Google rappelle aux éditeurs de presse européens qu’il n’a pas besoin d’eux

Dans une menace à peine voilée, Google met en garde les éditeurs européens, trop gourmands à son goût.

Google News Europe
Google précise que le retrait des contenus d'utilisateurs européens a entraîné une baisse de l'utilisation de seulement 0,8 %. © Vitalii - stock.adobe.com

Ce vendredi 21 mars 2025, dans un court billet de blog, Google a publié les conclusions de son « expérimentation » sur l’utilité des éditeurs de presse européens. Les résultats étaient courus d’avance : Google estime que ces derniers ne lui apportent presque aucun revenu supplémentaire. Une forme de mise en garde à l’intention des éditeurs un peu trop revendicatifs à son goût.

Une expérimentation sur l’impact des contenus de presse européens

Dans le cadre de l’application de la directive européenne sur le droit d’auteur (EUCD), qui vise notamment à faire rémunérer les éditeurs de presse lorsque leurs contenus sont utilisés par des plateformes comme Google, ce dernier a été amené à négocier avec les éditeurs européens. En résulte le programme Extended News Previews, lancé en 2019, mais dont les conditions sont jugées trop désavantageuses par certains éditeurs, au regard de ce qu’ils lui apportent. Des velléités qui ne sont pas du goût de Google, qui a annoncé, le 13 novembre dernier, le lancement d’une « expérimentation » consistant à retirer le contenu des éditeurs de presse européens de ses résultats sur Google Actualités, Google Search et Discover auprès d’un échantillon de 1 % d’utilisateurs situés  dans 8 pays (la France, la Belgique, la Croatie, le Danemark, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne et l’Espagne). Son objectif : démontrer qu’il n’a pas besoin des contenus de presse européens.

Lors de nos négociations pour nous conformer à la Directive européenne sur le droit d’auteur (EUCD), nous avons constaté plusieurs rapports inexacts surestimant largement la valeur des contenus d’actualité pour Google. Pour remédier à ce problème et fournir davantage de données aux régulateurs, nous avons lancé une expérience publique mesurant la valeur de ces résultats pour Google, est-il écrit dans le communiqué publié vendredi.

Dès le lendemain, le tribunal de Paris a ordonné à Google de renoncer à son expérimentation, ce que le géant étasunien a refusé de faire.

« Pas d’impact mesurable sur les revenus publicitaires de Google »

Sans surprise, la conclusion de Google confirme son hypothèse initiale. Le moteur de recherche indique que « le contenu d’actualité européen dans la recherche n’a pas d’impact mesurable sur les revenus publicitaires de Google ». L’étude montre ainsi que le retrait des contenus d’éditeurs de presse a entraîné « une baisse de l’utilisation inférieure à 1 % (0,8 %), ce qui indique que l’utilisation perdue provenait de requêtes générant peu ou pas de revenus ». Et la firme ne manque pas de rappeler la variété des contenus disponibles sur Search, Actualités et Discover, au risque de minimiser l’importance des contenus d’actualité.

Qu’il s’agisse de trouver un fleuriste, d’obtenir les prévisions météorologiques ou de réserver un vol, les gens consultent Google pour de nombreuses raisons. Cette étude a montré que les gens continuent de consulter Google pour ces nombreuses autres tâches, même lorsque Google est moins utile pour les actualités.

Pour autant, Google « continuera à travailler en partenariat avec les éditeurs pour les aider à atteindre leur public dans un monde où les technologies évoluent rapidement ». Un simple acte de charité, donc.

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