La newsletter « has been » ? Bien au contraire…

Aujourd’hui, la newsletter connaît un nouveau souffle grâce à des créateurs qui proposent des contenus sous le signe de l’originalité et de la pertinence.

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"Une nouvelle génération de contenus" à travers la newsletter. © Mykyta - stock.adobe.com

À l’occasion du Web2day, Léonore de Roquefeuil, CEO de Voxe, et Adrien Labastire, CEO de Kessel, nous ont expliqué ce qui fait la singularité du format newsletter d’aujourd’hui lors d’une conférence intitulée : « Newsletter is the new podcast ».

La newsletter : « Un renouveau des médias écrits »

La newsletter fut un temps perçue comme « old school » car les contenus proposés n’étaient pas assez pertinents (on repense aux fameuses listes de liens automatiques) mais cette époque est révolue, avec de nouveaux créateurs de newsletter et une audience à la quête de contenus originaux et à forte valeur ajoutée. Oui, rien que ça ! Dans un monde noyé d’informations, l’heure est à l’exigence en termes de contenu.

Il y a de vraies possibilités d’expression qu’on ne retrouvera pas dans le journalisme classique, fait remarquer Léonore de Roquefeuil.

La newsletter offre aussi un gain de temps précieux, on n’a pas à aller chercher le contenu, le contenu vient à nous et on le consomme directement à l’intérieur de la newsletter. Ainsi, en 2020, Léonore de Roquefeuil a fait le constat que certaines femmes actives n’avaient pas le temps de se tenir informées au quotidien et s’est posée la question suivante : Comment réconcilier les femmes avec l’information ? C’est en partant de cette réflexion qu’elle a lancé sa newsletter quotidienne Voxe à destination d’une audience féminine qui mêle à la fois actualités et conseils.

Adrien Labastire, CEO de Kessel, plateforme de newsletters pour toutes les trusted voices, trouve qu’il est intéressant de voir se dessiner une nouvelle génération de contenus qui ne prend pas les gens de haut. Il y a une grande capacité des auteurs à vulgariser et expliquer les choses simplement, à contre-courant d’un monde qui s’est complexifié depuis 3 ans (Covid, conflit géo-politique, etc.) et qui a fini par fatiguer les esprits…

Une relation très forte entre l’auteur et les lecteurs

Ainsi, les newsletters éditoriales fleurissent dans nos boîtes email mais celles-là, nous les avons choisies en donnant notre adresse de notre plein gré pour recevoir ce contenu. Là où la newsletter se distingue d’autres canaux : c’est la forte relation de confiance qui s’établit avec l’audience.

C’est un « média de l’intime » qui forge une relation très forte entre l’auteur(e) et les lecteurs, ce qui permet de développer une communauté engagée par la suite. Les deux speakers estiment que « la confiance » est un sujet fondamental et fait partie de l’ADN du format. Un autre avantage de la newsletter, c’est qu’il n’y a pas besoin d’une grande audience, cela peut être une audience de niche et très bien fonctionner ainsi.

Il est également important que les créateurs de newsletters réfléchissent à qui ils s’adressent. Ce n’est pas comme publier un article sur un site web que n’importe qui peut consulter, on s’adresse véritablement à une audience ciblée. La préconisation de Léonore de Roquefeuil est de créer un persona pour proposer du contenu le plus pertinent possible à cette personne pour « l’accompagner à grandir ».

Mais derrière la newsletter, quels modèles économiques ?

Ceux qui passent du temps à créer du contenu pertinent pour nous ont également besoin de se rémunérer. Comment aller chercher des sources de revenus à travers la newsletter ? Deux modèles économiques sont abordés par les speakers : l’abonnement payant ou la publicité.

Le premier, l’abonnement. Autrement dit, que l’audience paye pour accéder à un contenu premium. Cela n’est pas simple au premier abord. Le CEO de Kessel explique qu’il est nécessaire d’avoir une proposition de valeur claire pour pouvoir déclencher un abonnement d’une personne. Des thématiques comme la santé, le patrimoine, les finances personnelles ou des sujets de « passion » fonctionnent très bien et peuvent inciter l’audience à s’abonner (forte valeur ajoutée).

Le second, la publicité. Il est possible d’aller chercher des annonceurs qui correspondent à votre newsletter, en proposant un sponsoring qui doit apporter de la valeur à l’audience pour ne pas la décevoir. La fondatrice de Voxe a monétisé sa newsletter dès le lancement en s’associant à des marques pour proposer des publicités ciblées correspondant à son audience. Puis, au fil du temps, elle a réussi à diversifier ses sources de revenus à travers sa newsletter B2C : campagnes de crowdfunding, contenus écrits premium et vidéos de formation auprès de son public féminin. Aujourd’hui, ils sont 5 à créer du contenu pour Voxe et ils devraient continuer à se développer à travers des levées de fond. Un véritable succès !

La newsletter, un format facile à lancer aujourd’hui

Enfin, Léonore de Roquefeuil et Adrien Labastire mettent aussi l’accent sur le fait qu’en 2023, il est facile de créer sa newsletter car le coût de fabrication est faible et le format est rapide à mettre en place, tout en étant indépendant des réseaux sociaux. Très vite, il est possible de développer une petite communauté engagée à travers sa newsletter éditoriale. C’est aussi une nouvelle voie pour prendre la parole : la preuve avec Maud Alavès, créatrice de la newsletter « Les persos de Maud » qui était présente au Web2day pour la conférence : « Prendre la parole quand on est introverti ».

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