Les médias diffuseront-ils de fausses informations lors du 1er avril ?

L’année écoulée fut marquée par la diffusion de nombreuses fake news sur le web et les réseaux sociaux. Cette tendance va-t-elle réduire le nombre d’informations inventées par les médias pour le premier avril ?

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À cause des fake news, les médias pourraient éviter le premier avril cette année.

Premier avril, second degré

Le premier avril, certains médias et marques s’en donnent à cœur joie. La créativité des journalistes et des salariés les pousse à sortir du cadre et proposer de fausses informations à leur audience. L’an dernier, Burger King avait lancé un (faux) Whopper au chocolat, nous pouvions jouer à Où est Charlie ? sur Google Maps, tandis qu’à Nice, on annonçait le remplacement des célèbres chaises bleues de la Promenade des Anglais par de banales chaises jaunes.

Ces farces du premier avril, on ne s’en souvient pas l’année suivante : ces fausses informations, à prendre au second degré, ne sont conçues que pour la journée. Les poissons sont en général suffisamment gros pour ne pas passer entre les mailles du filet : dans la plupart des cas, on comprend très rapidement la supercherie. Ceux qui partagent des articles sans prendre le temps de les lire peuvent néanmoins prendre certaines fausses nouvelles au pied de la lettre.

Dans les faits, seules les grandes marques peuvent se permettre de créer des visuels et des vidéos pour présenter leurs faux produits, mais les médias peuvent plus aisément publier de fausses nouvelles dans leurs colonnes.

L’impact des fake news sur les blagues du premier avril

Cette année, la réalité pourrait bien être plus forte que la fiction. De nombreuses affaires ont montré l’influence des fake news sur les décisions et les opinions des individus. La confiance des citoyens envers les médias a d’ailleurs été écornée par ces diffusions de fausses informations, alors même que les médias historiques sont ceux sur lesquels les citoyens devraient se tourner quand les informations qui circulent sur les réseaux sociaux sont troubles. Les fake news sont plus généralement diffusées par des personnes mal intentionnées ou quelques médias dont la mauvaise réputation n’est plus à démontrer. Les médias installés et sérieux, dans la très grande majorité des cas, font un travail minutieux de recoupement et d’étude avant de “sortir” une information. Le contexte pourrait néanmoins dissuader les médias et les marques qui souhaitent préserver leur réputation de participer au premier avril.

Une autre donnée pourrait convaincre les médias et les marques d’éviter les blagues du premier avril dans l’hexagone cette année. Le terme “fake news” est très généralement traduit par “fausse information” en français ; or cette traduction supprime de facto la nuance qui existe en anglais entre les mots fake et false par exemple. Le mot fake renvoie à la notion de triche, de piège, de manipulation, de contre-façon, de déformation intentionnelle et malicieuse, et la traduction française ne permet pas de faire transparaître cette tonalité. C’est regrettable, car cela crée une confusion entre les fausses informations conçues pour piéger, manipuler le lecteur, et celles diffusées sans intention néfaste (erreur d’appréciation, farce, parodie…).

L’entreprise Microsoft a d’ores-et-déjà indiqué qu’elle ne participerait pas à la fête. Les contributions aux blagues du premier avril pourraient être plus limitées cette année. Mais d’autres marques et médias, parce qu’ils ne font pas partie de la team premier degré et parce qu’ils ne sont pas lassés par l’événement, auront sans doute quelques surprises pour nous. En attendant lundi, si vous êtes à la recherche d’inspiration, vous pouvez consulter notre sélection de blagues pour le premier avril.

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