L’IA en 2025 : OpenAI s’est-il affaibli face à la concurrence ?

L’année 2025 s’est encore révélée riche sur la plan des innovations IA. Retour sur les grandes tendances de l’année !

IA 2025 evolutions
Claude est devenu le moteur par défaut de GitHub Copilot. © Koshiro K - stock.adobe.com

Après l’effet de découverte de 2023 et la phase d’industrialisation amorcée en 2024, 2025 a marqué un stade de maturité dans l’usage des IA. La course à l’innovation n’a pas ralenti pour autant, mais elle s’est réorientée vers des évolutions plus profondes et plus structurantes. Retour sur les grandes avancées IA qui ont jalonné l’année 2025.

Raisonnement et mémoire : la course à la profondeur

En 2025, les grands éditeurs ont poursuivi le rythme soutenu des sorties de nouveaux modèles, toujours plus puissants. OpenAI a lancé GPT-5 en août et en est désormais à la version 5.2, Anthropic a dévoilé Claude Opus 4.5 et Sonnet 4.5, tandis que Google a présenté Gemini 3. Malgré leurs différences, ces modèles partagent plusieurs évolutions convergentes.

  • Raisonnement étape par étape natif : Sam Altman l’a indiqué en février : GPT-4.5 est le dernier modèle d’OpenAI sans chain-of-thought. À partir de GPT-5, ce raisonnement est activé par défaut. Via l’API, les développeurs peuvent ajuster le « budget de réflexion » pour arbitrer entre coût et qualité. De son côté, Claude a intégré l’extended thinking en février 2025.
  • Mémoire massive : Claude atteint 1 million de tokens, GPT-5.2 monte à 400 000, et Gemini 3 affiche des contextes comparables. Les modèles peuvent donc désormais analyser des bases de code complètes ou des dizaines de documents en une seule requête.
  • Vitesse optimisée : GPT-5.2 revendique une réduction des hallucinations de 45 %, tout en améliorant la latence grâce à un routeur intelligent. Claude et Gemini suivent une logique similaire, en adaptant automatiquement le temps de raisonnement à la complexité de la demande.

Cependant, les hallucinations, si elles sont réduites, persistent toujours. Et l’accueil réservé aux modèles n’a pas toujours été positif. GPT-5, très attendu en août, a notamment beaucoup divisé la communauté. Certains utilisateurs ont trouvé le modèle plus « froid » et moins conversationnel que GPT-4o, au point qu’OpenAI a dû restaurer l’accès à l’ancien modèle.

Par ailleurs, cette course à la surpuissance a été remise en cause début 2025 avec l’émergence d’un nouvel acteur : le chinois DeepSeek. Contrairement aux grands éditeurs établis (OpenAI, Google, Perplexity, Anthropic, Microsoft) qui ont poursuivi l’escalade en taille de modèles et en coûts d’entraînement, DeepSeek a privilégié une approche diamétralement opposée, centrée sur l’efficience et la maîtrise des ressources.

Code : les IA deviennent des développeurs credibles

En 2025, Claude s’est imposé comme un leader sur le plan du code par IA : refactorisation de code sur plusieurs fichiers, débogage en production, gestion de codebases entières… Signe de cette ascendance : GitHub Copilot a migré vers Claude par défaut.

La nature du travail réalisé par les IA constitue également un bond en avant. Les assistants de code spécialisés (Claude Code, Mistral Vibe CLI, Google Antigravity) ne se contentent plus de générer de petits bouts de code isolés. Ils peuvent désormais orchestrer des changements cohérents sur plusieurs fichiers à la fois, comprendre l’architecture globale du projet, détecter les erreurs et les corriger d’eux-mêmes. Dès lors, le développeur devient superviseur d’agents. Une tendance qui pourrait présager un abaissement des compétences techniques chez les futurs professionnels du code.

Sur un plan plus expérimental, 2025 a popularisé le « vibe coding », qui consiste à donner des instructions en langage naturel à l’IA plutôt que d’écrire du code. Des outils comme Cursor, Lovable ou Opal de Google incarnent cette approche, qui permet à chacun de créer des prototypes sans expertise technique.

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Anthropic a dévoilé Claude Code en février 2025, d’abord en ligne de commande, puis sur le web et iOS. © Anthropic

Photo et vidéo : des progrès considérables

Un nouveau cap franchi par Nano Banana Pro ?

2025 a marqué une phase de maturation du marché de l’IA visuelle. Dans la génération d’images, OpenAI a abandonné DALL·E au profit d’un nouveau générateur intégré à ChatGPT, qui offre une qualité supérieure et une meilleure intégration utilisateur. Midjourney a riposté à peine une semaine après en lançant sa V7. Mais la plateforme, à la pointe en 2023, semble avoir désormais perdu son leadership : sur les classements spécialisés, elle recule de plus en plus.

En fin d’année, c’est Google qui a frappé un grand coup. Avec Nano Banana Pro, le géant américain a dévoilé un modèle d’image construit sur Gemini 3, capable de générer des visuels en 2K et 4K avec un contrôle créatif avancé. ChatGPT lui a donné la réplique mi-décembre, avec GPT Image 1.5, une version améliorée de son générateur. Reste à voir si la réponse saura convaincre les utilisateurs.

Nano banana exemple
Fin 2025, Google a pris le leadership sur la génération d’images, avec Nano Banana Pro. © Google

Sur le terrain de la retouche d’images, Adobe a confirmé en 2025 le virage amorcé en 2023. L’éditeur a renforcé sa position avec Firefly Image Model 5, tout en déployant plusieurs fonctionnalités orientées vers la production. Generative Upscale permet désormais d’améliorer la résolution d’images dégradées jusqu’à 8 mégapixels. L’outil Harmonize facilite l’intégration d’éléments générés en ajustant automatiquement la lumière et les couleurs pour assurer une cohérence visuelle. Enfin, Firefly Creative Production automatise le traitement en masse de milliers de visuels.

