Low code : avantages, enjeux et perspectives selon Microsoft
Nous avons interrogé Virginie Infanti, directrice de l’entité Business Applications de Microsoft France, sur l’émergence de la tendance low code, ses avantages et les opportunités offertes pour les entreprises.
Selon Gartner, le développement du low code est considéré comme un « mouvement social et technologique qui devrait continuer de croître de manière significative ». L’institut prévoyait l’an dernier que les plateformes servant à la création des apps low code devraient rester les principaux contributeurs d’un marché estimé à 5,8 milliards de dollars, et qui a connu une croissance d’environ 30 % par rapport en 2020. Directrice de l’entité Business Applications de Microsoft France, Virginie Infanti nous dresse un état des lieux de cette tendance en forte émergence au sein des entreprises.
Virginie Infanti, directrice de l'entité Business Applications de Microsoft France
Experte du marketing et du monde de la tech, Virginie Infanti a pour mission l’élaboration d’un plan stratégique destiné à promouvoir les solutions Business Applications, afin de permettre aux entreprises françaises d’innover et de gagner en agilité, tout en exploitant le potentiel de leurs données et en facilitant la création d’applications métiers intelligentes par et pour le plus grand nombre.
Le low code est régulièrement cité comme une tendance fortement émergente. Où en est-on aujourd’hui de son adoption ?
Quand on analyse les chiffres de Gartner, on constate que nous sommes face à un phénomène qui est bien présent. Et lorsqu’on regarde en détail l’usage du low code par nos utilisateurs Microsoft, nous avons plus de 70 000 entreprises qui se servent de Power Apps dans le monde, et 3,5 millions de développeurs qui utilisent notre solution Power Platform chaque mois. Cela représente 97 % des entreprises du classement Fortune 500. Le low code est un mouvement technologique qui touche les entreprises à tous les niveaux.
Quels sont les profils qui s’intéressent et utilisent le low code ?
D’après les chiffres de Gartner, 41 % des utilisateurs du low code ne travaillent pas dans l’IT. On touche ici de plus en plus de collaborateurs qui ne font pas partie de la sphère IT ni de la DSI. Tout le monde s’intéresse au low code et n’importe qui peut devenir citizen developer, autant les professionnels en entreprises que les étudiants. C’est ce qui est le plus passionnant et fascinant dans cette tendance.
Comment peut-on expliquer l’accélération de cet usage ces derniers mois ?
Avec la pandémie, les entreprises ont été confrontées à des situations qui les ont amenées à changer la façon dont elles opéraient, leurs processus internes, notamment en lien avec le télétravail. Elles se sont aussi rendu compte que des membres de leurs équipes se sont mis à développer des applications pour résoudre des problèmes ou des freins qu’ils rencontraient dans leur quotidien grâce au low code. Le potentiel du numérique est ainsi partagé avec tous les collaborateurs, et pas seulement avec le support technique ou la DSI. Toute personne peut avoir des idées, des solutions à mettre en place. Cette tendance permet de libérer une belle énergie dans tous les cœurs de métiers.
Quels sont ses avantages du low code pour les entreprises ?
Le low code est un mouvement inclusif et accessible par tous, qui est particulièrement intéressant à suivre car il permet de lier l’innovation avec la capacité de chaque métier à pouvoir être autonome sur cette technologie. Sa prise en main assez rapide et elle est facile à apprendre. Nous animons des workshops qui permettent de créer une app low code en une heure avec un résultat intéressant. Parmi les autres avantages, on peut noter que les applications conçues en low code sont sécurisées. Elles peuvent être utilisées sur tout type de support : un smartphone, une tablette ou un PC.
Quels sont les champs d’application du low code ? Avez-vous des exemples concrets ?
Les applications low code touchent jusqu’aux cœurs de métier les plus lourds, comme l’industrie, tout en offrant la possibilité de créer du lien social en entreprise. Nous avons ici une belle hétérogénéité de sujets sur lesquels un collaborateur peut travailler.
