Pourquoi Elon Musk renonce au rachat de Twitter

Elon Musk renonce au rachat de Twitter

Après les menaces, place à l’acte. Les représentants d’Elon Musk ont annoncé qu’il « résilie l’accord de fusion et abandonne la transaction envisagée », dans une lettre publiée par la SEC, l’organisme américain de réglementation des marchés financiers. Depuis plusieurs semaines, l’entrepreneur mettait la pression sur le réseau social, exigeant des informations complémentaires pour valider le rachat.

Elon Musk justifie sa décision

Elon Musk et ses partenaires financiers ont demandé des précisions au réseau social, notamment au sujet du spam et des faux comptes. Il estime que les données transmises par Twitter ne permettent pas de poursuivre la transaction.

Les 5 informations demandées par Elon Musk

Voici les informations qu’Elon Musk souhaitait obtenir pour poursuivre son projet.

1. Le processus d’évaluation du spam et des faux comptes dans le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens (mDAU) : le réseau social n’aurait pas indiqué clairement son processus d’estimation du nombre de faux comptes. Elon Musk exigeait des informations précises sur l’échantillon utilisé, les résultats de chaque étape du processus et les outils utilisés par Twitter et ses sous-traitants.
2. L’identification et la suspension des faux comptes et du spam : au-delà de l’audit et de la construction de l’échantillon, Elon Musk souhaitait comprendre les actions réalisées pour repérer et suspendre ces faux comptes. Le nombre de suspensions par jour depuis octobre 2020, pour chaque motif identifié, était demandé. « Twitter a indiqué qu’il ne serait pas disposé à fournir des informations concernant les méthodes utilisées pour identifier et suspendre ces comptes ».
3. Le nombre d’utilisateurs par jour des 8 derniers trimestres : Elon Musk a exigé d’accéder à l’ensemble des données (échantillons, calculs, rapports, analyses…) liées au nombre d’utilisateurs quotidiens, « afin d’étayer la déclaration de Twitter selon laquelle moins de 5 % de ses mDAU sont des faux comptes ou du spam ». Il estime que Twitter n’a pas fourni toutes les informations demandées.
4. Les documents du conseil d’administration liés au calcul des mDAU : Elon Musk a demandé qu’on lui fournisse des documents pour « procéder à une évaluation indépendante de la compréhension par le conseil d’administration et la direction de Twitter de sa métrique mDAU ». Il indique que l’ensemble de données est incomplet et ne permet pas cette analyse.
5. Les documents liés à la santé financière de Twitter : pour juger de l’état de santé financier du réseau social, Elon Musk souhaitait accéder à plusieurs documents, dont une copie intégrale de l’évaluation réalisée par Goldman Sachs. Il indique que seule une copie en PDF de la présentation finale a été transmise.

Des doutes persistants sur le nombre de faux comptes

Les représentants d’Elon Musk regrettent que le réseau social n’ait pas fourni ces informations, et estiment que les doutes sont désormais trop importants.

M. Musk a des raisons de croire que le nombre réel de faux comptes et de spams sur la plateforme Twitter est nettement supérieur à 5 % […]. Le véritable nombre de mDAU de Twitter est un élément clé de l’activité de l’entreprise, étant donné qu’environ 90 % de ses revenus proviennent des publicités.

Les perspectives financières et les mouvements RH en question

Les performances financières récentes et les perspectives révisées de la société sont aussi examinées. Le licenciement récent de cadres et du tiers du service RH, la démission de 3 dirigeants depuis la signature de l’accord et le gel des embauches est également évoqué. Elon Musk estime que ces différents éléments lui permettent de résilier l’accord de fusion, sans verser de contreparties.

Twitter reste déterminé

La réaction du réseau social ne s’est pas faite attendre. Bret Taylor, Président du conseil d’administration de Twitter, a indiqué sa détermination à conclure la transaction « au prix et selon les termes convenus avec M. Musk ». Une action en justice est envisagée. Pour rappel, des indemnités très élevées sont prévues en cas de rupture unilatérale de la transaction, jusqu’à 1 milliard de dollars.