Selon l’ONU, l’IA générative créera plus d’emplois qu’elle n’en détruira

Depuis que l’IA générative s’est imposée sur le devant de la scène technologique, la question de son impact sur le monde du travail a suscité de nombreuses interrogations. ChatGPT sera-t-il en mesure de remplacer des emplois ? Si certaines études, notamment celle initiée par OpenAI, ont pu participer à renforcer les craintes, l’Organisation internationale du Travail semble plus optimiste. Dans un rapport publié ce mardi, l’agence spécialisée de l’ONU semble indiquer que l’intelligence artificielle aura un impact bénéfique sur l’emploi. On fait le point !

L’intelligence artificielle devrait créer des emplois

Selon l’Organisation internationale du Travail, si un grand nombre d’emplois seront exposés à des modifications liés à l’émergence de l’intelligence artificielle, celles-ci pourraient être – dans un grand nombre de cas – mineures. Ainsi, l’agence de l’ONU estime que « la plupart des emplois et des industries ne sont que partiellement exposés à l’automatisation et sont plus susceptibles d’être complétés que remplacés par la dernière vague d’IA générative ».

Dans son commentaire, l’ONU précise par ailleurs que l’IA pourrait se révéler créatrice d’emploi : « L’intelligence artificielle générative (IA) est plus susceptible d’augmenter que de détruire les emplois en automatisant certaines tâches », bien que le rapport souligne la difficulté de quantifier ces prédictions en raison des capacités croissantes de l’IA générative.

Les « emplois du savoir » sont les plus exposés

Sans surprise, les postes les plus touchés seront les emplois de bureau, suivis par les techniciens et les professions intermédiaires, puis par les professions libérales. Des emplois que l’Organisation internationale du Travail qualifie « d’emplois du savoir ». C’est également dans cette catégorie que le nombre de postes est le plus susceptible d’augmenter.

Notre étude indique que – du moins à court terme – cette nouvelle vague d’automatisation se concentrera sur un groupe différent de travailleurs, généralement associés aux « emplois du savoir » […] Le groupe professionnel ayant la plus grande part de tâches exposées à la technologie GPT sont les emplois de bureau, où la majorité des tâches tombent au moins dans une exposition de niveau moyen, et environ un quart des tâches sont fortement exposées à une automatisation potentielle.

En revanche, tous les métiers ne seront pas exposés de la même façon : l’OIT considère que certains « emplois du savoir » ne seront que faiblement modifiés par l’IA.

Une exposition différente selon le pays et le genre

Conséquence de cette donnée : les pays riches, en raison de leur contexte économique et de leur avancement technologique, devraient être davantage impactés par l’IA dans les emplois déjà existants : « 5,5% de l’emploi total dans les pays à revenu élevé est potentiellement exposé aux effets d’automatisation de la technologie, alors que dans les pays à faible revenu, le risque d’automatisation ne concerne qu’environ 0,4% de l’emploi. » Les femmes occupant un plus grande part des emplois de bureau dans les pays riches (contrairement aux pays à faible revenu), ce sont leurs emplois qui connaîtront les bouleversements les plus importants.

Toute forme de transition technologique a un effet fortement genré, un processus mal géré nuisant de manière disproportionnée aux femmes, tandis qu’une transition bien gérée pourrait créer des opportunités importantes en termes d’autonomisation des femmes.

De leur côté, les pays pauvres pourraient bénéficier d’une augmentation du nombre d’emplois liés à l’IA similaire à celle des pays riches, ce qui pourrait constituer une aubaine en termes de développement.