Pourquoi le déploiement de Meta AI est retardé en Europe ?
Meta est contraint de repousser le lancement de son IA en Europe, à la demande du régulateur irlandais et à la suite de plaintes déposées par l’association noyb.
Rappelé à l’ordre par les régulateurs européens, et notamment irlandais, Meta doit suspendre la sortie, prévue initialement cet été, de son assistant IA en Europe. En cause, les plaintes de l’association noyb, après l’annonce par Meta de l’utilisation des données de ses utilisateurs pour entraîner ses modèles de langage.
Les régulateurs européens obligent Meta à revoir ses plans en matière d’IA
Meta a annoncé, vendredi 14 juin 2024, repousser la sortie en Europe de son assistant IA intégré à Instagram, WhatsApp et Messenger. En effet, les autorités de protection des données personnelles ont enjoint Meta à revoir ses plans de déploiement, mais surtout d’entraînement. L’association noyb, du militant autrichien Max Schrems, avait déposé onze plaintes dans autant de pays de l’Union européenne après l’annonce de Meta de l’utilisation des contenus publics (photos, vidéos, commentaires, etc.) publiés par ses utilisateurs pour l’entraînement de ses modèles d’IA. L’absence de consentement clair, ainsi qu’un processus compliqué pour refuser l’utilisation de ses données, avaient motivé l’association, coutumière des attaques contre Meta.
Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de modification officielle de la politique de confidentialité de Meta, ce qui rendrait cet engagement juridiquement contraignant, a déclaré Max Schrems.
Le régulateur irlandais, en charge du dossier, s’est félicité de l’annonce du groupe de suspendre la sortie de son assistant IA en Europe, ainsi que « le projet d’entraînement utilisant des contenus publics partagés par des adultes sur Facebook et Instagram dans l’Union européenne et l’espace économique européen ». Une décision qui fait « suite à des échanges avec Meta », précise le régulateur, qui assure être en constante discussion avec la firme de Menlo Park. L’association noyb, quant à elle, ne compte pas relâcher sa vigilance : « Nous nous félicitons de cette évolution, mais nous la suivrons de près (…) Les plaintes que nous avons déposées sont en cours et devront faire l’objet d’une décision », a prévenu Max Schrems dans un communiqué.
« Déçu », Meta regrette « un pas en arrière »
Face à la demande des régulateurs européens, Meta a donc suspendu son programme d’IA dans l’Union européenne. Dans un communiqué, la firme de Mark Zuckerberg s’est dite « déçue par la demande de la commission irlandaise de protection des données de retarder l’entraînement de nos grands modèles de langage à l’aide de contenus publics partagés sur Facebook et Instagram ». Et d’ajouter : « Pour dire les choses simplement, si nous n’incluons pas d’informations locales, nous ne pourrons offrir aux gens qu’une expérience dégradée. Ce qui signifie que nous ne pouvons pas lancer Meta AI en Europe pour le moment. »
Il s’agit d’un pas en arrière pour l’innovation européenne, la concurrence dans le développement de l’IA et des retards supplémentaires pour apporter les avantages de l’IA aux Européens.
Meta reste convaincu que son approche est « conforme aux lois et réglementations européennes », estimant parallèlement être « plus transparent que nombre de nos homologues du secteur ». Enfin, il assure continuer à travailler « pour que les Européens aient accès au même niveau d’innovation en matière d’IA que le reste du monde ». De son côté, noyb, toujours par la voix de Max Schrems, juge que le communiqué de Meta « ressemble un peu à une punition collective. Si un Européen insiste sur ses droits, le continent tout entier ne recevra pas les nouveaux produits. Cependant, Meta a tout à fait la possibilité de déployer son IA sur la base d’un consentement valide. Il choisit simplement de ne pas le faire ».
Community managers : découvrez les résultats de notre enquête 2025
Réseaux, missions, salaire... Un webinar pour tout savoir sur les CM, lundi 29 septembre à 11h !
Je m'inscris