Microsoft va dissocier Teams de sa suite bureautique : ce qui change
En dissociant Teams de sa suite bureautique, Microsoft espère apaiser Bruxelles qui a ouvert une enquête pour pratiques anticoncurrentielles en juillet.
					
				
			
			
				Microsoft Teams sera bientôt commercialisé séparément
Dans un communiqué, la firme de Redmond annonce que Microsoft Teams, sa plateforme collaborative d’entreprise, sera dissociée de la suite Microsoft 365 sur le marché européen. Cette mesure entrera en vigueur à partir du mois d’octobre et s’appliquera à l’ensemble des pays membres de l’Espace économique européen ainsi qu’à la Suisse.
Microsoft proposera une formule « sans Teams à un prix inférieur (2 € de moins ou 24 € par an) » aux entreprises qui ne bénéficient pas encore de la suite bureautique. Une version autonome du logiciel sera également commercialisée pour 5 € par mois ou 60 € par an. Toutefois, pour les sociétés qui souscrivent déjà au service, rien ne change.« Les entreprises clientes qui disposent déjà d’une suite bureautique avec Teams peuvent choisir de la conserver ou de passer à une suite dépourvue de Teams, précise Microsoft dans son communiqué. Pour les petites entreprises, nous continuerons de proposer des suites avec Teams, ainsi qu’une alternative sans Teams ». En effet, l’offre Business dépourvue de Teams sera désormais proposée à 4,60 €, soit une baisse d’un euro par rapport au tarif actuel.
Une décision qui vise à apaiser la Commission européenne
Cette décision fait suite à l’ouverture, fin juillet, d’une enquête par la Commission européenne visant à établir si l’intégration de Teams à la suite Microsoft 365 constitue une pratique anticoncurrentielle. Depuis la plainte déposée par Slack en 2020, l’institution s’inquiète, en effet, que Microsoft « n’abuse de sa position sur le marché des logiciels » en incluant son application par défaut à la suite bureautique.
La Commission craint en particulier que Microsoft n’accorde à Teams un avantage en matière de distribution en ne donnant pas aux consommateurs le choix d’inclure ou non l’accès à ce produit lorsqu’ils s’abonnent à ses suites de productivité et que l’entreprise ne limite l’interopérabilité entre ses suites de productivité et les offres des concurrents, peut-on lire dans le communiqué de la Commission européenne publié fin juillet.
Déjà condamné par Bruxelles pour abus de position dominante par le passé, Microsoft a, cette fois, adopté une démarche proactive dans ce dossier. « Nous continuerons à coopérer avec la Commission et nous nous engageons à trouver des solutions qui répondent à ses préoccupations », avait promis l’entreprise, après l’annonce de l’ouverture de l’enquête. Pour rassurer la Commission européenne, Microsoft prévoit aussi d’offrir « une interopérabilité étendue avec les applications et services Microsoft 365 et Office 365 » , afin que des entreprises comme Zoom ou Salesforce (qui possède Slack) puissent « créer des expériences personnalisées et intégrées à Exchange, Outlook et même Teams ».