Google lance Gemma, un modèle d’IA ouvert pour concurrencer Meta et Mistral AI

Gemma 2B et 7B : Google présente deux modèles d’IA ouverts

Si Google semblait avoir pris du retard dans la course à l’IA au cours de l’année 2023, la firme multiplie les annonces depuis plusieurs semaines. Après avoir lancé son nouveau modèle de langage Gemini (et sa version améliorée, Gemini 1.5), puis opéré un rebranding de son chatbot Google Bard – lui aussi nommé Gemini – Google annonce le lancement de deux modèles plus légers et ouverts : Gemma 2B et Gemma 7B.

Gemma signifie « pierre précieuse » en latin, mais il est difficile de ne pas y voir un clin d’œil à Gemini. En effet, Gemma 2B et Gemma 7B ont été créés « à partir des mêmes recherches et technologies que celles utilisées pour créer les modèles Gemini », indique Google dans un blog post. L’entreprise précise également que « chaque taille est diffusée avec des variantes pré-entraînées et adaptées aux instructions ».

Des modèles de langage pour les chercheurs et développeurs

Les deux modèles, disponibles avec une licence commerciale, ciblent spécifiquement les chercheurs et les développeurs, leur permettant de concevoir leurs propres applications d’intelligence artificielle. Gemma sera accessible via Kaggle (dès maintenant et gratuitement), Hugging Face, NeMo de Nvidia et Vertex AI de Google.

Pour « accélérer la recherche universitaire », un crédit sera également accordé aux chercheurs sur Google Cloud. Celui-ci pourra s’élever à 500 000 $. Un formulaire a d’ores et déjà été mis en ligne pour ceux qui souhaitent solliciter ce crédit.

Google s’attaque directement à Meta

Au lancement du modèle Gemini, Google affichait clairement son ambition de concurrencer OpenAI, en présentant un comparatif entre Gemini et GPT-4. Pour Gemma, le rival désigné est Meta, avec son langage open source Llama 2. Dans un nouveau tableau comparatif (voir ci-dessous), Google souhaite démontrer que Gemma 7B affiche de meilleures performances que Llama 7B et 13B dans de nombreux domaines : MMLU*, compréhension écrite, génération de code Python, etc.

Gemma entrera également en concurrence avec l’entreprise française Mistral AI, spécialisée dans les modèles open-source (voir image de une). Pour le moment, Gemma est principalement conçu pour un usage en langue anglaise.

* Le MMLU, ou Massive Multitask Language Understanding, est un test complet évaluant les modèles d’IA sur 57 tâches variées, mesurant leur compréhension multitâche du langage dans divers domaines académiques et professionnels.

Un « développement d’IA responsable »

Dans son communiqué, ainsi que sur sa page de présentation, Google souligne l’importance de la responsabilité dans le développement de ses nouveaux modèles de langage. La société précise que les programmes ont été « pré-entraînés sur des données soigneusement sélectionnées et adaptées à la sécurité ». Pour encourager les développeurs à adopter une démarche éthique, Google a également mis en ligne un Kit d’IA générative responsable. Ce kit offre des ressources pour l’emploi des modèles ouverts comme Gemma, incluant des conseils sur l’établissement de normes de sécurité, l’ajustement des paramètres de sécurité, des classificateurs de sécurité, ainsi qu’un outil d’interprétation de l’apprentissage pour identifier et résoudre les éventuels problèmes.

Lorsque vous compilez votre application avec Gemma, vous devez adopter une approche globale de la responsabilité et prendre en compte tous les défis possibles au niveau de l’application et du modèle. Ce kit présente des techniques d’atténuation des risques et des questions de sécurité, de confidentialité, d’impartialité et de responsabilité, indique Google en préambule de son kit.