Les personnalités clés d’Internet, des précurseurs jusqu’aux entrepreneurs du web

À travers un découpage en 5 générations (dont la dernière reste encore à construire), Jonathan Bourguignon apporte un éclairage sur ce qu’il nomme les « personnages récurrents » au sein de son ouvrage « Internet, année zéro : de la Silicon Valley à la Chine, naissance et mutations du réseau ».

1ère génération : les prophètes

Dans cette première catégorie, l’auteur évoque l’influence d’une dizaine de figures de la fin du 19e siècle aux années 1960. Parmi eux, on retrouve des « prophètes », tels que le conseiller scientifique de l’ancien président américain Franklin Roosevelt, Vannevar Bush (1890-1974), ou l’écrivain et journaliste George Orwell (1903-1950), auteur du roman 1984, qui a inspiré la campagne publicitaire du premier Macintosh la même année. Le mathématicien britannique Alan Turing (1912-1954), qui a réussi à décoder Enigma – la machine de chiffrement des communications codées de l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale – et à qui l’on doit le « jeu de l’imitation », prémisse de l’intelligence artificielle, fait également partie de cette 1ère génération.

2e génération : les enfants de l’abondance

À l’instar du duo formé par Vinton Cerf (1943-) et Bob Kahn (1938-), considérés comme les pionniers d’Internet pour avoir inventé le protocole TCP/IP à l’ARPA et fondé l’Internet Society en 1992, « qui a vocation à promouvoir l’accès et l’éducation au réseau et à influencer les standards du réseau », cette 2e génération baptisée par Jonathan Bourguignon « les enfants de l’abondance » compte 5 nouvelles personnalités clés liées la naissance du web. À noter aussi la présence de John Perry-Barlow (1947-2018), fondateur de Freedom of the Press Foundation, dont le lanceur d’alerte Edward Snowden est membre du conseil d’administration.

3e génération : les hackers

Nés dans les années 1950 et 1960, les 7 « hackers » de la 3e génération inclut des noms incontournables de la tech, à l’image du créateur d’Apple Steve Jobs (1955-2011), de Tim Berners-Lee (1955-), l’inventeur du World Wide Web, ou encore d’Eric Schmidt (1955-), qui a dirigé Google de 2001 et 2011, période au cours de laquelle il « impulse la transformation de Google en une machine de guerre publicitaire ». À leurs côtés figure aussi le juriste et activiste américain Lawrence Lessig (1961-), « fervent défenseur de la neutralité du réseau, des licences libres pour le software, la culture et le spectre radio ». À son actif : la création des licences Creative Commons (CC) largement utilisées sur la toile.

4e génération : les entrepreneurs du web

Les 13 « entrepreneurs du web », qui forment la 4e génération, selon la classification de Jonathan Bourguignon, font partie du paysage médiatique et numérique qui nous entoure au quotidien. On y retrouve notamment les fondateurs de SpaceX (Elon Musk, 1971-), Netscape (Marc Andreessen, 1971-), Google (Larry Page, 1973-, et Sergey Brin, 1973-), ou encore Facebook (Mark Zuckerberg, 1984-). D’autres personnalités clés d’Internet et de la tech sont également présentes au cœur de cette 4e génération, comme par exemple :

• Jeff Bezos (1964-) : le fondateur d’Amazon, qui était à l’origine une simple librairie en ligne lors de son lancement en 1994, avant de devenir l’acteur majeur du e-commerce et d’être également présent dans le cloud computing avec AWS.
• Jack Ma (1964-) : le créateur d’Alibaba, lancé en 1999 et considéré comme l’équivalent chinois d’Amazon.
• Peter Thiel (1967-) : cette figure incontournable de la tech n’est autre que le père de PayPal (1998) et de Palantir (2003), avant de devenir « l’un des plus puissants investisseurs de la Silicon Valley », repérant très tôt le potentiel de Facebook.
• Robin Li (1968-) : l’ingénieur et entrepreneur chinois, qui a co-fondé Baidu, a auparavant développé l’algorithme RankDex qui aurait inspiré le moteur de recherche Google et notamment son PageRank.
• Pavel et Nikolai Durov (1984-, 1980-) : les deux frères nés en Russie sont à l’origine du réseau social VKontakte (VK), « copycat russe de Facebook », et de Telegram, une solution alternative à WhatsApp, qui compte plus de 500 millions d’utilisateurs dans le monde.

Quid de la 5e génération ?

Si une 5e génération de personnalités clés d’Internet, qualifiée d’« enfants des intelligences artificielles », est bien mentionnée par Jonathan Bourguignon dans son ouvrage, celle-ci est pour le moment vide. L’auteur explique : « la cinquième génération est encore trop jeune pour que ses aventures dans le réseau soient contées ». Affaire à suivre !

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