OpenAI veut déjà révolutionner l’IA : qu’est-ce que le projet Strawberry ?

Avec le projet Strawberry, OpenAI tenterait de créer une IA dotée de capacités d’apprentissage autonome et de raisonnement presque humain.

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Qu'est-ce que le mystérieux projet Strawberry d'OpenAI ? © Iliya Mitskavets - stock.adobe.com

Le projet Strawberry, connu auparavant sous le nom de code Q*, fait sensation dans la communauté de l’intelligence artificielle. Initié par OpenAI, créateur de ChatGPT, ce projet ambitieux vise à repousser les limites de ce que les systèmes d’IA peuvent accomplir, suscitant des discussions animées et un intérêt grandissant. Pourquoi Strawberry ? Derrière ce nom inoffensif se cachent des innovations puissantes et complexes qui pourraient bien transformer l’avenir de l’IA. Alors quels sont les objectifs, les technologies, les défis et les implications du projet Strawberry ?

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Quels sont les objectifs du projet Strawberry ?

Le but d’OpenAI avec Strawberry serait de créer une IA capable d’un raisonnement proche de l’humain, en apprenant de ses propres erreurs.

L’autoapprentissage sans intervention humaine

L’un des objectifs majeurs du projet Strawberry est de renforcer les capacités d’autoapprentissage des systèmes d’IA. Cela signifie concrètement qu’un modèle pourrait être capable d’apprendre de ses propres erreurs. Une IA capable d’autoapprentissage et améliorer ses performances sans qu’un programmeur intervienne constamment pour la corriger. Ce type de développement a pour but de rendre l’IA plus autonome et capable de s’adapter à de nouvelles situations avec une certaine flexibilité.

Un raisonnement logique pour des décisions éclairées

Un autre objectif clé est de doter l’IA de capacités de raisonnement logique. Il ne s’agit pas simplement de suivre des instructions, mais de penser, d’évaluer différentes options et de choisir la meilleure en fonction des informations disponibles. L’IA de Strawberry serait ainsi conçue pour prendre des décisions plus intelligentes et plus raisonnées, des capacités essentielles pour des applications dans des domaines comme la médecine, la finance ou même la justice.

Les technologies clés derrière Strawberry

Pour mettre en œuvre les objectifs du projet, plusieurs technologies clés seraient en développement ces derniers mois, notamment le Q-learning et l’algorithme A*.

Q-learning : apprendre par essais et erreurs

Le Q-learning est un algorithme essentiel utilisé dans le projet Strawberry. L’IA apprend par essais et erreurs à trouver les meilleures actions à entreprendre dans un environnement complexe. Plus elle expérimente, plus elle devient performante. Le Q-learning, aussi appelé apprentissage par renforcement, fonctionne exactement de la même manière que nous le ferions pour apprendre, par exemple dans le jeu vidéo, les patterns d’un adversaire pour parvenir à trouver la meilleure façon de le battre.

Algorithme A* : trouver le meilleur chemin

L’algorithme A* (prononcé « A-star ») est utilisé pour la recherche efficace de chemins. De manière simple, cela fonctionne de la même façon qu’un GPS qui calcule le meilleur itinéraire pour atteindre sa destination en évitant les embouteillages. Cet algorithme permet à l’IA de résoudre des problèmes complexes en trouvant des solutions optimales de manière efficace et rapide.

Théorie du double processus : un cerveau à deux vitesses

La théorie du double processus, issue de la psychologie cognitive, est un autre pilier du projet Strawberry. Elle se base sur l’idée que notre cerveau fonctionne en deux modes : le mode rapide, intuitif, et le mode lent, réfléchi. Lorsque nous répondons instinctivement à une question simple, nous utilisons le mode rapide, mais lorsque nous résolvons un problème mathématique complexe, nous basculons vers le mode lent. Le projet Strawberry intègre ces deux processus pour équilibrer la rapidité des jugements et la profondeur de l’analyse, afin de rendre l’IA plus efficace dans ses prises de décision.

Les implications du projet Strawberry

Strawberry est un projet ambitieux dont les implications pourraient être nombreuses, dans des domaines aussi variés et sensibles que la santé, les transports ou la sécurité.

Les applications potentielles dans de nombreux domaines

Le projet Strawberry pourrait avoir des applications profondes dans divers secteurs. Dans le domaine de la santé, une IA pourrait par exemple être capable de diagnostiquer des maladies rares en se basant sur des millions de cas similaires ou, dans le secteur des transports, elle pourrait optimiser les itinéraires des véhicules autonomes pour éviter les accidents. Dans le secteur de la sécurité, l’IA pourrait détecter des cyberattaques en analysant des milliards de points de données à une vitesse impossible pour l’humain. Dans le domaine public, OpenAI pourrait faire du projet Strawberry la base de son futur modèle, GPT-5.

