La France, l’Allemagne et l’Italie veulent interdire Libra, la monnaie virtuelle initiée par Facebook
Les choses se compliquent encore un peu pour le projet de cryptomonnaie lancé par Facebook.
Les semaines se suivent et se ressemblent pour Libra, le projet de cryptomonnaie lancé par Facebook. Après le retrait de plusieurs partenaires majeurs comme Mastercard, Visa, Stripe et eBay et les multiples discours de défiance de la part de certains gouvernements et entités officielles. Sans citer Libra en particulier, un rapport de la Banque Centrale Européenne et notamment par le membre du directoire Benoit Coeuré remis au G7 pointe du doigt les multiples risques que représentent les « stablecoins », ces monnaies virtuelles stables et globales : souveraineté des États et des banques centrales, financement du terrorisme, évasion fiscale… Un communiqué issu par le G7 il y a deux jours déclarait ainsi : « Nous convenons qu’aucun projet de monnaies numériques stables ne devrait être lancé tant que les problèmes et les risques juridiques, réglementaires et de surveillance n’auront été réglés de manière adéquate ».
Un pas supplémentaire a été franchi hier, quand le ministre de l’économie français Bruno Le Maire a cité nommément Libra lors d’une conférence de presse : « Nous prendrons dans les semaines qui viennent, notamment avec Olaf Scholz et Roberto Gualtieri, mes homologues allemand et italien, un certain nombre d’initiatives pour marquer clairement que le Libra n’est pas le bienvenu en Europe, parce que c’est notre souveraineté qui est en jeu ». Difficile de faire plus clair. Il précise même que « la grande différence entre Facebook et les Etats, c’est que nous sommes soumis au contrôle démocratique, c’est-à-dire au contrôle du peuple ». Le chemin se complique encore un peu plus pour le projet de cryptomonnaie de Facebook.
Sauf que Le Maire oublie de rappeler que la monnaie n’est pas soumis non plus au contrôle démocratique puisque la BCE qui émet l’euro est « indépendante ».