IA générative : quels effets concrets sur la recherche en ligne ?

En 2025, l’IA générative s’est intégrée encore davantage au quotidien des internautes, sans toutefois prendre la place des moteurs de recherche, selon le dernier rapport de Similarweb.

7 milliards de personnes utilisent l'IA générative chaque mois. © Similarweb

L’année 2025 marque le moment où l’IA générative a cessé d’être une curiosité réservée aux initiés pour devenir un outil ancré dans le quotidien, au point d’influencer « la manière dont nous cherchons, apprenons, créons et prenons des décisions en ligne ». C’est le constat dressé par Similarweb dans son rapport 2025 Generative AI Landscape : The State of Gen AI, publié ce dimanche 7 décembre 2025. Long de 37 pages, ce document détaille pourquoi cette technologie est devenue encore plus mainstream en quelques mois, puis examine les effets de cette adoption massive sur les habitudes de recherche des internautes. Voici ce qu’il faut en retenir.

L’adoption de l’IA générative s’est accélérée en 2025

Ces derniers mois, l’adoption de l’IA générative s’est nettement accélérée, au point de « s’intégrer aux routines de productivité, d’apprentissage et de divertissement », annonce d’emblée Similarweb. Pour preuve, en l’espace d’un an, le nombre moyen de visites mensuelles sur des plateformes comme ChatGPT, Gemini, Claude ou Perplexity a bondi de 76 %, tandis que le nombre de visiteurs uniques a progressé de 58 %. L’audience s’est également diversifiée : les plus de 45 ans représentent désormais près de 30 % des utilisateurs, contre 53 % pour les 18-34 ans (en baisse de 8 points par rapport à 2023).

audience-ia-generative-2025 — L’audience des outils d’IA générative s’élargit. © Similarweb

Cette adoption massive, rare dans l’histoire du web, est largement portée par la locomotive ChatGPT, qui concentre 80 % du trafic mondial lié à l’IA générative. Le service d’OpenAI s’est même hissé, cette année, dans le top 5 des sites les plus visités au monde, derrière Instagram, Facebook, YouTube et Google. « Contrairement aux réseaux sociaux ou aux sites marchands, la croissance de ChatGPT ne repose ni sur le divertissement ni sur l’achat, mais sur l’intention des utilisateurs, qui se tournent vers l’IA pour obtenir des réponses, créer, gagner en productivité ou apprendre. Cette évolution traduit un changement comportemental plus large », estime Similarweb.

taux-fidelisation-ia-generative-outils — Le taux de fidélisation est bien plus élevé pour ChatGPT. © Similarweb

Selon l’entreprise britannique, c’est surtout la bascule vers le mobile qui illustre la révolution en cours : les versions iOS et Android de Gemini, Claude ou ChatGPT ont été téléchargées plus de 1,9 milliard de fois ces douze derniers mois (+ 319 % par rapport à 2024), « signe d’un passage de l’expérimentation à un usage régulier et quotidien », peut-on lire. Sur mobile, les utilisateurs alternent entre des applications généralistes comme ChatGPT, dont 33 % des utilisateurs reviennent chaque mois — un taux de fidélisation « nettement supérieur à celui de ses concurrents », contextualise Similarweb — et des outils spécialisés offrant une « valeur plus ciblée ».

L’IA générative s’ajoute à la recherche traditionnelle sans la supplanter

Pour autant, estime Similarweb, l’IA générative n’a pas remplacé la recherche traditionnelle, contrairement aux prédictions de certains experts. Les données montrent que les deux coexistent : 95 % des 462 millions des utilisateurs actifs mensuels de ChatGPT ont effectué au moins une recherche sur Google au cours du dernier trimestre. « Les internautes basculent désormais entre la recherche par mots-clés de Google et le raisonnement conversationnel de ChatGPT selon leurs besoins », précise le rapport.

Si Google n’a pas été détrôné, l’utilisation régulière d’outils comme ChatGPT ou Perplexity a toutefois transformé les comportements de recherche sur le web, ce qui impacte directement les éditeurs. Voici les principales évolutions détaillées dans le rapport de Similarweb :

Intention de recherche : le « schéma d’intention d’utilisateur » diffère fondamentalement entre IA générative et recherche traditionnelle. Sur Google, 64 % des requêtes restent informationnelles. Sur ChatGPT, seulement un prompt sur cinq vise à récupérer des informations. Selon Similarweb, les utilisateurs privilégient l’IA générative pour l’idéation créative (32 %), les conseils pratiques (24 %), ou la résolution de problèmes techniques (22 %).
Longueur de la requête : les prompts ChatGPT comptent en moyenne 60 mots, contre 3,4 pour les requêtes Google, ce qui témoigne d’une évolution vers « des requêtes plus riches et contextuelles conçues pour obtenir des réponses personnalisées ».
L’augmentation des citations : depuis l’intégration de la recherche web, les LLM s’appuient moins sur leurs bases de connaissances préentraînées et bien plus sur le contenu des éditeurs. « L’utilisation des citations par ChatGPT a progressé en continu tout au long de l’année 2025, passant de 0,9 % début printemps à 5,9 % en octobre », détaille le rapport. Dans ce nouvel écosystème.
Un faible volume de trafic, mais plus qualifié : alors que Google redirige entre 17 et 19 % de ses utilisateurs, l’IA générative génère peu de trafic, environ 2 % pour AI Mode et encore moins pour ChatGPT. Les visites provenant d’outils d’IA générative sont néanmoins plus légèrement qualifiées, d’après Similarweb. En moyenne, un utilisateur redirigé depuis ChatGPT passe 15 minutes sur un site (contre 8 pour Google) et consulte 12 pages (contre 9 pour Google).