Meta confirme que l’abandon du fact-checking est limité aux États-Unis « pour le moment »
Les nouvelles règles de vérification des faits ne changeront pas en dehors des États-Unis, a indiqué Meta. La firme s’est également engagée contre la haine en ligne auprès de l’UE.
Meta conserve le fact-checking en dehors des États-Unis
Début janvier, Mark Zuckerberg a annoncé des changements drastiques dans la politique de modération de Meta, s’appliquant à Facebook et Instagram. L’objectif : promouvoir une certaine interprétation de la liberté d’expression, alignée sur la vision de Donald Trump, désormais réinvesti en tant que président des États-Unis. Dans une vidéo publiée sur la newsroom, le fondateur de Facebook expliquait vouloir se « débarrasser des fact-checkers et les remplacer par des notes de la communauté, similaires à celles de X (anciennement Twitter), en commençant par les États-Unis ». Une annonce qui laissait présager un déploiement plus large, voire global, de cette nouvelle politique.
Mais dans un entretien accordé à Bloomberg, la responsable des activités mondiales de Meta, Nicola Mendelsohn, a précisé que le nouveau programme ne serait pas déployé en dehors des États-Unis « pour le moment ». Les fact-checkers resteront donc mobilisés en Europe et en France. Néanmoins, la dirigeante britannique laisse la porte ouverte. « Nous observerons l’évolution de la situation au cours de l’année », a-t-elle ajouté.
En Europe, Meta pourrait se heurter au DSA
Pour rappel, depuis 2016, Meta collabore avec des organisations indépendantes, généralement des grandes entreprises de presse, pour vérifier la véracité des contenus publiés sur Facebook et Instagram. Cette collaboration vise à limiter la diffusion des informations jugées fausses ou trompeuses et à avertir les utilisateurs exposés à ces contenus. En Europe, l’abandon d’une telle politique au profit d’une gestion communautaire, offrant une prime à la majorité, semble improbable. Le DSA, adopté en 2022, oblige les grandes plateformes à lutter activement contre la désinformation. Sur X, la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, a tenu à souligner : « J’ai échangé avec la direction de Meta France ce soir, qui m’assure que cette fonctionnalité ne sera déployée qu’aux États-Unis pour le moment. En Europe, le Digital Services Act sera respecté. Croyez en ma vigilance sur le sujet. »
L’assouplissement des règles de modération, annoncé parallèlement à l’abandon du fact-checking, semble également incompatible avec le DSA, qui impose aux plateformes de lutter contre les contenus haineux en ligne. D’autant que Meta vient de signer, avec neuf autres plateformes, dont X, un « code de conduite » contre la haine en ligne, soumis par l’UE. Désormais intégré au DSA, ce code enjoint les services à lutter contre les messages de haine ciblant des individus en raison de leur origine, religion ou orientation sexuelle. Un engagement qui tranche avec la nouvelle politique de Meta relative à la haine en ligne, qui mentionne notamment : « Nous autorisons les allégations de maladie mentale ou d’anormalité lorsqu’elles sont fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle, compte tenu du discours politique et religieux sur le transgendérisme et l’homosexualité. »
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