Par exemple, nous avons une application qui facilite le retour au bureau à l’heure de la Covid-19. Elle a été développée au sein de plusieurs entreprises comme Colas ou chez Microsoft. Concrètement, l’app permet de faire son check-in le matin, prévenir quel jour vous êtes présent sur place, réserver un espace pour réguler le nombre de collaborateurs et d’auto-certifier que vous n’avez pas de symptômes. Nous avons organisé un hackathon basé sur Power Platform et Power Apps, dont la finale nationale s’est déroulée en décembre dernier à Paris avec 200 participants. L’une des équipes a créé une app sur ce sujet du retour au travail en rajoutant la possibilité de faire en plus du covoiturage avec ses collègues.
On peut aussi citer la SNCF, qui a fait appel à Power Platform pour augmenter l’efficacité opérationnelle de ses 270 000 employés, grâce à l’initiative Digital pour tous. Il s’agissait ici d’augmenter la culture digitale dans l’entreprise en développant la tech au service des employés. 150 apps low code ont ainsi été créées pour simplifier le travail et les missions des équipes, comme le remplacement des moteurs, des ressorts sur les trains, ou encore améliorer la communication entre les équipes qui ne parlent pas la même langue. Autre exemple : Bolloré Transport & Logistics qui a développé au Gabon une application pour tracker la position en temps réel des conteneurs et leurs mouvements, afin d’éviter le stockage au mauvais endroit et optimiser le travail des transporteurs.
Quelles sont les contraintes, les règles à imposer lorsqu’on développe des applications low code ?
La gouvernance est un point important à mettre en place quand on se lance dans une démarche low code en entreprise. Il s’agit de pouvoir rendre les équipes autonomes pour travailler dans un environnement a minima structuré, mais aussi d’accompagner les utilisateurs dans la création et l’usage des apps low code. C’est aussi ce que l’on appelle la conduite du changement. Il faut commencer par les aider à démarrer, obtenir une licence pour la mise en route. C’est la raison pour laquelle la DSI joue ici un rôle crucial. Il n’est pas question de se passer de développeurs professionnels ! Le support technique va avoir encore plus d’impact et d’importance pour former les utilisateurs à utiliser cette technologie et faire la promotion du low code en interne.
Quelles solutions proposez-vous pour faciliter la création d’applications low code ?
Nous avons la solution Power Platform, qui est une offre destinée aux entreprises lancée depuis janvier 2019. C’est un socle de technologie qui permet de mener à bien ses projets professionnels et d’accélérer le développement d’applications, tout en allant chercher de l’agilité et de l’innovation au sein de l’organisation. Quatre apps tournent autour de cette plateforme :
- Power BI : pour représenter un volume de données de façon graphique pour l’aide à la décision,
- Power Apps : pour faciliter la création d’applications low code de manière très simple,
- Power Automate : pour automatiser les processus organisationnels, notamment si vous avez un flux d’actions qui se succèdent les unes après les autres, en complément de Power Apps,
- Power Virtual Agents : pour créer des chatbots conversationnels.
Comment voyez-vous l’évolution du low code dans les prochains mois ? Pensez-vous que son usage va se démocratiser dans les entreprises ?
Le low code va continuer de se développer et s’accélérer au fur et à mesure que les professionnels et les entreprises vont la découvrir et monter en autonomie sur cette technologie. On estime que 500 millions d’applications low code vont être créées dans les 5 prochaines années, un chiffre impressionnant qui est supérieur à celui des 40 dernières années.
Les entreprises vont de plus en plus s’intéresser à ce phénomène car le low code permet de libérer les énergies et les innovations, avec des apps qui peuvent être conçues de manière très rapide, en quelques jours ou semaines seulement. Ce ne sont plus des projets lourds, qui requièrent un grand volume de ressources et du project management. Au contraire, c’est une technologie assez agile. Chaque employé ou membre d’une équipe est désormais en mesure de faire du développement et devenir ainsi son propre moteur de façon très indépendante.
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