Microsoft Teams : l’Europe ouvre une enquête pour abus de position dominante

La Commission européenne devra déterminer si l’intégration de Teams aux suites Microsoft est une pratique anticoncurrentielle, après la plainte de Slack en 2020.

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Microsoft a promis de coopérer avec la Commission européenne dans le litige qui l'oppose à Slack. © Florence Piot - stock.adobe.com

Microsoft et son application Teams dans le collimateur de l’Union européenne

Microsoft a-t-il (encore) enfreint les règles de la concurrence de l’Union européenne ? C’est la question que se pose Bruxelles, menant à l’ouverture d’une enquête formelle. L’affaire porte sur Teams, l’application de visioconférence du géant américain, et son intégration dans les suites Office 365 et Microsoft 365 aux côtés de Word, Excel, PowerPoint et Outlook. La Commission européenne dit, en effet, craindre que Microsoft « n’abuse de sa position sur le marché des logiciels » pour favoriser son service de messagerie au détriment de ses concurrents.

Le litige n’est pas nouveau. Il a débuté en juillet 2020, à la suite d’une plainte de Slack, rachetée depuis par Salesforce, qui perdait des parts du marché des messageries d’entreprise. Slack évoquait une concurrence déloyale auprès de l’exécutif européen.

« Les outils de communication et de collaboration à distance tels que Teams sont devenus indispensables pour de nombreuses entreprises en Europe. Nous devons donc veiller à ce que les marchés de ces produits restent compétitifs et que les entreprises soient libres de choisir les produits qui répondent au mieux à leurs besoins », a déclaré la commissaire européenne Margrethe Vestager.

Microsoft promet de « coopérer » avec l’exécutif européen

Déjà condamné à plusieurs reprises par l’Union européenne, qui explique que les pratiques de Microsoft « peuvent constituer des ventes liées ou groupées anticoncurrentielles », le groupe de Redmond a promis de coopérer avec Bruxelles. « Nous respectons le travail de la Commission européenne dans cette affaire et prenons nos propres responsabilités très au sérieux. Nous continuerons à coopérer avec la commission et nous nous engageons à trouver des solutions qui répondent à ses préoccupations », a tenté de rassurer un porte-parole de l’entreprise, rapporte Reuters.

Dans le cadre de diverses procédures d’infraction aux règlements européens en matière de concurrence, Microsoft a déjà été condamné à près de 2 milliards d’euros d’amende. En 2013, le groupe avait écopé de 561 millions d’euros d’amende pour avoir imposé son navigateur web Internet Explorer, alors associé à Windows. Pour rappel, l’Union européenne met en place le DMA, une réglementation des marchés numériques pour mieux lutter contre ces pratiques anticoncurrentielles, qui s’appliquera notamment aux GAFAM.

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