L’application de messagerie ToTok bannie des stores Google et Apple

Elle se présentait comme une bonne alternative à FaceTime, avec des fonctionnalités similaires à WhatsApp ou Facebook Messenger. L’application d’appels et de messagerie ToTok serait en réalité une nouvelle arme d’espionnage pour le compte du gouvernement des Emirats Arabes Unis.

Rassurez-vous, vous n’êtes pas en train de lire le scénario du prochain film James Bond. Ce sont les médias américains, à l’instar du très sérieux New York Times, qui révèlent l’affaire au grand jour.

ToTok espionnerait vos conversations et votre position géographique

Téléchargée des millions de fois sur les stores Apple et Google depuis son lancement à l’été 2019, ToTok serait en réalité « utilisée par le gouvernement des Emirats Arabes Unis pour essayer de traquer chaque conversation, la position géographique, les contacts, l’agenda, mais aussi les photos et les messages vocaux échangés par ses utilisateurs ». Le quotidien new-yorkais cite des sources proches du renseignement américain pour étayer ses affirmations.

Derrière Breej Holding, la société qui a développé ToTok, se cacherait une société écran, qui travaillerait pour le compte de DarkMatter, une agence de renseignement basée à Abou Dabi et qui serait sous la surveillance du FBI pour des actes de cybercriminalité. Toujours selon le New York Times, ToTok pourrait aussi être liée à Pax AI, une firme spécialisée en data mining et qui serait également en lien avec Dark Matter.

Une app de messagerie qui cartonnait aux Etats-Unis et en Chine

Si la majorité de ses utilisateurs résident aux Emirats Arabes Unis, dont le gouvernement restreint l’usage des services concurrents comme WhatsApp ou Skype, l’application a très vite trouvé son public au Moyen-Orient, mais aussi en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique du Nord.

Elle figurait ainsi parmi les applications de messagerie sociale les plus téléchargées aux Etats-Unis en décembre. Populaire en Chine, l’application avait également été choisie pour faire partie d’une campagne de publicité pour le constructeur de smartphones Huawei.

L’application a depuis été bannie de l’Apple Store et du Play Store de Google. De nombreux médias américains recommandent de la désinstaller au plus vite de tous les smartphones.