IA : comment Meta utilise vos données personnelles sur WhatsApp, Facebook, Instagram…

Meta voit dans l’IA un moyen de s’emparer des données des utilisateurs et de les exploiter. Voici la politique adoptée par la firme.

Meta Donnees IA
Meta promet de ne pas utiliser les données de vos conversations privées. © kovop58 - stock.adobe.com

Facebook, Instagram et WhatsApp sont gratuits, mais leur véritable carburant, ce sont les données personnelles des utilisateurs. Avec l’arrivée des outils d’IA, Meta a trouvé un autre moyen non seulement d’utiliser, mais aussi d’aspirer des données. On fait le point.

Comment Meta aspire nos données pour entraîner ses IA

Depuis avril 2025, Meta a officialisé en Europe l’utilisation des contenus publics publiés par ses utilisateurs adultes pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle. Une première annonce avait déjà eu lieu en juin 2024, mais elle concernait principalement ses modèles Llama.

Les données concernées sont :

  • Les publications rendues publiques sur Facebook et Instagram ;
  • Les photos et leurs légendes ;
  • Les commentaires visibles par tous ;
  • Les interactions publiques associées à ces contenus.

En revanche, les messages privés ne sont pas inclus, qu’il s’agisse de WhatsApp, Messenger ou des échanges directs sur Instagram. Une garantie de confidentialité reste affichée sur ces discussions, protégées par le chiffrement de bout en bout.

Pourquoi ce changement ? Parce que les systèmes d’IA ont besoin de volumes massifs de données pour apprendre à comprendre le langage, identifier des images ou générer des réponses plus naturelles. En puisant directement dans les milliards de contenus déjà partagés sur les réseaux, Meta dispose d’une ressource colossale et gratuite pour améliorer ses propres modèles, et espère ainsi rattraper ses concurrents comme OpenAI ou Google.

Un droit d’opposition en Europe, mais pas toujours simple à exercer

Si Meta peut utiliser les contenus publics pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle, le cadre européen impose une limite importante : grâce au RGPD, chaque utilisateur a le droit de s’y opposer. C’est ce qu’on appelle un mécanisme d’opt-out.

Au printemps 2025, Meta a envoyé des notifications et des mails aux utilisateurs européens. Ces messages contiennent un lien vers un formulaire en ligne à remplir pour refuser que leurs publications publiques soient exploitées dans le cadre de l’IA. Une fois ce refus enregistré, Meta affirme que les données de l’utilisateur ne seront pas utilisées, ni pour les entraînements en cours, ni pour les futurs.

Dans les faits, le processus a été critiqué par plusieurs associations, notamment NOYB. D’une part, parce que la notification pouvait passer inaperçue au milieu des autres alertes. D’autre part, parce que le formulaire n’était pas directement accessible depuis les paramètres classiques, ce qui risquait de décourager les moins avertis. En somme, le collectif appelle à un mécanisme d’opt-in, dans lequel les utilisateurs seraient amenés à consentir à l’utilisation de leurs données, plutôt qu’au mécanisme d’opt-out actuel.

Cette opacité relative alimente un reproche récurrent : Meta respecte la lettre du règlement, mais rend l’exercice du droit d’opposition assez laborieux.

Meta AI : un nouvel aspirateur à données

Au printemps 2025, Meta a confirmé que ses intelligences artificielles seraient entraînées non seulement à partir des contenus publics déjà partagés sur Facebook, Instagram ou Messenger, mais aussi à partir des échanges avec son agent conversationnel, Meta AI, désormais intégré dans ses principales applications.

En plus des publications, légendes et commentaires « visibles par tous » sur Facebook, Instagram et Messenger, Meta collecte donc les données issues des conversations avec Meta AI. À l’ouverture du service, Meta indique notamment : « Ne partagez pas d’informations, notamment sur des sujets sensibles, à propos d’autres personnes ou de vous-même que vous ne souhaitez pas que l’IA garde en mémoire et utilise. Meta partage des informations avec des partenaires de choix de manière à ce que Meta AI puisse proposer des réponses pertinentes. » Mais, à nouveau, la firme promet que « Meta ne peut lire aucun autre message de vos discussions personnelles », ces derniers étant chiffrés de bout en bout.

Pour les contenus publics, les Européens peuvent refuser l’utilisation de leurs données grâce à un formulaire dédié. Mais avec Meta AI, la règle change : toute interaction suppose d’accepter que les échanges soient collectés et utilisés pour améliorer l’outil. En clair, la seule façon d’y échapper est de ne pas l’utiliser.

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