Journée mondiale contre la censure sur Internet

C’est aujourd’hui mardi 12 mars que se déroule la journée internationale contre la cyber-censure. On ne parle pas de censure type Hadopi mais bien de « vraie » censure de la part d’états qui empêchent leurs citoyens d’accéder à internet. L’association Reporters Sans Frontières à l’initiative depuis 2008 de cette journée de lutte publie pour l’occasion son palmarès des « ennemis d’internet ».

 Les pays qui censurent le réseau

Si on estime à 2 milliards le nombre d’internautes dans le monde, plus d’ un tiers d’entre eux aurait un accès limité et censuré notamment à cause de gouvernements « liberticides ». RSF dresse la liste de ces pays qui empêchent le libre accès au réseau :

  • Le Bahreïn

La monarchie du Golfe a d’après RSF une des meilleures couvertures internet au monde, mais cela n’empêche pas la famille régnante, qui dirige d’ailleurs le seul FAI du pays de restreindre l’accès au réseau et d’emprisonner les bloggers qui attaquent le régime. 

  • Vietnam :
Le pays se distingue avec le triste chiffre de 31 net citoyens emprisonnés… Comme au Bahreïn, les FAI appartiennent aux dirigeants, le parti communiste en l’occurrence. C’est d’ailleurs le blogueur vietnamien Huynh Ngoc Chenh qui a été élu jeudi Net-citoyen 2013,par RSF et Google, pour son combat pour la liberté d’expression.
  • Iran :
Pas vraiment une surprise, l’Iran se distingue par sa censure récurrente des communications dont internet. Evidemment tous les FAI sont contrôlés par le régime… 20 net-citoyens seraient emprisonnés par le régime des Mollahs.
  • Syrie :
Déjà distingué « Ennemi d’Internet » par RSF, la Syrie durcit sa politique de censure à mesure que le conflit armé s’enlise. Grâce à « une architecture web hyper-centralisée » le pays arrive à se couper du reste du monde. C’est notamment à cause de cette censure étatique qu’aucune image du conflit ne filtre.
  • Chine :
L’empire du milieu compte 564 millions d’internautes… Mais aussi 69 net-citoyens emprisonnés. De nombreux appareils du parti sont chargés de surveiller internet et ses utilisateurs. L’ensemble des outils mis en place pour filtrer le réseau est d’ailleurs connu sous le nom de « Grande muraille électronique » de Chine. Certains services aussi répandus que Facebook, Google ou Twitter sont totalement inaccessibles…

Les entreprises « mercenaires »

Les filtrages mis en place par ces différents gouvernements ne seraient souvent pas possibles sans le concours de sociétés spécialisées qualifiées à juste titre par RSF de « mercenaires ». Elles vendent leurs technologies aux différents pays dictatoriaux qui cherchent à censurer le réseau. Un business douteux, où s’illustre d’ailleurs une entreprise française : Amesys. La filiale de Bull a vendu son système Eagle à la Libye de Kadhafi afin de surveiller des militants des droits de l’homme.

Autres compagnies pointées du doigt par RSF : Hacking Team, Trovicor, Gamma et Blue Coat.

 

Cette journée est pour tous l’occasion de s’interroger sur la liberté d’internet et des réseaux… Et de regarder de plus près ce qui se passe en France. Pour en savoir plus sur des concepts tels que le liberté sur internet ou la neutralité des réseaux, pensez  à jeter un oeil aux travaux de La Quadrature du Net, organisation toujours très active dans le domaine. Notons enfin qu’à l’initiative du Conseil National du Numérique, la France pourrait inscrire justement ce concept de neutralité du net dans la loi. Entonnant quand on se rappelle la frilosité du même CNNum face aux dernières tentatives de lois « liberticides » des différents gouvernements ou instances européennes (ACTA, PIPA, SOPA…).

 

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