L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les designers ou les aider à libérer leur créativité ?

L’intelligence artificielle met-elle en danger la créativité artistique de l’humain ? Au-delà des craintes, les évolutions de l’IA sont avant tout là pour servir la création.

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Les machines peuvent-elles vraiment remplacer les designers ?

Au fil du temps, on voit fleurir un peu partout des démonstrations toujours plus impressionnantes de l’avancée technologique de l’intelligence artificielle et du machine learning. Un ordinateur capable de composer sa propre symphonie, un autre qui recopie le style pictural de Rembrandt pour recréer une œuvre de toute pièce…

Comme dans beaucoup d’autres champs d’application de l’IA, certains professionnels du design voient dans ces innovations un danger pour la créativité humaine. Va-t-on demander aux machines de remplacer l’humain dans l’art et le design ? Et si, au contraire, l’IA était faite pour libérer l’esprit créatif de tout superflu ?

Le design génératif au service du designer

Depuis 2018, le logiciel de design d’Autodesk, intitulé Netfabb, propose un service de design génératif. Désormais, la première étape de création du designer n’est pas d’esquisser un objet, mais de reporter toutes les caractéristiques et les contraintes des matériaux utilisés pour son projet dans le logiciel. Un algorithme d’Intelligence Artificielle calcule alors les solutions possibles et propose les plus viables. C’est ensuite au designer de peaufiner le projet ou de réitérer le processus afin d’obtenir ce qu’il cherche.

Désormais, les équipes d’Autodesk travaillent à ce que le logiciel propose très prochainement des idées et des designs en prenant en compte des indications esthétiques. « A partir de 2020, nous pensons qu’un tel système pourrait prendre en compte des aspects esthétiques et que, à terme, il sera possible de créer uniquement à partir d’une description », prévoyait en 2018 Mark Davis, responsable des recherches sur le design pour Autodesk. L’expert soulevait toutefois un problème : « Le seul danger, c’est que les ingénieurs puissent s’imaginer pouvoir modéliser la création avec cette idée qui traîne toujours de pouvoir se débarrasser des créateurs. »

Lutter contre les fantasmes du remplacement de l’homme par la machine

Cette idée angoisse également les créateurs, comme nous le confie une graphiste pour l’agence Updoze : « Une IA ne sera jamais en mesure de rivaliser avec l’imagination et la créativité d’un être humain. Cela dépend de tellement de paramètres comme les goûts, l’éducation, la façon de penser, etc. »

En effet, avec l’arrivée de l’intelligence artificielle et du machine learning, le travail du designer subira un profond changement, ainsi que les processus de création. Les tâches les plus rébarbatives sont facilitées, comme le prouvent les dernières innovations d’Adobe sur ses logiciels de retouche photo et vidéo. « Adobe fait indéniablement d’énormes avancées pour faciliter le travail des designers et laisser plus de place à la créativité, indique Quentin Sellier, graphiste. Détourer des objets et recréer des fonds à partir de rien n’a jamais été aussi rapide, simple, et instinctif. »

« Les mises à jour régulières des outils qui nous facilitent le travail est vraiment un plus, abonde la graphiste Isabelle Laot. Cela ne me perturbe pas tellement dans ma manière de travailler au quotidien, elles sont très discrètes et se laissent dompter assez facilement. Ma manière de travailler fait que je n’ai pas d’attente particulière sur l’évolution de ces outils. Il ne faudrait simplement pas que les améliorations soient trop brusques et bousculent les habitudes. »

Vers un changement de méthode pour les designers ?

Le changement qu’induira l’intelligence artificielle dans le travail du graphisme et du design sera en effet progressif. L’important dans ces transitions technologiques est de ne pas nager à contre-courant, risquant ainsi de retarder l’inévitable et de créer un trop grand fossé entre ses habitudes de travail et ce que le métier requiert une fois ces technologies installées et démocratisées.

Beaucoup de médias traditionnels ont par exemple cherché à contourner la démocratisation d’internet, arguant que cette vague ne serait que passagère, que la technologie resterait de l’ordre du gadget. Beaucoup ont également prophétiser la fin de la télévision ou de la radio au profit d’Internet. Il n’en est rien. Mais motivés par cette crainte, beaucoup de professionnels du secteur ont refusé de se former aux nouvelles compétences qu’incombait leur métier. Pourtant, les atouts de ces médias sont encore bien présents, si tant est qu’ils parviennent à redonner à leur format une nouvelle plus-value par rapport au numérique.

Dans le cadre du design, on retrouve également cet enjeu. Les professionnels doivent aller de l’avant et faire valoir leurs atouts pour embrasser pleinement les avancées technologiques qui les attendent.

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1 commentaire
Commentaire (1)
  • Fouletier Baloste

    Il me paraît clair que bientôt il suffira de faire un brief oral à la machine qui réalisera ce qu’on lui demande, avec diverses variantes.

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