Pourquoi Microsoft quitte le conseil d’administration d’OpenAI ?

Microsoft, qui a investi plus de 13 milliards de dollars dans OpenAI, quitte son conseil d’administration. Depuis plusieurs mois, les autorités s’interrogent sur le partenariat.

Microsoft CA OpenAI
Microsoft avait intégré le board en tant qu'observateur en novembre 2023. © dvoevnore - stock.adobe.com

Microsoft n’a plus de siège au conseil d’administration d’OpenAI

Dans un courrier adressé à OpenAI ce mercredi 10 juillet et révélé par le Financial Times, Microsoft a annoncé son retrait du conseil d’administration de la startup. Depuis 2019, la multinationale a investi plus de 13 milliards de dollars (soit 12 milliards d’euros) dans OpenAI, acquérant 49 % du capital de la société à but lucratif. Sa place au conseil d’administration lui avait été accordée en novembre 2023, lors de l’éviction puis du retour de Sam Altman, dans le but de renforcer la gouvernance de l’entreprise. Microsoft occupait une place d’observateur et ne disposait donc pas d’un droit de vote, mais bénéficiait d’un accès aux informations confidentielles.

Dans sa lettre, Microsoft justifie son retrait par la bonne gestion de la direction d’OpenAI : « Ces huit derniers mois, nous avons assisté aux progrès importants du nouveau conseil d’administration, et nous avons confiance en la trajectoire de l’entreprise ». L’entreprise estime que son « rôle limité d’observateur n’est plus nécessaire ». Le retrait de Microsoft prend effet immédiatement, mais ne marque pas la fin du partenariat entre les deux acteurs de la tech.

Microsoft et OpenAI : un partenariat scruté par les régulateurs

Si Microsoft explique que sa sortie du conseil d’administration est liée à sa confiance dans la solidité de la gouvernance d’OpenAI, cette décision pourrait également être influencée par les inquiétudes suscitées par ce partenariat auprès des régulateurs du monde entier. Au Royaume-Uni, la Competition and Markets Authority (CMA) a souligné le risque d’un rachat déguisé lors de la crise de novembre dernier. Une préoccupation également partagée par la Federal Trade Commission (FTC) aux États-Unis et par la Commission européenne qui, bien qu’ayant récemment conclu que Microsoft n’avait pas acquis de « contrôle durable » sur OpenAI, craint que « certaines clauses d’exclusivité puissent avoir un effet négatif sur la concurrence ».

En effet, outre la possible mainmise de Microsoft sur OpenAI, le partenariat de distribution exclusif qui lie les deux entreprises — permettant à Microsoft d’intégrer les dernières technologies d’OpenAI à sa suite 365 et à Copilot — a également alerté les autorités de régulation européenne, britannique et américaine. Ces dernières redoutent que le marché de l’IA ne soit dominé par quelques géants de la tech. La FTC a notamment ouvert une enquête sur les partenariats établis entre Microsoft, Google, et Amazon avec OpenAI et Anthropic.

De son côté, Bruxelles s’est intéressée au récent accord entre Apple et l’éditeur de ChatGPT, amenant la marque à la pomme à renoncer, à son tour, à son siège au conseil d’administration d’OpenAI.

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