Maturité digitale : la France a des points forts, mais aussi de nombreux défis à relever

Les points forts numériques de la France

Commençons par la bonne nouvelle : la France a des atouts. BCG liste les « quatre points forts [qui] positionnent la France à l’avant du peloton » :

• La qualité de la formation : la France forme des talents de très haute qualité. L’étude vante l’excellence des formations scientifiques : « la France se situe entre la 6e et la 7e position des principaux classements mondiaux ».
• Les incitations à la recherche : la France est le 3e pays au monde qui supporte le plus la R&D des entreprises. Une démarche coûteuse pour l’État mais bénéfique pour les entreprises, qui sont incitées financièrement à innover.
• La mise à disposition de données publiques : selon l’OCDE, la France fait partie des meilleurs pays sur l’accès et la mise à disposition de données publiques.
• L’engagement de l’État pour la cybersécurité : récolter des données c’est bien, les sécuriser c’est mieux. La France est 8e au classement de l’Indice Global de Cybersécurité, calculé par l’Union Internationale des Communication (UIT).

Lorsqu’on regarde le « tableau de bord digital de la France », nous remarquons que nous nous situons dans le peloton pour la plupart des KPI observées. Pour ne pas être distancé par les meilleurs pays, nous devons néanmoins travailler certains points.

La formation au numérique est un enjeu majeur

La France a effectivement quelques faiblesses dans le numérique. La plus importante d’entre elles est sans doute celle concernant la formation.

La France forme des professionnels expérimentés, la qualité de la formation est clairement remarquée ; mais la quantité de talents formés n’est pas suffisante pour combler les besoins en main d’œuvre des entreprises. Le marché de l’emploi se tend, les entreprises ont des difficultés pour recruter, car l’offre de professionnels du numérique est plus faible que la demande.

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Cette tension freine le développement digital des entreprises. Le déficit prévu en 2022 est très important : on estime qu’il manquera 200 000 talents du digital en France d’ici là. Au-delà du nombre trop faible de personnes formées chaque année, l’étude montre que la France n’arrive pas à attirer les talents étrangers – contrairement au Royaume-Uni ou aux USA. La rétention des talents est également l’un des points faibles de la France.

Les autres défis numériques de la France

Le rapport pointe également d’autres faiblesses structurelles : un accès au très haut débit pour les entreprises encore trop limité et une stratégie data trop timide. Le MEDEF, commanditaire du rapport, regrette visiblement l’application du RGPD : rappelons tout de même que toutes les entreprises qui traitent des données de citoyens européens sont contraintes par les mêmes obligations ; ces dernières peuvent donc difficilement s’abriter derrière le règlement européen pour justifier d’éventuels retards sur la data.

Plus globalement, la taille du marché français et les disparités fiscales entre les pays de l’Union européenne sont regrettées. « Une unification des dispositifs fiscaux et réglementaires du marché intérieur européen permettrait de bénéficier d’effets d’échelle ». Et si l’engagement de l’État pour la cybersécurité est remarqué, le niveau de maturité des entreprises sur ce sujet central est encore bien trop faible.

Consulter l’étude BCG/MEDEF sur la maturité digitale de la France