HelloWork affirme ses ambitions dans le domaine de la formation avec le rachat de Diplomeo

Deux mois après l’annonce du rachat de Diplomeo par HelloWork, nous faisons un point sur la complémentarité des deux structures à travers une interview de leurs dirigeants.

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En mai dernier, HelloWork, l’acteur digital de référence de l’emploi, du recrutement et de la formation en France (et éditeur du BDM), annonçait le rachat de Diplomeo, la plateforme dédiée à l’orientation pour l’enseignement, supérieur. Ce dernier intervenait moins d’un an après celui de JobiJoba et quelques mois après celui de JAI. Avec cette acquisition, HelloWork renforce son activité de mise en relation dans le domaine de la formation et se positionne en leader du secteur. Deux mois après cette annonce, nous avons posé des questions à Jérôme Armbruster, co-fondateur d’HelloWork, et à Antoine Glikman, co-fondateur de Diplomeo, pour en savoir plus sur les objectifs recherchés mais aussi sur la manière dont l’intégration de la start-up se fait.

 En quoi le rachat de Diplomeo entre-t-il dans la stratégie d’acquisition initiée par HelloWork il y a maintenant un peu plus d’un an ?

Jérôme Armbruster, dirigeant d’HelloWork – Notre stratégie d’acquisition consiste à acquérir des sociétés qui peuvent apporter à Hellowork de trois manières différentes. Tout d’abord, à travers une audience ou une typologie d’audience que l’on ne touche pas encore. Ensuite, grâce à une technologie ou un savoir-faire que l’on n’a pas développé. Enfin, via une typologie de clientèle que l’on ne connait pas. Diplomeo complète nos activités actuelles avec deux de ces trois atouts. Il touche une population étudiante ou future étudiante, à qui on ne s’adressait pas encore. De plus, il a comme clientèle des centres de formation initiaux, qui étaient des clients que l’on ne trouvait pas ou très peu sur MaFormation.

Après s’être densifié sur le domaine de l’emploi avec le rachat de JobiJoba, cette acquisition vient renforcer l’activité formation d’HelloWork. Quel est l’enjeu sur ce sujet ?

Jérôme – Tout d’abord, nous sommes persuadés, aussi bien chez Hellowork que chez Diplomeo, que l’emploi et la formation sont deux parties qui sont souvent traitées d’une manière distincte, mais qu’elles vont être amenées à se rejoindre de plus en plus. Nous avons donc l’intention de nous densifier sur ces deux sujets, car ils concerneront demain tous les actifs de manière continue, tout au long de leur vie professionnelle, avec de nombreux ponts. Je suis persuadé que les allers-retours entre les cycles de changement d’emploi et des cycles de formation vont être beaucoup plus continus dans les prochaines années. Les actifs qui utilisent aujourd’hui les services d’HelloWork en termes d’emploi vont naturellement avoir besoin de formations. On pourra répondre à leurs besoins dès le premier choix de leur vie professionnelle qui est l’orientation puis tout au long de leur carrière.

Le deuxième enjeu est stratégique. Aujourd’hui, il existe quelques acteurs spécialisés dans la mise en relation entre les personnes qui cherchent une formation et les centres de formation, mais c’est un marché encore en pleine construction. Hellowork a bien l’intention de devenir un leader sur ce secteur.

Quelles sont les synergies qui vont pouvoir être mises en place entre Diplomeo et MaFormation ?

Antoine Glikman, dirigeant de Diplomeo – MaFormation a vocation à aider un public d’apprenants qui est en recherche de formations majoritairement professionnelles. Diplomeo, de son côté, aide un public principalement étudiant à accéder à l’enseignement supérieur. Mais dans les deux cas, nous touchons tout de même des profils qui correspondent à la cible de l’autre site. Nous allons donc pouvoir mutualiser nos compétences techniques pour toucher l’ensemble de nos visiteurs, qu’ils soient étudiants ou apprenants, et les aider à basculer d’une plateforme à l’autre en fonction de ce qu’ils recherchent. La complémentarité va également être dans la synergie de l’ensemble des technologies utilisées sur chaque site : fonctionnement de l’intermédiation, matching, notifications… Pour arriver à fournir à nos utilisateurs la meilleure expérience possible.

Ludovic Lanthier – Head of sales, Alexine Auffray – Operations manager, Antoine Glikman et Charles Bret – Cofounders

Quels sont les avantages pour une start-up en plein développement comme Diplomeo d’intégrer un acteur de référence comme Hellowork ?

Antoine – Hellowork bénéficie de nombreux savoir-faire que Diplomeo n’avait pas, qui qui vont nous permettre d’optimiser nos actions en bénéficiant de compétences plus importantes. Hellowork bénéficie également d’une belle notoriété sur l’emploi qui nous permettra d’avoir un impact plus important sur notre audience et faire connaître Diplomeo de manière plus large. Nous souhaitons capitaliser sur la notoriété d’HelloWork pour faire grossir Diplomeo.

Comment se sont passés ces premiers mois d’intégration ?

Antoine – Nous sommes une société à taille humaine, c’est également le cas d’HelloWork, à une échelle un peu plus grande. Cela nous permet de discuter et d’échanger très simplement. Nous avons pu commencer à travailler rapidement ensemble après la signature et nous avons mis en place des ponts entre plusieurs services pour partager les connaissances et comprendre nos manières respectives de nous organiser. Si cette phase d’apprentissage n’est pas terminée, nous avons déjà une meilleure vision et nous arrivons à dessiner la mise en pratique que nous avions envisagé. La phase d’exécution va donc pouvoir débuter. Nous sommes agréablement surpris par cette rapidité !

Jérôme – Ces premiers mois se sont très bien passés. Je ne pense pas qu’il existe des règles en la matière : HelloWork a fait plusieurs acquisitions externes, nous essayons à chaque fois de mettre en place leur intégration de manière pragmatique, qu’il s’agisse d’entreprise de 3 personnes ou de 45 comme Diplomeo.

Trois aspects me paraissent particulièrement importants dans ce processus d’intégration. Le premier, c’est que si on achète une société, c’est parce que l’on a envie de travailler avec ses dirigeants et ses équipes. Cette envie est primordiale, de même que le plaisir que l’on va avoir à collaborer. Le deuxième point concerne nos objectifs. HelloWork ne rachète pas des concurrents pour faire de la place mais pour compléter son offre et développer des potentiels. Pour cela, nous considérons que les dirigeants de ces structures doivent être des moteurs de leur activité pour délivrer ce potentiel. Nous essayons de les aider, notamment sur des aspects structurants : RH, juridique, commercial…, pour leur permettre d’accélérer leur développement. Le dernier point concerne les ambitions : quand une start-up aux moyens limités rejoint un groupe qui dispose de capacités de financement, il faut l’aider à prendre des risques et à investir plus fortement pour avancer plus vite.

Quelles sont les prochaines étapes ? Les projets en cours ?

Jérôme – L’alternance va être un sujet important dans les prochains mois, nous travaillons sur les points possibles entre les parties emploi d’HelloWork et ses parties formation. L’objectif va être de pouvoir aider les jeunes qui recherchent une formation en alternance sur Diplomeo à trouver leur alternance grâce au savoir-faire d’Hellowork. On va donc pouvoir travailler avec les trois composantes de l’alternance : les sociétés qui cherchent des alternants, les alternants qui cherchent leurs entreprises, et les centres de formation les plus adaptés aux deux publics. Nous avons des objectifs de développement et d’optimisation à ce sujet qui devraient déboucher sur des nouveautés d’ici la fin de l’année.

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