Métiers du contenu : de nouvelles compétences pour s’adapter aux nouveaux usages

Au fur et à mesure des innovations technologiques et de l’évolution des usages, la production de contenu sur le web s’est transformée. Alors qu’il suffisait d’un texte ou d’une image statique pour alimenter une page web, un blog ou une plateforme sociale il y a quelques années, les vidéos courtes et les GIFs ont petit à petit conquis les écrans. Derrière l’évolution de ces usages, comment les métiers de production de contenu se sont transformés, et à quels enjeux répondent-ils aujourd’hui ? Nous avons interrogé plusieurs content managers pour répondre à la problématique transverse du contenu 2.0.

D’un internet statique à un internet social

De réseau de communication et d’information global, internet s’est mû en une gigantesque plateforme d’interactions où le social est devenu un élément clé des usages. Gabriella Tardy, content manager, intervient dans le cadre de la formation IFOCOP « Content manager – Chargé éditorial pour le web ». Pour cette spécialiste du brand content et du storytelling, « informer ne suffit plus, il faut interagirNous sommes passés du statique au dynamique et de l’informatif à l’infotainement. Il faut inciter à l’engagement, au partage, faire des jeux, faire rire, impliquer ses internautes. »

« Produire du contenu dynamique est une chose, encore faut-il qu’il soit pertinent, ajoute-t-elle. Les internautes demandent une information de plus en plus précise et immédiate. Une fiche Google my Business obsolète, par exemple, suscite de l’agacement et donc un mauvais avis sur notre entreprise. »

Crédits : istock / NicoElNino
Crédits : istock / NicoElNino

Écrire pour les humains, être lu par des machines

Les quelques années qui séparent le web 1.0 du 2.0 ont été notamment marquées par la consécration de Google en tant que leader des moteurs de recherche. Aujourd’hui, la visibilité des pages web et des marques sur internet dépend des résultats des algorithmes. En plus de devoir susciter l’intérêt d’un internaute, le contenu est désormais calibré pour répondre aussi à de nouveaux critères, cette fois-ci techniques.

Grégoire Ries, intervenant IFOCOP sur les modules d’architecture et gestion éditoriale, revient sur les composantes SEM de la production de contenu : « Pour être visible, il faut plaire aux internautes et à Google. Les algorithmes de Google, utilisé par 94% des Français, valorisent le contenu et favorisent le positionnement des pages qui en ont. De fait, du contenu exclusif, chaud, propriétaire, actualisé fréquemment, aura de la visibilité, de la viralité et de l’engagement. »

Le contenu se veut désormais de plus en plus ciblé pour s’adresser à la bonne personne au bon moment. On privilégie ainsi le « one-to-one », comme le rappelle Grégoire Ries, « opposé aux techniques one-to-all de la communication offline et des débuts du web ».

La transformation digitale, une adaptation nécessaire

De fait, ce nouveau paradigme a fondamentalement bouleversé les métiers et les compétences liés à la production de contenu. Les formats se sont diversifiés avec l’arrivée de la vidéo, des infographies, du storytelling, des chatbots ou encore de la réalité augmentée. Les expertises se sont également affûtées. « J’ai démarré en tant que webmaster-à-tout-faire dans un grand groupe de presse, témoigne Gilles-Valère Claude, content manager. J’ai gravi les échelons jusqu’à devenir le responsable éditorial des 6 sites de la branche Tourisme Professionnel du Groupe. Dans les faits, on peut dire que je suis passé de couteau suisse à boîte à outils spécialisée », ironise-t-il.

Pour produire efficacement un contenu varié et efficace, le content manager se veut extrêmement polyvalent, comme l’explique Gwennaëlle du Couëdic, elle aussi content manager. « Ce métier implique des connaissances techniques de PAO, de post-production photo avec inDesign ou Photoshop, mais également des bonnes notions de code : HTML/CSS, comprendre le fonctionnement des CMS est essentiel. Il faut également connaître le montage vidéo pour pouvoir intégrer le contenu ou faciliter la communication et le suivi des projets avec les prestataires. »

Crédits : istock / HAKINMHAN
Crédits : istock / HAKINMHAN

Elle poursuit : « On ajoute à cela la maîtrise des techniques éditoriales comme le storytellling, des notions en UX/ UI, des compétences en relations presse pour que des backlinks de qualité pointent vers le site internet et pour trouver les influenceurs de demain. »

Une formation pour accompagner l’évolution

La polyvalence que requiert les métiers de content manager et de producteur de contenu peut être perçue comme une difficulté, mais elle se révèle être une force pour ces professions transverses. « Chefs de projets, coordinateurs de prestataires spécialisés, il leur sera demandé de connaître les besoins et de savoir y répondre », argue Grégoire Ries.

Le centre de formation IFOCOP propose ainsi un cursus professionnel pour adulte afin de devenir content manager / chargé éditorial web en 8 mois, dont 4 en entreprise. Durant cette formation, le salarié, demandeur d’emploi ou le professionnel en reconversion apprend les ficelles de cette polyvalence, entre technique, marketing et éditorial.

« Les étudiants de l’IFOCOP bénéficient d’un enseignement sous forme de modules avec pour chacun un volume d’heures afin d’aborder tous les thèmes, décrit Gabriella Tardy. À la fin, un travail personnel et en groupe sont demandés pour évaluer leur capacité à retranscrire et synthétiser l’ensemble des notions vues durant leur parcours IFOCOP. Le travail en groupe leur permet également de mieux appréhender les enjeux de la production de contenus dans une agence. »

Qu’il soit plus orienté vers la technique ou l’éditorial, le content manager séduira par son profil multi-casquettes. Pour beaucoup de ces professionnels, la monotonie et la routine n’existent pas, il faut savoir s’adapter chaque semaine afin d’atteindre le but que l’on s’est fixé et sur lequel on est attendu.

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