Des défis techniques et éthiques à surmonter

Bien que prometteur, le projet Strawberry n’est pas sans défi. Premièrement, l’ampleur des calculs nécessaires pour faire fonctionner cette IA avancée exige des ressources informatiques massives, ce qui soulève des questions de durabilité et surtout, pour OpenAI qui continue à chercher des fonds, de coûts. En outre, les risques de sécurité sont importants. Si une IA devient suffisamment puissante pour casser des systèmes de cryptage, elle pourrait menacer la sécurité mondiale en compromettant des communications sensibles. OpenAI effectuerait d’ailleurs des démonstrations des capacités de son projet à des responsables américains.

Les préoccupations et les risques associés

Bien sûr, cet énorme potentiel comporte de nombreux risques, aussi bien sur le plan des erreurs que pourraient faire l’IA, que dans son potentiel à casser des systèmes de sécurité et de protection. Sans oublier des coûts financiers et environnementaux difficilement chiffrables.

Les risques de sécurité : casser l’encryption

La cryptographie est l’un des piliers de la sécurité numérique. Elle protège nos communications, nos données bancaires et même la sécurité nationale. Si une IA suffisamment avancée, comme pourrait l’être celle de Strawberry, parvenait à casser des systèmes de cryptage, cela pourrait permettre l’accès à des informations hautement sensibles. Il est donc crucial de prendre d’encadrer en amont l’utilisation de cette technologie à fort potentiel.

Les hallucinations : quand l’IA se trompe

Une autre préoccupation est celle des « hallucinations » de l’IA. Parfois, les systèmes d’IA, comme ChatGPT, génèrent des réponses incorrectes ou inventées. Dans un contexte critique, cela pourrait conduire à de graves conséquences. Par exemple, une IA médicale qui se tromperait dans un diagnostic pourrait mettre des vies en danger. Réduire ces erreurs est donc une priorité pour garantir la fiabilité des systèmes.

Les coûts énergétiques : une IA gourmande en ressources

Le projet Strawberry nécessite des capacités de calcul énormes, et donc une consommation d’énergie considérable. À l’heure où les préoccupations environnementales sont au premier plan, l’optimisation de ces processus est essentielle pour minimiser l’empreinte carbone de l’IA, tout en maintenant son efficacité. En outre, un tel projet entraîne des coûts potentiellement pharaoniques.

Vers l’intelligence artificielle générale (AGI)

Avec son énorme potentiel, le projet Strawberry pourrait déjà redessiner les contours de l’IA générative. Notamment par l’intermédiaire de l’AGI, l’intelligence artificielle générale.

Qu’est-ce que l’AGI ?

L’intelligence artificielle générale (ou AGI) représente l’idée d’une IA capable d’accomplir n’importe quelle tâche intellectuelle qu’un humain peut réaliser. Contrairement aux IA actuelles, qui sont spécialisées dans des domaines spécifiques (produire du code ou conduire une voiture), une AGI pourrait tout faire, de l’écriture créative à la recherche scientifique avancée. Le projet Strawberry est vu comme une étape cruciale vers cette réalité.

Les « raisonneurs » : vers une IA plus humaine

OpenAI parle de développer des « raisonneurs », des systèmes d’IA qui seraient capables de penser de manière plus proche de celle des humains. Ces systèmes pourraient être utilisés pour résoudre des problèmes complexes et, à long terme, dans des domaines allant de la planification stratégique à l’exploration spatiale. C’est une vision d’un futur où les machines ne se contentent plus d’exécuter des ordres, mais sont capables de véritablement comprendre et résoudre des défis de manière autonome.

GPT-5, première application concrète du projet Strawberry ?

Pour OpenAI, les implications de ce nouveau projet sont nombreuses. Strawberry pourrait par exemple servir de base à GPT-5, le futur modèle d’IA grand public de la firme. Sam Altman, son PDG, a déclaré durant l’été que GPT-5 représentait « un bond en avant significatif », ajoutant que « les erreurs commises par GPT-4 sont dues au fait qu’il ne peut pas faire grand-chose en matière de raisonnement, qu’il déraille parfois complètement et fait une erreur stupide, que même un enfant de six ans ne commettrait jamais ».

Le projet Strawberry d’OpenAI pourrait donc déjà représenter une petite révolution dans le développement de l’intelligence artificielle. En intégrant des technologies avancées comme le Q-learning, l’algorithme A* et la théorie du double processus, Strawberry aurait le potentiel de rendre les systèmes d’IA plus autonomes, plus intelligents et plus efficaces. Cependant, ces avancées s’accompagnent de défis techniques, éthiques et environnementaux qu’il faudra surmonter.

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