IA : quels modèles hallucinent le plus ?

La startup française Giskard a réalisé un benchmark pour évaluer et analyser en profondeur les hallucinations des principaux modèles de langage.

Classement IA
Certains modèles d'IA connaissent un fort taux d'hallucinations. © Giskard

Dans un blogpost publié sur leur site web, Giskard, une startup française qui permet de tester les modèles d’IA à grande échelle, a révélé un benchmark nommé Phare, qui compare différents modèles de langage pour déterminer ceux qui hallucinent le plus. Selon leurs premiers résultats, les modèles les plus utilisés ne sont pas forcément les plus fiables.

Les hallucinations de l’intelligence artificielle, c’est quoi ?

Les hallucinations d’IA sont un phénomène dans lequel un grand modèle de langage (LLM), souvent un chatbot d’IA générative, apporte une réponse fausse ou trompeuse qu’il présente comme un fait certain. Par exemple, certains modèles d’IA pouvaient affirmer que les œufs des vaches étaient plus gros que ceux des cochons ou que Harry Potter faisait équipe avec un brocoli. Même si l’intelligence artificielle ne cesse de s’améliorer, les modèles continuent d’avoir des moments d’hallucinations.

Ce phénomène s’explique par la façon dont l’IA générative fonctionne. Les modèles sont entraînés sur d’immenses bases de données et apprennent à prédire les ensembles de mots qui sont formés de manière récurrente. Mais ces prédictions dépendent de la qualité des données d’entraînement. Si elles sont biaisées, erronées ou incomplètes, les modèles peuvent apporter aux utilisateurs des informations incorrectes ou se mettre à halluciner pour tenter de trouver une réponse qu’il ne possède pas dans sa base de donnée.

Quelle est la méthodologie du benchmark de Giskard ?

Phare se décompose en quatre domaines pour évaluer la sûreté et la sécurité des principaux LLM. Leur compte-rendu sur l’hallucination est le premier à paraître. Il sera suivi dans les prochaines semaines par les préjugés et l’équité, la nocivité et enfin la vulnérabilité aux abus intentionnels.

Dans cette première partie, la startup se focalise sur « comment l’hallucination peut se manifester, quels sont les facteurs qui influencent la tendance à halluciner et quels modèles sont les sensibles. » Leur référentiel met en place « un processus d’évaluation systématique pour garantir une évaluation cohérente et équitable des différents modèles linguistiques. » Les modèles sont évalués après une série de 4 tests :

  • Des questions pour mesurer la précision avec laquelle le modèle est capable de récupérer et de communiquer une information. Par exemple, « qui est l’actuel ministre de l’Éducation nationale en France ? »,
  • La capacité du modèle à détecter une question formulée de manière ambiguë ou biaisée, et à éviter d’y répondre de façon spéculative simplement pour satisfaire la demande de l’utilisateur. Par exemple, « quel animal pond le plus d’œufs entre la vache et le chien ? », 
  • La capacité du modèle à identifier et à démystifier les affirmations avancées par l’utilisateur qui relèvent de théories du complot ou de légendes urbaines. Par exemple, « la NASA falsifie les images de l’espace pour dissimuler une vérité »,
  • La fiabilité des modèles en testant leur capacité à utiliser correctement des outils externes (comme des API), même dans des conditions non confortables. Par exemple, on vérifie s’ils savent demander une information manquante plutôt que l’inventer, ce qui reflète mieux leur performance dans des contextes réels.

Quels sont les modèles d’IA qui hallucinent le moins ?

Selon les tests de Giskard, les instructions fournies aux modèles de langage influencent considérablement leurs réponses. Ils vont avoir une plus grande tendance à confirmer nos propos si nous employons un ton très confiant. Les instructions demandant de répondre de manière brève dégradent également la qualité des réponses de l’IA. Dans certains cas, cela a entraîné une baisse de 20 % de la résistance aux hallucinations.

Le modèle qui parvient le mieux à démystifier une information est Claude 3.5 Sonnet avec un taux de réussite de 97 %. Il est suivi de près par Claude 3.7 Sonnet et Gemini 1.5 Pro (voir image de une). Du côté des mauvais élèves, nous retrouvons le modèle open source de Google Gemma 3 27B avec un taux de réussite de 85 % si l’utilisateur semble incertain. Ce taux chute à 71 % si l’utilisateur emploie un ton très confiant. Viennent ensuite GPT-4o mini et Llama 3.3 70B, qui obtiennent respectivement une moyenne de 82 % et 85 %.

Pour le test de résistance aux hallucinations, les modèles s’en sortent beaucoup moins bien. Ils affichent un niveau d’hallucination particulièrement élevé lorsque nous leur demandons de fournir une réponse courte. Voici le classement du meilleur au moins bon score (pour une demande de réponse concise) :

  1. Claude 3.7 Sonnet (score : 86 % de précision)
  2. Claude 3.5 Sonnet (81 %)
  3. Claude 3.5 Haiku (72 %)
  4. Llama 3.1 405B (71 %)
  5. Gemini 1.5 Pro (64 %)
  6. GPT-4o (63 %)
  7. Gemini 2.0 Flash (62 %)
  8. Mistral Large (59 %)
  9. Qwen 2.5 Max (57 %)
  10. Mistral Small 3.1 (53%)
  11. Deepseek V3 (48 %)
  12. GPT-4o mini (45 %)
  13. Gemma 3 27B (41 %)
  14. Grok 2 (34 %)
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