nous souhaitons nous concentrer sur les usages professionnels. Les difficultés rencontrées, les partages d’expérience, les bonnes pratiques, les échanges… Nous travaillons dans un domaine nouveau dans lequel il faut encore trouver, inventer, chercher des solutions qui permettent de faire des choses chaque jour plus ambitieuses.

En quoi la vidéo mobile transforme-t-elle les métiers du journalisme et de l’image ? Quels sont les enjeux pour eux, les nouveaux usages ?

Il y a effectivement des gens dont le métier est d’ores et déjà de produire de la vidéo, qu’ils soient caméramans, journalistes reporters d’images, cadreurs etc.. Pour eux, l’enjeu est d’apprendre à manipuler une caméra supplémentaire car le smartphone est une caméra avec ses caractéristiques, ses avantages, ses limites, ses contraintes.

L’enjeu est beaucoup plus fort pour les personnes dont le métier d’origine n’est pas la vidéo. Ils peuvent être journalistes, travailler dans la communication, dans l’information, dans le marketing…  Aujourd’hui, on attend souvent d’eux qu’ils maîtrisent des compétences comme la rédaction ou la production de contenus graphiques simples. Demain, on attendra probablement d’eux qu’ils soient en mesure de filmer des vidéos propres, professionnelles, avec une bonne image et surtout un bon son.

La vidéo mobile a un avantage fabuleux, celui de la proximité. Que l’on soit média, responsable communication ou marketing, formateur ou cinéaste, nos audiences ne veulent plus nous voir les filmer depuis une position de surplomb, depuis une position de domination, depuis une position de magistère ou d’autorité. Ils souhaitent une relation à hauteur d’homme, veulent apparaître à l’égal de celui qui les filme. Aujourd’hui, peu de personnes sont surprises et déstabilisées quand elles sont filmées avec un smartphone. En revanche, on est beaucoup moins serein quand on voit arriver une caméra traditionnelle, surtout s’il y a une équipe de deux ou trois personnes derrière cette caméra. Le temps que l’équipe s’installe, mette en place leur éclairage, leur caméra, leur micro etc., les personnes filmées auront perdu de leur naturel et de leur authenticité pour adopter un langage plus ou moins institutionnel et officiel. Le smartphone a l’avantage de rétablir cette égalité, cette simplicité de l’échange, entre celui qui filme et celui qui est filmé.

> Pour réserver vos places pour les Rencontres francophones de la vidéo mobile

Le live est également un apport important qui répond à une vraie problématique. Si on revient cinq ou six ans en arrière, un live en vidéo impliquait inévitablement un faisceau satellite pour pouvoir diffuser le signal depuis l’endroit où il était filmé jusqu’à l’endroit où il allait être diffusé ensuite en télé. Il fallait donc un camion émetteur avec une parabole sur le toit. Cela demandait un dispositif extrêmement lourd et relativement coûteux. Aujourd’hui, avec la 4G et les réseaux Wi-Fi, on peut assurer un live avec son smartphone. Rémy Buisine, qui était notre invité l’an dernier, le fait chaque jour pour Brut. Le format a vraiment été démocratisé, cela a permis de rendre un certain nombre d’événements et de manifestations publiques beaucoup plus transparents et de sortir de la vision unique que peut avoir une chaîne de télévision. Cela va aussi donner la possibilité à des gens qui n’avaient pas la parole parce qu’ils n’avaient pas accès aux médias dominants comme la télévision de pouvoir avoir de la visibilité.

Photo : Anthony Micallef
Photo : Anthony Micallef

Pouvez-vous nous en dire plus sur Samsa, qui organise l’évènement ?

Nous sommes un organisme de formation et une société de conseil. Nous formons des gens toute l’année en France, en Belgique, en Suisse, au Maroc, en Afrique subsaharienne, au Liban notamment sur la production de vidéo avec smartphone. Nous avons donc une vision assez précise des usages et besoins des pigistes, des intermittents du spectacle, des blogueurs ou autres professionnels de la communication sous toutes les latitudes. Nous essayons de rendre compte de cette réalité à l’occasion de cet évènement pour que chacun puisse repartir avec une photo extrêmement précise de l’état de l’art. Les Rencontres francophones de la vidéo mobile sont entièrement portées par Samsa, qui est une référence en matière de formation à la vidéo mobile. Nous proposons d’ailleurs l’une des rares formations vidéo mobile éligibles au CPF. Nous mobilisons une quinzaine de formateurs différents qui interviennent sur la formation vidéo mobile et qui ont tous la caractéristique d’être à la fois des professionnels de la vidéo au départ et qui se sont ensuite emparés de l’outil smartphone pour véritablement en tirer le meilleur.

Article réalisé en partenariat avec Samsa.fr

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