Les générateurs de vidéo s’installent

Cette année, la génération vidéo par IA est enfin passée du teasing à la réalité. Sora, disponible en France depuis février, a permis aux utilisateurs de tester concrètement la technologie mais a aussi révélé des lacunes : difficultés sur les séquences dynamiques, styles mal compris, impression de flottement. Sora 2, lancée en octobre, a marqué un bond en avant avec une meilleure précision, la génération audio et les caméos vidéo. Google a riposté dans la foulée avec Veo 3.1, son modèle vidéo amélioré, et Flow, sa plateforme de création associée. De leur côté, Runway Gen-4 et Adobe Firefly ont enrichi le marché avec des outils puissants, qui offrent un meilleur contrôle créatif et une intégration fluide aux workflows de création existants.

Pour mettre en avant les contenus, Sora et Meta ont misé sur la même formule : des interfaces sociales épurées inspirées de TikTok, avec fils personnalisés et possibilité de remixer les créations d’autres utilisateurs. Mais la pertinence d’une telle proposition reste questionnable, en particulier dans un contexte où l’authenticité des contenus devient de plus en plus difficile à estimer.

Sora Interface Présentation
Sora bénéficie d’une plateforme dédiée, qui permet de réaliser des montages. © Capture BDM

Vers l’IA agentique ?

L’IA agentique s’est révélée comme une priorité pour les éditeurs en 2025, OpenAI en tête. La firme ambitionne de proposer une IA capable d’agir de manière autonome sur des tâches complexes. Un objectif partiellement concrétisé avec l’arrivée d’Operator, rapidement remplacé par l’Agent ChatGPT. Celui-ci fait évoluer ChatGPT d’un simple assistant conversationnel vers un agent logiciel capable de planifier, décider et exécuter des actions de bout en bout à la place de l’utilisateur, partout sur le PC.

Anthropic, qui avait déjà exploré ce terrain en 2024, a emboîté le pas avec Claude for Chrome, lancé en août sous forme d’extension de navigateur. L’outil permet à Claude d’agir directement sur les onglets pour réserver des vols, rédiger des emails ou gérer un agenda. De son côté, Google a dévoilé en octobre Gemini 2.5 Computer Use, qui se concentre lui aussi sur le navigateur et qui semble avoir pris une longueur d’avance sur la concurrence.

Si l’IA agentique est sortie de la phase conceptuelle, elle n’a pas encore atteint sa maturité opérationnelle. La supervision humaine reste essentielle et les IA peinent encore à s’extraire de scénarios très encadrés. L’atteinte de ce niveau de maturité constitue l’un des grands chantiers attendus pour 2026.

L’IA bouleverse déjà la recherche en ligne

Si vous travaillez dans l’univers du SEO, vous êtes probablement obsédé par l’IA générative. Certes, Google Search reste ultra dominant (il représente environ 93 % du marché des recherches en ligne contre 0,25 % pour ChatGPT), mais une transition semble s’être opérée : recherches plus conversationnelles, chute du taux de clic, dilution du trafic informationnel… Et le plus dur reste à venir : à l’aube de 2026, AI Overviews, dont l’arrivée est supposée être imminente depuis maintenant plus de deux ans, n’est toujours pas disponible en France. Ce qui n’empêche pas les professionnels de se préparer. Dans un futur proche, le SEO s’oriente vers une visibilité plus globale, avec une place croissante accordée au branding, à l’automatisation des tâches techniques et à des missions plus stratégiques pour les référenceurs.

Sur le plan de la recherche en ligne, 2025 aura aussi vu débarquer les navigateurs IA. Comet d’abord, dévoilé par Perplexity au cours de l’été, puis ChatGPT Atlas lancé en octobre. Dans cette configuration, le navigateur n’est donc plus seulement un point d’accès au web, mais une couche d’exécution pilotée par des agents capables de lire, décider et agir à la place de l’utilisateur. Une évolution qui accélère la fin d’un web consulté page par page.

Et le e-commerce dans tout ça ? Naturellement, les grands acteurs de l’IA n’allaient pas se priver d’un terrain où l’intention est forte et les perspectives de monétisation immédiates. En 2025, ChatGPT a intégré des fonctionnalités de shopping avec affichage de produits, comparaisons, liens d’achat directs, puis un assistant dédié capable d’affiner les besoins et de proposer des tableaux comparatifs, dévoilé quelques jours avant le Black Friday. Perplexity a suivi avec un assistant shopping conversationnel, incluant recommandations personnalisées et paiement intégré via PayPal, sans redirection vers les sites marchands.

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En ocobre 2025, OpenAI a dévoilé ChatGPT Atlas. © Capture BDM

OpenAI en passe de perdre son leadership ?

En 2025, l’avance technologique d’OpenAI s’est nettement réduite. Si la société reste l’acteur le plus visible et le plus adopté (de très loin), elle n’est plus systématiquement en tête sur tous les indicateurs clés. Google a pris l’avantage sur la génération d’images et progresse rapidement sur le raisonnement multimodal avec Gemini, tandis qu’Anthropic s’est imposée comme la référence sur le codage avancé, au point de devenir le choix par défaut de nombreux professionnels. OpenAI domine donc davantage par sa polyvalence et son écosystème que par sa supériorité technique.

Le « code rouge », déclenché en fin d’année par OpenAI, est révélateur de ce changement de dynamique. En recentrant brutalement ses priorités sur ChatGPT face à une concurrence plus pressante, OpenAI a implicitement reconnu que sa position n’était plus acquise.

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