L’Inde voudrait censurer les contenus des utilisateurs de Facebook, Google…

Le gouvernement indien vient de demander à Google, Facebook, Microsoft et Yahoo de vérifier les contenus émis par les internautes sur le web avant leur publication. Une requête étonnante et effrayante, qui vise à empêcher les écrits « désobligeants, offensants ou diffamants« , nous apprend le New York Times. Cette demande semble plutôt officielle, le ministre chargé des télécommunications Kapil Sibal ayant rencontré des représentants de ces quatre grandes entreprises ce lundi.

Au-delà de l’aspect purement liberticide de cette volonté de modération a priori, on a du mal à imaginer comment la mettre place techniquement. D’autant plus que le gouvernement indien souhaite que le filtrage se fasse par des êtres humains, et non par des algorithmes. Il faudrait que des personne scrutent le web à la recherche de contenus offensants, et empêchent leur publication… Rappelons que l’Inde compte 1,2 milliards d’habitants, dont plus de 100 millions d’internautes. Facebook y dénombre 34 millions de membres, et Google 100 millions d’utilisateurs. La requête gouvernementale a bien entendu été refusée par les grands acteurs du Web, qui arguent de l’impossibilité d’installer un tel système de censure, et de leur incapacité à déterminer quel contenu est diffamant ou non.

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Ce n’est pas la première fois que les autorités indiennes exigent de telles choses. En avril dernier, il avait été demandé aux fournisseurs d’accès à Internet de supprimer les contenus jugés offensants ou désobligeants par les particuliers ou le gouvernement. Celui-ci avait également cherché à obtenir l’accès aux données en provenance de Gmail, Skype, Facebook et Twitter, pour officiellement surveiller les menaces terroristes ou d’autres activités illégales. Des systèmes de surveillance des réseaux sociaux ont d’ores et déjà été mis en place dans certaines villes. Selon le gouvernement, il ne s’agit pas d’une volonté de censure politique particulière, mais plutôt de chercher à protéger les citoyens des contenus offensants. Le ministre des télécommunications s’est par exemple ému d’une page Facebook qui nuirait à Sonia Ghandi, la présidente du Parti du Congrès. Cette requête est en tout les cas à observer de très près : quelles en seront les conséquences ?

Par ailleurs, le dernier « Transparency Report » de Google, qui indique le nombre de demandes de suppression de contenus qu’il reçoit pays par pays, nous enseigne que l’Inde a effectué 68 requêtes en ce sens entre janvier et juin 2011. Plus de la moitié d’entre elles ont reçues une réponse positive, mais Google a estimé que l’autre moitié ne contrevenait à aucune loi fondamentale, et qu’elles étaient donc irrecevables.

Source : The Next Web

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