Google ne sera pas démantelé et conserve son navigateur Chrome

Après avoir été reconnu coupable de pratiques monopolistiques en août 2024, Google échappe au démantèlement réclamé par le département américain de la justice (DOJ).

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La procédure visant Google a été lancée en 2020, sous l'impulsion de l'administration Trump. © maurice norbert - stock.adobe.com

La procédure historique visant Google a connu son dénouement. Dans un jugement long de 230 pages rendu ce mardi 2 septembre 2025, le juge de Washington Amit Mehta a rejeté la demande du département américain de la justice (DOJ) qui, après la condamnation du géant pour abus de position dominante en août 2024, réclamait la cession de son navigateur Chrome. Il a néanmoins contraint Google à partager, pour un coût marginal, certaines données de recherche à ses concurrents, afin que ces derniers puissent améliorer leurs services.

Une vente de Chrome jugée « compliquée et risquée »

C’était le « remède » phare du dossier, mais il ne sera finalement pas retenu. Tout en admettant que le paramétrage par défaut du moteur de recherche sur Chrome « contribue indéniablement à sa domination » sur le marché, le juge Amit Mehta a statué qu’une cession du navigateur n’était pas, en l’état, une réponse adaptée. « La vente de Chrome n’a rien de naturel », a-t-il déclaré, jugeant que cette option était « extrêmement compliquée et très risquée ». La firme de Mountain View pourra donc conservé son outil phare, utilisé par plus de 60 % des utilisateurs américains et qui lui sert, directement ou indirectement, à promouvoir l’essentiel de ses services.

Il a aussi rejeté l’idée d’interdire totalement les accords commerciaux passés par Google avec des fabricants comme Apple ou la fondation Mozilla, pour garantir que son moteur de recherche soit configuré par défaut sur Safari et Firefox. « La suppression des paiements de Google entraînerait presque certainement des préjudices importants, voire paralysants dans certains cas, pour les partenaires de distribution, les marchés connexes et les consommateurs », a-t-il précisé. Notamment pour la fondation Mozilla, qui assure la pérennité de son navigateur grâce à ces financements.

Google devra partager certaines données à ses rivaux

Pour rétablir un minimum de concurrence sur le marché des moteurs de recherche, le juge de Washington a toutefois retenu l’option consistant à contraindre Google de partager une partie des données qu’il collecte à des « concurrents qualifiés », par exemple Bing ou DuckDuckGo. En pratique, l’entreprise devra mettre à disposition certaines données d’indexation ou sur les utilisateurs, dans des conditions respectant la confidentialité, rapporte TechCrunch. Cette obligation pourrait s’appliquer pendant cinq ans seulement, contre dix réclamés par l’administration américaine. Selon le juge Amit Mehta, cette mesure doit offrir aux concurrents la possibilité de réduire l’écart en misant sur l’innovation et « la différenciation de leurs services de recherche face à ceux de Google ».

Google peut désormais faire appel du premier jugement

Google a exprimé ses inquiétudes quant à l’impact de cette dernière mesure sur la vie privée de ses utilisateurs, mais a accueilli cette décision de justice positivement. « Cela souligne ce que nous disons depuis le dépôt de cette affaire en 2020 : la concurrence est intense et les gens peuvent facilement choisir les services qu’ils souhaitent. C’est pourquoi nous sommes en profond désaccord avec la décision initiale de la Cour en août 2024 sur la responsabilité », a déclaré Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires de Google, dans un communiqué. Le géant américain peut désormais faire appel du premier jugement rendu en août 2024. Le cas échéant, l’affaire pourrait être portée jusqu’à la Cour suprême, rappelle The Verge.

La décision a aussi été bien reçue par les marchés : l’action d’Alphabet, maison-mère de Google, a grimpé de 7 % ce mardi soir, après la fermeture de Wall Street.

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