Comment les groupes Facebook peuvent être à l’origine d’initiatives sociétales

Autre intervention marquante du Web2Day, une table ronde sur les groupes Facebook et leur utilité, notamment pour mettre en place de grandes initiatives sociétales. 3 responsables de communautés conséquentes ont ainsi fait part de leurs expériences afin de mettre en lumière les bienfaits de ces groupes, qui rassemblent de nombreuses personnes de tous horizons autour d’une cause commune.

« Women on bicycle », une initiative turque pour démocratiser l’usage du vélo auprès des femmes

Zeynep Arapoglu, première intervenante de la conférence a parlé de l’initiative qu’elle a mise en place en Turquie afin de démocratiser l’usage du vélo chez les femmes. Il y a 2 ans, l’idée est partie de 2 femmes qui faisaient du vélo à Istanbul et d’un constat : il n’y a pas ou très peu d’infrastructures pour les vélos, et circuler en ville s’avère difficile à cause du trafic qui est assez chaotique. L’objectif a été de créer un groupe Facebook pour construire une communauté féminine, se retrouver et échanger. Suite à la création de ce groupe, les femmes à vélo se sont multipliées dans tout le pays, et la communauté dénombre actuellement plus de 6000 membres de tout âge.

En Turquie, les femmes ne savent pas comment circuler en vélo. Une des missions du groupe est d’organiser des sessions d’entraînement, pour leur permettre d’apprendre à pédaler grâce à un programme organisé par des volontaires. Elles organisent également des « off bikes events », rendez-vous sans vélo où elles se retrouvent et parlent de leurs expériences et de problèmes en tous genres. Des sessions de réparation sont également organisées pour les pneus crevés, chaînes cassées…

Dorénavant, les femmes circulent ensemble mais aussi seules, pour montrer qu’elles existent et sensibiliser les autres à la présence de vélos en ville. Ce groupe permet également de libérer la parole des femmes, qui peuvent échanger sans être jugées sur leur religion ou leur opinion politique. L’initiative a été remarquée par Facebook, qui a invité Zeynep au premier Facebook Communities Summit Europe organisé à Londres en février dernier. L’objectif : inviter les administrateurs de grands groupes pour échanger et travailler sur de nouvelles fonctionnalités pour animer leurs communautés.

« Wanted community », la 1ère communauté française basée sur la solidarité et la coopération

Christian Delachet, co-fondateur et responsable du développement de Wanted Community nous a présenté sa communauté, basée sur la solidarité et la coopération. Avec près d’un million de membres, Wanted Community est la 1ère communauté Facebook en France (également dans le top 4 Europe et top 150 mondial selon Facebook, qui l’a reconnu comme une de ses communautés les plus influentes) La devise est claire : « rien n’est solitaire, tout est solidaire ». Lancée en 2011 avec un premier groupe sur Paris, la communauté est actuellement composée de 41 groupes en France (totalisant plus de 556 000 membres actifs) et est même présente à l’international. L’objectif : faire en sorte de rassembler les gens en instaurant une coopération sociale, notamment grâce à des forums d’entraide.

Au niveau des thématiques abordées, on y trouve notamment des posts qui concernent :

• L’entraide et la solidarité
• Des offres d’emploi
• Des recommandations de lieux
• De l’achat/vente entre particuliers…

A Bordeaux, la communauté Wanted a même réussi à trouver un toit à un SDF en moins de 48h, après qu’un membre ait croisé sa route. Tous les mois, la communauté grandit sans qu’aucune dépense ne soit consacrée à l’acquisition de membres. Le bouche à oreille et les médias (Le Monde, Le Parisien, Le Huffington Post, Sud Ouest…) se chargent de promouvoir la communauté et ses actions. Un lieu de vie physique est même sur le point de voir le jour, avec notamment un café à Bordeaux qui devrait ouvrir dans les prochains mois. En France, plus de 177 000 nouveaux membres ont ainsi rejoint le mouvement en 9 mois. Facebook aide également les administrateurs avec ses outils de recommandation, de modération, via des programmes de formation, des calls… Les équipes techniques US du réseau social entretiennent même des échanges réguliers avec les admins, afin d’améliorer les fonctionnalités du groupe. Le développement des communautés étant depuis un an un objectif important sur la road map du réseau social.

« Run Eco Team », un réseau de coureurs qui ramassent des déchets dans le monde entier

Antoine Tresse, co-fondateur et responsable du développement de Run Eco Team est le dernier intervenant à nous parler de sa communauté. Le principe est simple : « a simple act, a major impact ». Les coureurs géolocalisent les déchets rencontrés sur leur parcours pendant leur run, grâce à une application dédiée. Ce signalement leur permet de faire remonter l’information aux municipalités, afin qu’elles installent des poubelles et autres conteneurs dans les lieux souvent signalés comme sales. Une belle initiative environnementale qui a aussi une mission de sensibilisation (effet colibri). Un effort là encore remarqué par Facebook, qui a envoyé une équipe à Nantes pour réaliser une vidéo (à ses frais) qui illustre le concept. Mark Zuckerberg a ensuite partagé la vidéo sur son profil (avec ses 83 millions de followers à l’époque) ce qui a boosté la communauté qui a augmenté de façon considérable tout en suscitant l’intérêt des médias. Depuis, Run Eco Team est présent dans 103 pays, a organisé plus de 500 évènements et dénombre plus de 50 000 membres à travers le monde, qui courent en solo ou se retrouvent lors de rassemblements. Un run d’envergure mondiale est même prévu le 15 septembre prochain pour la journée du « Run Cleaning Day », où les administrateurs vont essayer d’organiser un run par fuseau horaire.