L’intérêt des hackathons pour se former aux métiers du digital

Apprendre à travailler en équipes pluridisciplinaires pour devenir opérationnel

L’ESGI, l’École Supérieure de Génie Informatique, organise chaque année plusieurs hackathons, dont un challenge dédié à l’innovation. 200 élèves des différentes entités du Réseau GES, dont l’ESGI fait partie aux côtés de l’ECITV, l’ICAN, ainsi que d’autres écoles présentes en régions, sont invités à participer à une semaine intensive. L’objectif : répondre aux problématiques digitales des organisations partenaires (entreprises, associations, ministères…) en équipes pluridisciplinaires, afin de devenir rapidement opérationnels à l’issue de la formation.

Concrètement, les étudiants reçoivent un brief et ont cinq jours pour répondre à la demande en créant une solution innovante et exploitable, que le client sera en mesure de tester et d’évaluer. « Nous les mettons dans une situation professionnelle et réelle, où ils vont être amenés à travailler ensemble sur des compétences différentes, pour répondre à la problématique exposée par l’entreprise », explique Yves Skrzypczyk, directeur pédagogique de la filière ingénierie du web de l’ESGI et organisateur du hackathon inter-écoles.

Des thématiques variées pour mettre en pratique ses connaissances

Les groupes sont composés de 5 membres, dont 3 élèves de l’ESGI pour la partie technique, un designer et un spécialiste du marketing digital. Ils sont plongés en immersion au sein de leur projet pendant une semaine complète. « Plus la problématique proposée aux étudiants est large, plus ils se sentent libres de créer des solutions créatives. » Les thématiques sont variées, du big data aux chatbots, en passant par des tunnels de conversion pour des sites de e-commerce. « Lors de la dernière édition, nos étudiants ont travaillé pour le ministère des Armées, un client prestigieux et intéressant avec des consignes assez strictes à respecter. Nous avons également eu la chance d’accueillir Orange Cyberdéfense, GFI, l’agence de SEO et SEA Resoneo, l’agence 148 ou encore la chaîne de réservation d’hôtels Best Western. »

La seule contrainte imposée aux entreprises participantes : le brief doit intégrer une triple approche en développement, design et marketing, afin que les étudiant de chaque école puissent mettre en pratique leurs connaissances acquises au cours de leur formation. Ils sont épaulés par des coachs et experts dans ces trois compétences, pour les aider à avancer sur leur projet et s’assurer qu’ils répondent bien aux attentes du client. « L’avantage pédagogique de ce hackathon est que certains développeurs, plus confirmés, vont tirer les autres membres du groupe vers le haut et endosser un rôle de chef de projet web, une compétence qu’ils pourront valoriser par la suite. »

Un format qui rencontre du succès auprès des étudiants et des entreprises

Si la charge de travail est intense, avec la pression du résultat final à livrer à la fin de la semaine, les retours des étudiants de l’ESGI comme des autres écoles sont très positifs. « Ils nous remontent qu’ils ont beaucoup appris, notamment à travailler en groupe mais d’une manière différente de celle qu’ils ont l’habitude de suivre à l’école, parce qu’ils sont issus d’univers distincts, avec parfois leurs propres façons de communiquer entre eux. »

Grâce au bouche-à-oreille et au succès rencontré par l’événement, l’ESGI est de plus en plus sollicitée par les organisations pour participer au hackathon. Alors qu’il n’était ouvert à l’origine qu’aux étudiants de 4e année, un format plus restreint et organisé au profit d’associations est désormais proposé en 5e année. « Les entreprises qui participent sont très satisfaites des projets réalisés au cours de la semaine », souligne le directeur pédagogique de l’école.

Une semaine rythmée pour développer ses compétences dans le digital

Le hackathon inter-écoles organisé par l’ESGI démarre dès le lundi matin. « Le client se présente devant les étudiants des différentes écoles, soit en présentiel, soit à distance comme cela a été le cas ces deux dernières années. Il explique sa problématique, le contexte de son entreprise, sa marque, ses besoins. Les élèves doivent ensuite réaliser individuellement un moodboard, sur lequel ils vont montrer en une seule slide les idées qu’ils souhaitent développer pour répondre à la problématique exposée. » Un jury se réunit pour sélectionner les meilleurs tableaux et les chefs de projets à l’origine des moodboards choisis vont défendre leur solution devant leurs camarades pour les inviter à les rejoindre, et constituer ainsi leur groupe.

Des micro-conférences et des mini challenges pour faire le plein d’idées et d’énergie

D’autres activités sont proposées par l’école d’informatique en marge du hackathon. « Nous organisons des micro-conférences le mardi et le mercredi matin, durant lesquelles ils vont apprendre à se servir d’un nouveau logiciel ou d’une technologie qui pourrait être un atout considérable pour le challenge et qui n’est pas prévu dans le programme de leur cursus, ce qui leur apporte un plus dans leur parcours au sein de notre école. Généralement, une personne du groupe est désignée, pendant que les autres membres continuent de faire avancer le projet. »

Ils peuvent aussi participer à des mini-challenges sous la forme de jeux ludiques, comme un concours de création de logo ou des parcours fléchés avec des énigmes à soumettre à un chatbot, par exemple. « Ils s’échappent ainsi du concours pendant 30 minutes voire 1 heure, et reviennent ensuite en force avec de nouvelles idées et le plein d’énergie. »

La validation des projets par les clients

La journée du vendredi conclut cette semaine riche et intense. Elle était jusque-là l’occasion pour chaque groupe de faire la démonstration de leur solution face au client et au jury de l’école. Mais avec le nombre croissant de participants et la crise sanitaire, les élèves doivent désormais réaliser une vidéo de démo le vendredi après-midi pour montrer le résultat final de leur projet. « Ils mettent ainsi en pratique une nouvelle compétence et sont contraints de respecter le timing de présentation. L’entreprise partenaire peut aussi prendre le temps nécessaire pour tester la solution et choisir les vainqueurs du hackathon. »

Trois groupes sont désignés par le client avec des lots à la clé, qui peuvent aller de chèques cadeaux de 100 euros, à des bons ou des places pour des concerts. « Les rendus des étudiants sont dans la majorité exploitables en tant que tels, même s’ils vont nécessiter des retouches pour que l’organisation puisse l’intégrer dans son environnement et ajouter sa touche personnelle. » Un dossier est également demandé pour évaluer la création artistique et le design, et un autre pour la stratégie marketing.

La notation finale du projet évaluée par les coachs

La solution est également évaluée par les coachs de l’école et compte dans la validation du diplôme. « Cette notation correspond au travail réalisé au cours de la semaine. Elle n’est pas toujours en adéquation avec l’avis du client car les élèves doivent aussi respecter les conventions et les normes en vigueur dans le digital. Au final, ce hackathon leur permet de valider une compétence en gestion de projet qui leur servira tout au long de leur carrière. » La prochaine édition est prévue en mars 2022.

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