Interview : les coulisses du West Web Festival
Le West Web Festival, qui s’apprête à vivre sa cinquième édition et dont nous sommes partenaire média, s’est imposé en quelques années comme un évènement majeur du web en France. Cette année devrait s’inscrire dans la même dynamique. Pour commencer, il propose des conférenciers de très haut niveau : Google, Qwant, LinkedIn, Amazon Pay ou encore Facebook sont représentés. De plus, les deux jours d’échanges se déroulent encore une fois sur les lieux des Vieilles Charrues à Carhaix, permettant au public de profiter des nombreux concerts après les conférences. Ajoutez à cela un nouvel espace business pour networker et créer des rencontres entre startups et franchiseurs, et vous obtenez un rendez-vous de haut niveau en plein cœur de l’été, les 19 et 20 juillet prochains. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Sébastien Le Corfec, co-fondateur du festival et de la West Web Valley. Il revient pour nous sur sa genèse et sur les temps forts de cette année.
Quelle est la genèse du projet du West Web Festival ?

Mon agence Zip gérait alors le site web des Vieilles Charrues, qui était un lieu parfait pour organiser un évènement de ce type : des débuts de concerts pas avant 17h, 280 000 festivaliers soit le plus grand festival d’Europe, une programmation musicale exceptionnelle… Nous avons appelé quelques contacts (Frédéric Mazzella, Pierre Kosciusko-Morizet, Laurent Solly…) qui se sont montrés enthousiastes et qui étaient partants pour venir. Les organisateurs nous ont accueilli chaleureusement, et l’idée était prête à se transformer en première édition.
Le festival est différent de ce que l’on trouve ailleurs, avec un plateau de très grande qualité et un public composé de décideurs…
On pensait vraiment que les startups de la région allaient venir en nombre pour apprendre et pour grandir, mais elles ne représentent pas la majorité des personnes présentes. Le prix de l’évènement, qui comprend notamment des billets VIP pour les concerts, en est peut-être une raison. La West Web Valley comprend une soixantaine de souscripteurs (dirigeants, entreprises, institutionnels), qui se sont rapidement pris au jeu et qui ont amené leur réseau, ce qui explique aussi la présence de pointures dans la salle et la grande part d’entrepreneurs présents. Les speakers sont eux-mêmes surpris de la qualité des questions venant du public et du panel de professionnels présents. Nombre d’entre eux reviennent d’une année sur l’autre et font la publicité du West Web Festival auprès de leur propre réseau.
L’ambiance est elle-même très particulière. Lors de la première édition, on a pu voir Frédéric Mazzella monter sur scène jouer du piano avec des musiciens de Matmatah par exemple ! C’est assez improbable, tout comme quand Catherine Barba commence sa conférence par une chanson, ou quand plusieurs speakers (Antoine Jouteau Pierre Kosciusko-Morizet, Géraldine Le Meur…) se sont réunis pour créer un groupe pour l’occasion : les Digitals.
Quelles sont les nouveautés cette année ?
Il va y avoir cette année une vraie deuxième salle, qui va être connotée business, avec notamment des rencontres entre des startups et des franchiseurs. On va accueillir des dirigeants de Beaumanoir, de Le Duff, d’Arkea, d’Afflelou… Qui vont pouvoir discuter avec des startups qui ont des solutions à leur apporter, dans de bonnes conditions et dans un cadre privilégié.
Nous avions essayé de réinventer les concours pitchs dès la première année, avec des startups Battle où deux startups s’affrontaient sur scène en répondant à différentes questions. Des arbitres de haut niveau (Michel-Edouard Leclerc, Axelle Lemaire, Ludovic Le Moan…) étaient chargés de les départager. Nous avons poussé le concept cette année en lançant la Coupe de France de la French Tech. Différents fonds ont rejoint l’aventure (Héméra à Bordeaux, Breega à Station F, Axeleo à Lyon), et chaque région a désigné deux finalistes qui vont monter sur scène lors du West Web Festival. Une belle manière de faire rayonner les startups de la France entière !
Le West Web Festival est initié par la West Web Valley. Comment a-t-elle vu le jour ? Quelle a été ton implication dans le projet ?
Mon parcours a fait écho à certains besoins récurrents qui trouvaient des réponses avec la West Web Valley. J’ai un cursus de développeur, une de mes premières expériences a été de travailler pour Benchmark Group, où j’ai notamment participé au développement de Copains d’avant. J’ai ensuite créé une première agence digitale, qui existe toujours : Evernet, rebaptisée Zip depuis. La suite de ma carrière m’a permis de créer de nombreux projets et de lancer différentes startups, avec des succès et des échecs qui m’ont fait progresser. J’ai par exemple lancé la première plateforme de covoiturage en France, roulezmalin. Ce que j’ai retenu de ces expériences, c’est qu’il manquait du carburant financier à la pointe Bretonne, mais aussi du réseau parisien. La West Web Valley se devait de répondre à ces problématiques.
Elle a commencé à prendre forme quand j’ai croisé Charles Cabillic, fondateur d’aC3 / Immofacile (logiciels destinés aux agences immobilières) dans le cadre d’un de mes projets, un réseau social immobilier. Nous nous sommes associés sur différents sujets, et nous avons croisé Ronan Le Moal, fondateur de Fortuneo et Directeur Général de Crédit Mutuel Arkéa. Il était en quelque sorte le banquier des startups : première banque à avoir mis de l’argent chez ISAI, rachat de Leetchi, de Pumpkin, différents investissements dans la FinTech… Nos envies communes nous ont poussés à créer la West Web Valley. Le succès a été au rendez-vous dès le premier appel à projets, avec de nombreux retours enthousiastes d’entrepreneurs.
Quelles sont les principales activités de la West Web Valley aujourd’hui ?
Nous avons créé un accélérateur et un fond d’investissement de 35 millions d’euros, qui existe depuis deux ans. Les tickets vont de 200 000 euros à 3,5 millions d’euros pour des deuxièmes tours. Nous avons reçu 800 dossiers, nous en avons retenu 10, la plupart venant de la Bretagne historique (Nantes compris). Une centaine d’emplois ont été créés. Côté accélérateur, nous avons une centaine de coachs, une trentaine de partenaires (Amazon, Salesforce, …) qui offrent 300 000 euros d’avantages négociés. La frustration de ne pas pouvoir répondre favorablement à toutes les demandes reçues nous a poussé à créer une marketplace, startup-box.io. Elle référence de nombreux partenaires, du développement au marketing en passant par le juridique, et des offres négociées pour permettre aux startups d’avancer avec les bons partenaires. Enfin, la partie évènementielle est également importante pour nous, avec le West Web Festival bien sûr, mais aussi les West Web Awards, qui récompensent les talents bretons du digital. C’est quelque chose d’important pour nous, notamment pour montrer les nouveaux métiers qui existent.
Le site du West Web Festival
			