Interview : le community management du festival des Trans Musicales

Chaque année depuis 36 ans le Festival des Transmusicales à Rennes fait découvrir son lot de pépites sonores aux mélomanes. Le festival est connu notamment pour avoir fait jouer de jeunes artistes alors totalement inconnus tels que Daft Punk, Nirvana, Ben Harper ou les Fugees. Nous avons voulu en savoir plus sur l’utilisation des réseaux sociaux et du digital par le festival. Pour cela, nous avons interrogé Maxime Le Cerf, le community manager de l’événement au sein du pôle web dirigé par Anthony Bervas. Il nous en dit plus sur ses différentes missions et la stratégie digitale du festival.

Pouvez-vous vous présenter et nous en dire plus sur vos missions pour le festival des Rencontres Trans Musicales ?

Ma mission sur le festival des Rencontres Trans Musicales débute en septembre avant l’annonce des premiers artistes. Je dois m’occuper des différentes communautés présentes sur nos réseaux sociaux et évidemment faire en sorte qu’elles s’agrandissent.

Quel est le panorama des différentes présences sociales du Festival ? Vos messages sont-ils différents selon les réseaux utilisés ?

On essaye de se baser sur un minimum de réseaux sociaux possibles afin de ne pas éparpiller nos communautés. On est donc principalement sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube, Soundcloud et nous avons utilisé Whyd cette année pour les « coups de coeur de l’équipe ». On utilise Twitter de façon beaucoup plus familière que Facebook. Nous gardons Facebook pour les posts importants sur le festival et sur les news importantes des artistes. Twitter nous permet un dialogue plus direct avec les artistes, les pros ainsi que le public. J’essaye de faire en sorte que le compte Twitter des Transmusiclaes soit un compte personnel afin d’humaniser l’équipe qui se trouve derrière l’association. Concernant Instagram, on a une ligne éditoriale qui se rapproche beaucoup plus de celle du public car nous découvrons également en même temps qu’eux les différents artistes en live.

Quels sont les objectifs de votre stratégie digitale : notoriété du festival, relation festivalier, promotion des artistes… ?

La notoriété du festival est en effet importante car nous supprimons petit à petit les programmes et la communication physique pour se concentrer sur du web. Notre objectif premier est donc de communiquer le festival. Les relations aux festivaliers et aux différents publics nous importent beaucoup également afin d’avoir un maximum de feedbacks sur les points positifs et négatifs du festival, de sa programmation… Enfin, vu le nombre de professionnels présents sur le festival, la promotion des nouveaux artistes qui se produisent sur la scène des Trans Musicales est primordiale.

Le festival ne dure « que » 3 jours en décembre, comment animer les réseaux sociaux, et créer de l‘interaction le reste de l’année ?

Le festival ne dure pas 3 jours mais 5 en comptant le mercredi et le dimanche !Sur le reste de l’année, c’est mon responsable Anthony Bervas, chargé du web et du multimédia qui relaie l’évolution des artistes marquants qui sont passés aux Trans Musicales (avec également le compte twitter Mémoires De Trans) et nous essayons de les accompagner durant leur carrière en France tout en évoquant les souvenirs de leur passage aux Trans.

Concrètement, y a-t-il une dimension « Live » pour le community management pendant le festival ? Comment cela se passe-t-il ?

Le fonctionnement des réseaux sociaux change radicalement pendant le festival. Je m’entoure de deux community managers supplémentaires pour pouvoir être présent sur le maximum d’événements. Pendant qu’un community manager tweet sur les concerts d’une scène, un autre tweete par exemple sur une conférence-concert, pendant que moi, je suis présent à l’Ubu dans une des salles de concert. C’est notre fonctionnement pendant l’après-midi. Le soir, on se retrouve au Parc des Expositions et on essaye également de se dispatcher les différents concerts et les différents Hall (en essayant de favoriser nos préférences à chaque fois) pour tweeter sur tous les concerts du Parc. Enfin, toutes nos photos ont été publiées sur Instagram uniquement, pour accroître notre communauté sur ce réseau pendant le festival. Je m’occupais également de liker toutes les photos d’Instagram avec le hashtag #Trans2014, qu’ils concernent des concerts ou de l’ambiance de festival.

Avez-vous prévu des opérations particulières pendant le festival pour mettre en avant la dimension sociale ?

Nous avions différents écrans sur le Hall 5 du festival avec les relais des tweets et des photos #Trans2014. On a également fait quelques concours pour que les festivaliers gagnent des compilations.

La blogosphère musicale a un poids important, cela suppose-t-il des opérations de e-RP / RP2.0 particulières ? Quel est l’intérêt d’associer des blogueurs / influenceurs au festival ?

Nous travaillons avec un attaché presse web et webmarketing pour toute cette partie blogosphère. Il nous permet de faire le lien avec la blogosphère présente sur le festival.

A quoi ressemblent les feedbacks des festivaliers laissés sur les réseaux sociaux tard dans la nuit ?

Les feedbacks nocturnes ne sont pas si importants. On note une forte baisse de feedbacks à partir d’1h du matin. Les mentions sont alors principalement des selfies et des vidéos de concerts avec beaucoup de ponctuations et de majuscules !